Publié le 26 Février 2013






Une fois n'est pas coutume, je vous présente un animation 3D de l'ESMA ...
... Mais comme il s'agit de blues, je pense qu'Adam ne m'en voudra pas !







Et je lui associe cette vidéo du célèbre morceau de Robert Johnson ...






 
 
 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 25 Février 2013






Les Temps Modernes se poursuivent chez Amazon



Beaucoup d’entre nous ont commandé à un moment donné par internet sur le site Amazon.fr : vente en ligne de livres, DVD, jeux vidéo, CD, lecteurs MP3, ordinateurs ...

Une fois notre commande passée que se passe-t-il de l’autre côté de l’ordinateur ?

UL CNT Villefranche-Beaujolais



Dans les entre­pôts de récep­tion de com­man­des anglais et amé­ri­cains d’Amazon, les sala­riés sont soumis à un permis à un point : une absence -même jus­ti­fiée par un cer­ti­fi­cat médi­cal !-, le manque de rapi­dité au tra­vail ou l’infrac­tion à une règle de sécu­rité ajou­tent des points. Une minute de retard vaut 0,5 point de péna­lité, une heure vaut un point et une jour­née d’absence 1,5 point. Au bout de 6 points vous êtes virés.

Pour effa­cer des points, Amazon pro­pose un sys­tème de primes sur objec­tif : comme embal­ler un cer­tain nombre de colis en un temps donné, par exem­ple. La devise chez Amazon est « Allez aussi vite qu’il est humai­ne­ment pos­si­ble ».

Le tra­vail ordi­naire consiste à trou­ver, dans un entre­pôt de plu­sieurs dizai­nes de mil­liers de mètres carrés, répar­tis sur plu­sieurs étages, tout objet figu­rant sur des listes, puis à les scan­ner, à les mettre dans un sac plas­ti­que et à les placer sur le convoyeur. Il faut donc faire atten­tion aux doigts, aux che­villes et au convoyeur. Il faut donc aller de la sec­tion jaune, allée H34, bac 22, niveau D à la sec­tion bleue, allée T79, bac 3, niveau A. Le scan­ner indi­que dans quelle divi­sion se trouve l’objet à trou­ver. Il pré­cise également en com­bien de secondes vous devez accom­plir votre tâche. Les manu­ten­tion­nai­res par­cou­rent en moyenne 20 kilo­mè­tres par jour. On vous demande de récu­pé­rer jusqu’à 1600 pro­duits par jour.

 On vous engueule si vous vous trom­pez dans la com­mande. Tout le monde court dans tous les sens pour répon­dre aux objec­tifs impo­sés par l’entre­prise. Si vous ne les attei­gnez pas, vous devez ren­contrer un sala­rié, qui vous répri­mande. Il ne faut sur­tout pas dire qu’on ne peut pas attein­dre les objec­tifs.

 Enfin Amazon, accorde géné­reu­se­ment 23 minu­tes à ses sala­riés pour la pause déjeu­ner. Concrètement, cela signi­fie qu’il faut passer les détec­teurs de métaux car ici la confiance règne (les agents de sécu­rité peu­vent fouiller les sala­riés et vider leurs casiers, les ves­tiai­res sont placés sous vidéo­sur­veillance), manger, poten­tiel­le­ment aller aux toi­let­tes et faire la queue pour poin­ter. 23 minu­tes sur 7 heures de tra­vail pas­sées der­rière un convoyeur ou bien à grim­per des esca­liers. Chez Amazon on fait les 3x8 et on tra­vaille le week-end, dans les entre­pôts.

 En Allemagne, la chaîne de télé­vi­sion ARD a consa­cré un docu­men­taire sur les cen­tres de dis­tri­bu­tion Amazon (5000 employés), il relate que la firme a confié l’enca­dre­ment des cui­si­nes et des cham­bres des tra­vailleurs au ser­vice de sécu­rité HESS Security (un nom vrai­sem­bla­ble­ment choisi en hom­mage à Rudolf Hess). Ces néo nazis sont vêtus d’uni­for­mes noirs coif­fés à la mili­taire ; ces matons se four­ni­raient chez Thor Steinar, une marque de vête­ments conno­tée extrême droite, qu’Amazon a banni de son site dès 2009. Ces gar­diens sont char­gés de moti­ver la main d’œuvre, sur­tout d’ori­gine étrangère, à l’aide d’inti­mi­da­tions en tout genre.

 Qui tra­vaille chez Amazon ? Avant tout et sur­tout des inté­ri­mai­res. A Saran, près d’Orléans, il y a en temps normal 400 sala­riés mais le nombre peut être porté à près de 2000 sala­riés entre autre à l’appro­che de Noël. Vu les condi­tions de tra­vail, ça tourne sévère. Plusieurs mil­liers de per­son­nes ne pas­sent que quel­que jours dans ces entre­pôts.

L’ouver­ture d’un troi­sième hangar en Bourgogne a permis a Arnaud Montebourg minis­tre du redres­se­ment pro­duc­tif (cela ne s’invente pas) et bour­gui­gnon de sur­croît de clai­ron­ner haut et fort la créa­tion de 1000 emplois sup­plé­men­tai­res ! Par les temps qui cou­rent c’est Byzance ! Face aux indus­tries sinis­trées, bas salai­res, chan­tage à l’emploi, licen­cie­ments : ne nous y trom­pons pas, ces réa­li­tés odieu­ses sont bel et bien issues de la même poli­ti­que en faveur du Capital.

