Publié le 28 Septembre 2014

La Balade de Tom Joad par Woody Guthrie

et son fantôme Par Springsteen, repris par Rage against the Machine

Le Fantôme De Tom Joad

 

Un homme marche le long des rails du chemin de fer

Il va quelque part, et il n'y a pas de retouren arrière

Les Patrouilles de l'autoroute arrivent par dessus la crête

L'homme dort près d'un feu de camp sous le pont

La ligne de refuge s'étend sur le coin

Bienvenue dans le nouvel ordre du monde

Des familles qui dorment dans leur voiture dans le Sud-Ouest

Pas de travail, pas de maison, pas de paix, pas de repos, PAS DE REPOS !

 

Et l'autoroute est en vie ce soir

Personne ne trompe qui que ce soit sur là où ca mènera

Je suis assis ici a la lumiere du feu de camp

A la recherche tu fantôme de Tom Joad

 

Il sort un livre de prières de son sac de couchage

Le pasteur allume une cigarette et tire une bouffée

Il attend le moment où le dernier sera le premier

Et le premier sera le dernier,

Dans une boîte de carton sous le passage

Avec un aller simple vers la terre promise

Avec un trou dans le ventre et un revolver dans la main

A chercher un oreiller de cailloux

A se baigner dans les aqueducs de la ville

Des cailloux !

 

L'autoroute est en vie ce soir

Personne ne trompe qui que ce soit sur là où ca mènera

Je suis assis ici à la lumière du feu de camp

Avec le fantôme du vieux Tom Joad

 

Et là Tom a dit, "M'man, partout où tu verras un flic tabasser un mec

Partout où un nouveau-né affamé pleurera

Partout où il y aura un combat contre le sang et la haine dans l'air

Cherche moi maman, Je serai là

Partout où quelqu'un se battra pour un endroit où rester

Pour un travail décent ou un coup de main

Partout où quelqu'un luttera pour etre libre

Regarde dans leurs yeux M'man, tu me verras"

 

L'autoroute est en vie ce soir

Personne ne trompe qui que ce soit sur là où ca mènera

Je suis assis ici à la lumiere du feu de camp

Avec le fantôme de Tom Joad

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 27 Septembre 2014

Un très beau poème de Georges Perros et une dédicace musicale à Erwan avec une pensée pour le juke box de Marie-Rose ...

Je n’ai jamais su travailler (1967)

Je n’ai jamais su travailler

trop distrait pour m’en faire accroire

et quand j’imite ceux qui ont

le sens du labeur quotidien

je me retrouve tout honteux

le soir venu Rien ne me semble

plus paresseux que le travail

comme on l’entend dans nos pays

de bureaux de banques Je suis

pour la vie intégrale et comme

personne ne joue avec moi

on s’y ennuierait à mourir

je reprends ma besace et seul

je découvre à nouveau ce rien

qui m’est travail prométhéen

car je n’en mérite le bien

n’étant pas de ces grands artistes

que leur paresse même excite

à reprendre en main l’énergie

qu’elle trahit dès qu’on la presse

de cesser d’être souveraine

Et rien ne m’étonne aujourd’hui

comme ceux qui font ce qu’ils font

sans qu’un reste vienne tout perdre

de ce qu’ils ont fait sans laisser

place à ce vent qui me démange

au plus fort d’un travail promis

que je dois remettre et que ronge

le goût de subsister sans lui

Je dois me clouer à ma chaise

fermer les rideaux mettre bas

mes chiots de plaisir leur tendre

de loin l’os trouvé dans la nuit

en m’excusant d’avoir à faire

je ne suis pas libre aujourd’hui

Je comprendrais qu’ils m’abandonnent

ces anges de grenier ces dieux

qui m’ont tant donné de quoi être

et que je traite avec mépris

(je le fais le moins que je puis)

dès qu’il s’agit du sérieux

qu’exige notre société

où le moindre faux pas faux mot

fait redresser la guillotine

Nous sommes de fameux salauds

Le travail c’est la liberté

surtout c’est la santé de l’autre

qui nous regarde travailler

et nous félicite d’y croire

pendant le temps qu’il va nager

dans les trous de notre mémoire

N’importe demain s’ouvrira

sur une scène où dort mon rêve

et vous n’en aurez pas la clé

qui meut les décors Je me rends

à vous raisons hommes de loi

hommes d’honnête quant-à-soi

Mais s’il est vrai : sans importance

tout ce qui est exagéré

tout ce qui ne l’est pas je pense

est médiocre plus qu’à moitié

Ce sera la honte des hommes

et la mienne hélas aussi bien

de s’être fabriqué des normes

qui leur vont si mal Nos malheurs

n’en cherchons pas trop d’autres causes

Nous avons inventé la peur

Nos guerres futures seront

comme nos esprits mécaniques

Nous aurons tous bien travaillé

à ce résultat pathétique

et l’amour toile d’araignée

tricotera une brassière

pour le premier bébé futur.

Georges Perros (1923 – 1978) – La vie ordinaire (1967)

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie, #musique

Publié le 17 Septembre 2014

De l’autre coté de la mer

 

Méfie-toi de Gaza
Et de ses blessures hantées
Par le sable mouvant
Il est rituel chez eux
Que des poèmes cagoulés de supplice amers
Enfantent des promesses de sang sur les murs 
En guise d’écriteaux 
Quelle est cette langue
Que nous parlons
En épousant la mort ?
Enfant de mauvaise lune
Tes rêves appuyés sur la gâchette
Ne prolongeront pas tes bras
Hélas !
Tu es venue au monde 
A l’ère truquée
Il ne reste aucun mystère
Sous la montée des vagues
L’arme qui tue
Sera condamnée par défaut d’être métal
Et le meurtrier déguisé
En franc tireur 
Nous vivons des marges obscènes
En décadence apocalyptique
Des regrets pour la moisson du jour
Nous sommes au temps des cicatrices
Et la nuit a déjà fait sa preuve
Dans nos deuils
Gaza de Port-au-Prince
Gaza de Lybie
Gaza de partout 
Les chars ont brulé les arbres
Jusqu'à retarder l’aube
Tandis que les cœurs battants
Sous des projectiles
Avilissent la beauté de ce monde  
Comme une grenouille qui voit sa fin
Sur des chansons de mauvaises haleines
Méfie-toi de Gaza
Et des autres paradis
Décolorés par les grands journaux…

 

Anderson Dovilas, in Mémoire d’outre monde

 

De l’autre coté de la mer

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Palestine, #poèsie

Publié le 9 Septembre 2014

Parce que nous en avons assez d’être parqués dans les
pâtures empoisonnées du malheur
parce que nous en avons assez de loger dans l’aile en
ruine de l’histoire
parce que dans nos poignets brûlent des avoines et des
seigles de tendresse
parce que des faims neuves provoquent des émeutes au
fond des faubourgs du sang
et que les écluses de la patience fléchissent à travers la
géographie mouvementée de notre rêve
Nous allons seller les chevaux fabuleux de la révolte et
du courage…

 

 

André Laude – Poème (1962)

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie