Publié le 17 Janvier 2013






Montréjeau. À 86 ans on lui coupe le gaz

 

 

Gérard Cayrol le logeur de Jeanne Fajardeau ne décolère pas. Le mardi 8 janvier les services du gaz sont venus au 48 rue Nationale à Montréjeau pour couper le gaz laissant Jeanne Fajardeau sans chauffage. La cliente n'a pu payer le montant de sa facture qui s'élève à 1 423€.

Âgée de 86 ans Jeanne Fajardeau est aveugle, diabétique et malentendante. Sans famille elle est accompagnée par une aide ménagère. Il semblerait que le montant élevé de la facture soit dû à un réajustement de relevé de gaz correspondant à 3 000 m3.

Ce réajustement ferait suite au changement de fournisseur de gaz, nous indique Gérard Cayrol.

Alerté, le propriétaire est venu apporter un chauffage d'appoint. «N'ayant pu trouver d'assistante sociale j'ai fait appel mercredi 9 janvier au service du conseil général pour signaler les faits», expliquet Gérard Cayrol. Le conseil général devait rappeler depuis plus rien.

Éric Miquel le maire de Montréjeau a été également alerté, il doit faire agir les services sociaux de la commune, vraisemblablement qu'une partie de la facture sera payée. Souhaitons que très rapidement le gaz soit rétabli. La vielle dame habite un logement composé de quatre pièces, rez-de-chaussée et étage. Son chauffage central est récent, la chaudière à moins de 3 ans.

Le maire réagit

Éric Miquel maire de Montréjeau que nous avons rencontré, nous a affirmé avoir pris contact avec les services concernés du conseil général et de Gaz de France dès qu'il a été alerté vendredi.

«Le CCAS de Montréjeau est saisi du dossier, une solution sera rapidement trouvée. Jeanne Fajardeau n'a jamais fait parler d'elle, effectivement elle est âgée et endure divers handicaps, une solution d'accompagnement serait peut-être souhaitable», indique le maire. «Je suis en rapport avec le propriétaire du logement, tout le monde est mobilisé pour trouver une solution rapide» précise ce dernier.


 Source : http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/15/1535981-montrejeau-a-86-ans-on-lui-coupe-le-gaz.html

Via : http://nidieuxnimaitrenpoitou.wordpress.com/


Les températures en haute Garonne ce jour : entre -2 et 5 °C !

La dolce vita selon GDF SUEZ (slogan : être utile aux hommes ! )

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 15 Janvier 2013




 

Saint-Fons : la police gaze des enfants et saccage un camp de roms

 

 

Mardi 8 janvier, en fin d’après midi plusieurs dizaines de policiers font une descente dans un des plus grands squats de roms de l’agglomération lyonnaise à Saint-Fons. Tout y est : tenues anti-émeute, casques, boucliers, flash-ball, grenades lacrymogènes, taser, chiens d’attaque. Pendant une heure, ils vont gazer les habitants et saccager le bidonville pour se venger.

 

Un peu plus tôt dans l’après-midi, selon cer­tains roms, des enfants auraient jeté des cailloux sur une voi­ture de police qui s’était intro­duite sur le par­king du ter­rain privé qu’ils occu­pent. Voici donc nos braves poli­ciers en tenue de guerre bien déci­dés à en décou­dre avec les enfants.

Les poli­ciers débar­quent au beau milieu d’un anni­ver­saire

 

Une petite fille fête ses 3 ans et de nom­breux enfants sont autour d’une table et d’un grand gâteau. Ils dan­sent au son de la musi­que tzi­gane, vêtus de leurs plus beaux habits. Estimant pro­ba­ble­ment qu’il s’agit là d’un rituel rom dan­ge­reux et inconnu, les poli­ciers don­nent des coups de pied dans la table et balayent tout ce qui se trouve dessus : bou­teilles de soda, gâteau, tout y passe. L’anni­ver­saire, c’est comme le chan­ge­ment, ce n’est pas pour main­te­nant.

 

Les poli­ciers ordon­nent ensuite à toutes les per­son­nes pré­sen­tes de ren­trer dans leurs caba­nes et com­men­cent à y péné­trer une à une. Il s’ensuit de véri­ta­bles scènes de guerre. « Même dans les films, on n’a jamais vu ça », sou­li­gne un habi­tant.

 

Marinella est cou­chée avec ses enfants lors­que deux poli­ciers cas­qués ren­trent dans sa maison. L’un d’entre eux tient dans sa main un bou­clier et dans l’autre une bou­teille de gaz lacry­mo­gène qu’il vide en asper­geant l’ensem­ble de la pièce. La maman va se pré­ci­pi­ter sur un linge pour cou­vrir ses enfants. Elle suf­fo­que, ses enfants, eux, étouffent, impos­si­ble de res­pi­rer et de rester là. Elle se pré­ci­pite dehors avec eux. Les poli­ciers sont déjà passés à la cabane sui­vante.

 

Roberto, 12 ans, raconte : « un poli­cier est arrivé avec un fusil et une lumière sur le fusil. Il a dit : on va reve­nir vous casser les couilles tous les soirs. En par­tant, un autre a mis du gaz avec une bou­teille blan­che. Ca piquait beau­coup la gorge et les yeux, avec mes frères et sœurs on est tous partis dehors, il y avait plein de poli­ciers en noir avec des cas­ques et des bou­cliers et aussi des chiens. »

 

Claudia a 18 ans. Elle tient son bébé de 18 mois dans les bras quand un poli­cier arrive vers elle et l’apos­tro­phe vio­lem­ment : « Il est où celui qui a jeté des pier­res sur la voi­ture ? » Comme tous les habi­tants, Claudia n’est abso­lu­ment pas au cou­rant de ce qui s’est passé quel­ques heures aupa­ra­vant. Elle jure qu’elle n’en sait rien. La suite est incroya­ble : « le poli­cier a pris un bidon rem­plit d’eau et il l’a jeté sur moi et mon bébé en m’insul­tant. J’étais toute mouillée ».

 

Le com­por­te­ment de la police rap­pelle ensuite des moments biens som­bres de notre his­toire. Sandu, est seul dans sa cabane. « J’étais en train de ma laver. Un poli­cer est rentré, quand il m’a vu, il a lancé du gaz lacry­mo­gène à hau­teur de mon visage et il a refermé la porte. Quand j’ai voulu sortir, je n’ai pas pu. Il blo­quait la porte et m’empê­chait de sortir. J’ai cru que j’allais mourir. »

 

Le ter­rain de Saint Fons est vaste. Après avoir passé en revue toutes les caba­nes, réveillant les per­son­nes qui dor­ment déjà, insul­tant celles qui ne dor­ment pas et gazant une bonne partie d’entre elles, les poli­ciers atta­quent l’autre partie du ter­rain avec une sau­va­ge­rie incroya­ble.

 

Ils se met­tent à casser les vitres de toutes les caba­nes, métho­di­que­ment, une à une.

 

Quand ils arri­vent à hau­teur d’une voi­ture, ils cas­sent la lunette arrière. Sacha, 10 ans raconte : « il y avait un gros pro­jec­teur qui éclairait tout. Il y avait du bruit et j’ai regardé par la fenê­tre. J’ai vu un poli­cier tout en noir qui cas­sait la voi­ture avec son bâton. Ensuite, des poli­ciers ont regardé par la fenê­tre avec une lampe. Je me suis vite caché sous les cou­ver­tu­res avec ma maman, j’avais peur. Un poli­cier qui avait un casque a mis du gaz par la fenê­tre. On ne pou­vait plus res­pi­rer. Ma maman vou­lait sortir, mais j’avais trop peur. On a attendu qu’ils par­tent. »



La suite : http://rebellyon.info/Saint-Fons-la-police-gaze-des.html



 

 Aujourd'hui, il neige sur Lyon et son agglomération, la température est au alentours de 0°C, l'article 214-1 du code rural reste inchangé : "Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce."
Le mot "humain" fait toujours parti du dictionnaire ...



    

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 13 Janvier 2013





Avec une pensée pour Hugo chavez ...








 


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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 12 Janvier 2013




Lu sur L'humanité


Le FMI le confirme : l’austérité était une erreur de calcul

C’est un rapport étonnant, un mea culpa chiffré et analysé, que deux éminents économistes du FMI ont publié. Il dit clairement que l’austérité est une erreur. La faute à la mauvaise conception d’un modèle informatique de prédiction économique.

 

Ils justifient globalement d'avoir plongé 26 pays dans une mortelle crise austéritaire par une erreur de modèle mathématique. Ces économistes sont restés persuadés que leur domaine est une science dure, donc qu’on peut prédire et démontrer avec des équations. Et ils se sont éminemment trompés. Ils reconnaissent ainsi dès l’introduction que leur modèle n’a pas pu prévoir ni le niveau des taux d’intérêts ni l’effet de l’austérité sur la consommation intérieure. Confrontés à la réalité, ils reconnaissent également que leur modèle a grandement sous-estimé la hausse du chômage. Et donc toute la prédiction est biaisée, des investissements privés aux recettes fiscales des états.

Pardon pour les morts, c’était une erreur de calcul

“Forecast Error of ΔYi,t:t+1 = α + β Forecast of ΔFi,t:t+1|t + ε i,t:t+1” Voilà à quoi ressemble l’équation qui a été incapable de faire le lien entre coupe budgétaire des Etats - les fameuses "économies" exigées sous la menace - et baisse de rentrée fiscale. C’est le « multiplicateur fiscal », outil économique qui a plus ou moins montré qu’il fonctionnait entre la seconde guerre mondiale et 2008, mais qui est incapable de prévoir l’ampleur des effets d’une panique généralisée ou d’une franche baisse de moral des populations.

Le FMI avait déjà constaté une faute dans les modèles appliqués à la Grèce. Il remet en cause désormais tous les modèles appliqués à 26 pays européens.

Une erreur qui ne sert pas de leçon

Si reconnaître l’erreur, ou plutôt ouvrir les yeux et se confronter à la réalité, reste une avancée pour le FMI, l’institution ne tire pas les leçons de son erreur. Les économistes ne remettent pas fondamentalement en cause l'austérité, juste son intensité, ils restent convaincus qu’il suffit d’adapter leur modèle de calcul, finalement en accroissant la variable « facteur humain ». Ils ne voient pas l’absurdité que c’est d’imposer par la menace des politiques globales à des pays sur simple résultat d’un algorithme.

"Ce que nous voulons simplement rappeler, c’est que les décisions humaines engageant l’avenir sur le plan personnel, politique ou économique ne peuvent être inspirées par une stricte prévision mathématique, puisque la base d’une telle prévision n’existe pas" disait un certain Keynes en 1936.

Source : http://www.humanite.fr/social-eco/le-fmi-le-confirme-l-austerite-etait-une-erreur-de-512240







Le problème est que toutes les simulations économiques du FMI savèrent érronées !
Vouloir de la croissance à n'importe quel prix, quitte à "doser" l'austérité au mépris des êtres humains qui peuplent notre planète, s'avère être non pas une erreur de calcul, mais un problème fondamental de raisonnement !
Comme disent les Japonais  : "Si ton seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou". Donc si notre seul outil est la croissance, tout ressemble à un besoin de croissance ... disent les économistes !



 

 

 

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Publié le 12 Janvier 2013





La symphonie errante

Je cherche mes rallonges telluriques,
Mes incommensurables sphères
Dans les dilatations de l’exil,
L’ombre ivre de ma soif
Dans la sècheresse de l’arôme somnambule.
Je cherche mes imprécations
Creusant les sillons du retour
Contre les serres des vautours,
Ton ombre aux aguets
De cet éveil cinglant
Erection du soleil
A la symphonie errante du dromadaire !
Je cherche le râle éclaté
De mes vertèbres lyres en délire,
S’étouffant de leurs notes déportées,
Mes soupirs tonnant de bleus fuyants
Dans l’inatteignable voyage
De ce papillon qui s’éreinte
En poursuites trébuchantes,
Au-delà de ses rêves brisés !
Je rêve de comètes,
D’astres flamboyants,
De méduses lunes
Ouvertures transparentes
Des inextinguibles profondeurs !
Je rêve, muet,
Dans la soif de tes pas,
Sur les sables du voyage
Auquel je t’invite vers les prairies rouges
Et leurs feux bleus !
Ô muse de mon départ !
Astre scintillant
Sur les lèvres ouvertes des vagues !
Il n’y a plus de toits !
Pluie d’encens rouge
Sur tes seins embaumés
Dans le linceul de l’extase des rencontres crépusculaires !
Viens de mes reviens fatigués !
Je te prêterai les ailes immaculées
De mes Icare exilés.
Je te montrerai
L’axe de l’impact pluriel,
L’agonie du cogito carnivore,
Ce manteau d’erreurs spectrales !
Viens !
Accroche-toi aux tiges sans amarres
De cette forêt éclatée !
Reviens de mes viens
Qui valsent dans l’aube
Des intraduisibles fermentations !
Nous écrirons la grandeur du menu moineau
Echeveau des sens triangulés !
Cet azur qui nous appelle
Nous retrace dans nos fibres de nouveau-nés !
Reviens
Au commun des immortelles mésanges assoiffées.
Je te composerai,
Sur le clavier des escaliers,
Une symphonie qui te mènera
Jusqu’à mon perchoir d’exilé !
 
 
 
 
 Mokhtar El Amraoui in "Arpèges sur les ailes de mes ans"


Le site de l'auteur  : http://mokhtarives.blogspot.fr/









 
 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 6 Janvier 2013




Modeste hommage à Ricet Barrier ...
 
Les tractions avant










La servante du château reprise par Jean Pierre Galiban






 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 5 Janvier 2013




Usines récupérées et autogestion dans la nouvelle réalité espagnole




Avec la situation de crise financière et économique, l’Etat espagnol a commencé à réduire très sérieusement sa voilure. Ainsi la fermeture d’entreprises et les licenciements se sont succédé –et continue à se succéder- laissant une traînée de chômeurs. Dans la fièvre de protestations et de résistance, la transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) s’exprime avec force dans l’horizon en Espagne


Il y a à peine cinq ou six ans, parler d’entreprises récupérées ou de coopérativisme en Espagne aurait été manier des concepts non seulement marginaux sinon profondément éloignés des intérêts et expériences de la grande majorité de la population. Dans le cadre de la société de la bulle financière, la consommation débridée et la « fête » de la jeunesse, personne n’envisageait -ou seulement des groupes réduits ou très localisés géographiquement- la nécessité de travailler par soi-même dans une perspective horizontale ou éloignée du modèle capitaliste.

 

Marinaleda ou Mondragón étaient des expériences autogestionnaires de dimension globale, mais ce qui est sûr, c’est que l’immense majorité de la population hispanique restait profondément éloignée des valeurs qui les sous-tendaient.

 

Cependant, il n’en fut pas toujours ainsi. Sans devoir remonter aussi loin que les collectivisations, qui surgirent au cours de la guerre civile de 1936-39 (qui couvraient une grande partie de l’industrie, des services et l’agriculture de la zone républicaine), dans le scenario de la Transition espagnole du franquisme à la démocratie, dans les années 70, l’expérience de récupération d’entreprises par ses travailleurs à joué un rôle marquant.

 

C’était des temps de crise, de fractures et de grands mouvements populaires. C’est au cours de cette période qu’émergèrent des expériences comme celle de Númax, une usine de matériel électrodomestique autogérée par les ouvriers en réponse à la tentative de fermeture illégale de la part des patrons, dont l’expérience est restée incarnée dans deux films documentaires Joaquím Jordá : Númax vit et 20 ans ce n’est pas rien.

 

Certaines des expériences de ces années ont survécu malgré tout jusqu’à aujourd’hui, comme l’entreprise barcelonaise Mol Mactric, capable de réaliser aujourd’hui les châssis d’une ligne du Metro de Barcelone, le train et des centaines de machines industrielles pour des entreprises comme General Motors ; ou l’imprimerie Gramagraf, occupée il y a 25 ans, et qui aujourd’hui appartient au groupe éditorial coopératif Cultura 03.

 

Mais la transition s’est achevée. Et, elle a produit un grand fiasco. Les principes essentiels du régime franquiste ont été maintenus dans ce qui a consisté en une simple réforme politique qui a intégré le pays dans le cadre de l’Union européenne et de l’OTAN, et qui si elle a concédé certaines libertés publiques, n’a pas remis en cause les mécanismes essentiels de répartition du pouvoir économique et social. Les grands mouvements populaires ont périclité et le « désenchantement » et le cynisme se sont substitués à l’expérimentation et à la lutte. Les propositions autogestionnaires n’ont pourtant jamais disparu mais elles ont été reléguées dans un espace purement marginal.

 

Et, il en fut ainsi pendant que la société de la bulle financière et sa consommation débridée et irresponsable est restée de vigueur. Comment ? Fondée sur le crédit et la surexploitation du travail des immigrés et des jeunes, grâce à la précarisation des conditions de travail et la conformité d’une législation relative au statut d’étranger, l’activité dissimulée et sans droits s’est (de fait) développée.

 

A l’arrivée de la crise financière et économique actuelle, les structures se modifiaient et tout évoluait : l’explosion du taux de chômage atteignant des niveaux extrêmes jamais vus précédemment dans la société espagnole et la dégradation rapide du tissu productif et entrepreneurial -à l’éclatement de la bulle immobilière- ont généré une situation radicalement nouvelle qui a impliquée le début de grandes transformations économiques mais également socioculturelles.

 

Le chômage et une nouvelle pauvreté contraignaient de larges couches de la population vers l’économie dissimulée et l’encaissement des maigres subsides d’un Etat de Bien-être, qui n’est jamais parvenu à se développer en Espagne à un niveau équivalent à celui des pays centraux de l’Europe.

 

Les extrêmes (plus précisément, extrémistes) ajustements, mis en œuvre par les pouvoirs publics face au déclenchement de la crise de la dette externe générée par la socialisation des dettes privées des entités financières, ont provoqué l’effet qu’il fallait attendre : l’Etat espagnol est devenu un gigantesque champ de ruines économiques où les fermetures d’entreprises se sont succédé et où de larges secteurs de la population ont commencé à être exclus de l’activité productive.

 

C’est dans ce contexte que les succès du 15 mai de 2011 ont éclaté et que le « Mouvement des Indignés » a fait irruption avec force et que les premières tentatives massives de résistance se sont exprimées face au processus de décomposition sociale imposé par les dynamiques néolibérales de l’UE et les gouvernements espagnols.

 

Dès lors, l’architecture politique de la société est redevenue un élément débattu et discuté publiquement. La politique a récupéré une certaine centralité dans les conversations quotidiennes et dans l’esprit d’une majorité de la population. Parler maintenant de mobilisations, de résistance ou de transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) est redevenue possible.

 

Déjà, dans les mois précédents, en plein déploiement de la crise, les germes et les semences de cette nouvelle situation s’étaient développés. Et, le recours à la récupération d’entreprises par leurs travailleurs était redevenu crédible.

 

En ce sens, au tout début de la crise, près de 40 entreprises avaient été récupérées par les travailleurs et remises en fonctionnement sous statut coopératif, comme l’affirme la Confédération de Coopératives de Travail Associé (COCETA). Parmi celles-ci, nous pouvons relater des expériences comme celle de l’entreprise de robotisation Zero-Pro de Porriño (Pontevedra – NdT : Galice) ou celle de meubles d’agencement de cuisine Cuin Factory en Vilanova i la Geltrú (Barcelone), dans laquelle l’ancien chef a participé activement à la transformation en coopérative et, où tous les travailleurs se sont attribué un salaire égalitaire de 900 euros. L’entreprise métallurgique Talleres Socar à Sabadell (NdT : Banlieue de Barcelone) a également été mise en autogestion avec l’appui du propriétaire et reconvertie dans la coopérative Mec 2010.

 

Mais probablement, l’initiative la plus frappante et connue aura été la mise en marche par les ex-employé-e-s du journal à tirage national Público, qui a arrêté d’être édité en version papier le 23 février 2012, laissant 90 % de ses travailleurs à la rue. Ces derniers ont constitué la coopérative Más Público, qui tente d’obtenir un soutien social et financier pour continuer à publier le journal en version mensuelle.

 

Cependant, et malgré toutes ces expériences, on ne peut pas considérer que la voie de la récupération d’entreprises soit devenue quelque chose de naturel ou développée : les travailleurs, dans les situations de fermeture, continuent massivement à se satisfaire des prestations sociales que leur propose un Etat du Bien-être de plus en plus faible et contesté. Les difficultés liées au statut juridique des coopératives dans le droit espagnol, tout comme la quasi-absence de prévisions par rapport à la Loi d’adjudication, associée à une certaine passivité alimentée par des décennies d’univers spéculatif et conformiste, constituent probablement des freins à la stratégie de récupération.

 

Ce qui assurément paraît de plus en plus évident, c’est le recours croissant au coopérativisme de la part de beaucoup de chômeurs qui, devant la situation d’anomie productive et d’absence d’expectatives pour retrouver un emploi, recourent à la possibilité de capitaliser une prestation de licenciement pour créer des entreprises autogérées. Les exemples sont innombrables (comme celui de la coopérative d’électricité renouvelable Som Energía, créée en décembre 2010) et, dans certains cas, ils démontrent des liens évidents avec les mouvements sociaux (comme ceux relatifs à la mise en œuvre d’expériences créées à l’image ou ressemblante à la Coopérative Intégrale Catalane, ou bien celles du milieu libertaire, comme celle de l’imprimerie graphique Tinta Negra - Encre Noire). Effectivement, entre janvier et mars 2012, 223 nouvelles coopératives ont été créées dans l’Etat espagnol.

 

Il n’y a pas de doutes. De nouveaux chemins sont en train d’être parcourus (NdT : tracés) par la société espagnole. Et, parmi ceux-ci, le chemin de l’autogestion commence à être de plus en plus courant.

 

 

José Luis Carretero

Membre de l'Institut de Sciences Economiques et de l’Autogestion – ICEA. Madrid

 

Traduction du castillan par Richard Neuville



Source  :  http://anarkismo.net/article/24578






 

 

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Publié le 3 Janvier 2013





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Ecoute-moi. C'est une grande maison basse
Qui s'enfonce à demi dans un creux de la lande,
Avec un toit penchant qui rejoint le sol,
Et un seul arbre qui se répand sur le toit.
Alentour, aussi loin que peut porter la vue,
Tout est désert, tout n'est qu'une onde d'herbe rase
Ou que douce épaisseur de bruyère feutrée.
Et tant d'espace ne s'étend jusqu'à personne."
(Jules Romains, Cromedeyre - le vieil)





SILENCE

 

Prendre le chemin d'un bon

Coup de souliers et traverser

Le paysage vers le lointain

 

La douleur s'estompe le soleil

Commence son aménagement

Et c'est tout un mouvement

Dans la grange du ciel

 

Ah, nous ne céderons pas à cette

Tristesse qui emplit l'air

Alentour

Mais nous tirerons la corde

De l'immensité qui se devine

 

Et nous nous couvrirons

De ce manteau de feuillage

Qui nous tiendra toute cette

Nuit dans les broussailles

 

Et un silence traversa l'arène



Jean Chaudier



5265 mont-mezenc sainte-eulalie



 

"Somme toute nous préférons

Ce lieu d'herbe

Et de vent

Pour dormir de toute éternité

Il ne restera rien de notre chant

Que quelques pages noircies

Mais trouverez-vous un jour

La houle qui nous a poussés

A dire cette merveille de vivre

Encore sur ce haut Plateau

Qui se tient en équilibre

Au-dessus des volcans

O terre de nos origines !"



Jean Chaudier



mezenc neige

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #voyage