 On le voit par­tout : PSA, Renault, Arcelor, Fralib et toutes les autres entre­pri­ses qui n’ont de cesse de vanter les logi­ques de marché et de com­pé­ti­ti­vité, ou encore le récent accord sur la com­pé­ti­ti­vité signé le 09 jan­vier par les syn­di­cats vendus CFDT, CFTC et CGC aux côtés du MEDEF.

Il est néces­saire de se mobi­li­ser mas­si­ve­ment pour mettre en échec la casse du Code du Travail et la dégra­da­tion de la condi­tion du monde du tra­vail. En délais­sant les inté­rêts des clas­ses popu­lai­res, le gou­ver­ne­ment fait sciem­ment le jeu du patro­nat. Les tra­vailleurs et tra­vailleu­ses du public et du privé ont les mêmes inté­rêts, leurs luttes doi­vent donc être com­mu­nes en défen­dant un projet de société prio­ri­sant l’humain et ses réels besoins plutôt qu’une société basée sur la consom­ma­tion.

 Pour la CNT, il n’est d’autre choix que de mener la lutte par la grève et l’action directe des premiers concerné-e-s.




Source : http://rebellyon.info/Les-Temps-Modernes-se-poursuivent.html




temps-modernes.jpg



 





 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 24 Février 2013



Cheminement de bagnard ...


Rassemblement sur l'ile de Ré ... Léo Ferré










Embarquement sur La Loire ou La Martinière direction Cayenne
une chanson d'Albert Londres par le groupe Parabellum












Cayenne, ville dont la devise est : "Le travail procure la richesse" !!
Toujours Parabellum, sur des paroles d'Aristide Bruant.









 





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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 23 Février 2013





 

 

M. Rémy Pflimlin

 

Président de France Télévisions

 

7, Esplanade Henri de France

 

75907 Paris Cedex 15

 

Monsieur le Président,

 

L’AFPS a pris connais­sance de la page web de France Télé­vision « la nébu­leuse de l’extrémisme sur internet » à l’occasion des émis­sions de Caroline Fourest « les réseaux de l’extrême ». Sous ce titre, cette page prétend dresser un tableau de ces réseaux, les regroupant par affi­nités avec l’apparence d’une enquête objective.

 Nous y figurons en bonne place aux côtés de nom­breuses orga­ni­sa­tions défen­seurs du droit, et notamment celui des Pales­ti­niens. Il s’agit d’un amalgame grossier, scan­daleux et dif­fa­ma­toire que nous ne sau­rions accepter sans réagir.

 Après avoir pré­senté des « enquêtes » sur divers conspi­ra­tion­nismes, voilà qu’en marge de ces émis­sions le propos se précise par écrit et cible des orga­ni­sa­tions de soli­darité et de défense des droits en les cata­lo­guant comme extrémistes.

 Comment et par quelle mani­pu­lation peut-​​on affubler du terme d’extrémistes les défen­seurs du droit inter­na­tional et des réso­lu­tions de l’ONU ? Nous récusons la caté­go­ri­sation gros­sière « sioniste-​​antisioniste » sans contenu défini, caté­go­ri­sation qui permet tous les amal­games englobant la cri­tique poli­tique d’un Etat qui viole le droit international.

 Il est piquant de nous voir ainsi désignés alors que nous orga­nisons le 1er mars au Sénat un col­loque où, entre autres invités éminents nous aurons l’honneur de donner la parole à Elias Sanbar, ambas­sadeur de Palestine auprès de l’UNESCO, écrivain, poète et magni­fique tra­ducteur de Mahmoud Darwich ou Avraham Burg ancien Pré­sident de la Knesset. Il est vrai que nous avons le tort d’avoir choisi pour thème non pas le dernier complot ima­gi­naire, mais les consé­quences bien réelles de la colo­ni­sation israé­lienne sur la vie poli­tique, écono­mique et sociale des Palestiniens.

 Nous consi­dérons inju­rieux et dif­fa­ma­toire de nous voir ainsi rangés dans une pré­tendue « nébu­leuse de l’extrémisme ».

 La question se pose aussi de savoir si la res­pon­sa­bilité de la jour­na­liste est engagée dans le choix de ce gra­phisme dès lors que le site de France télé­vision indique que « Cette carte inter­active repré­sente les cinq galaxies les plus dyna­miques sur les­quelles Caroline Fourest, jour­na­liste spé­cia­liste des mou­ve­ments extré­mistes, a enquêté pour sa série de docu­men­taires dif­fusés en février sur France 5 ».

 Nous vous demandons en consé­quence le retrait immédiat de cette page web et nous réservons d’utiliser tous moyens de droit pour défendre notre honneur et obtenir répa­ration. Dans cette attente, nous vous prions de croire, Mon­sieur le Pré­sident à l’expression de nos sen­ti­ments distingués.

 

Bureau national de l’AFPS


Source : Association France Palestine Solidarité : http://www.france-palestine.org/Lettre-a-Monsieur-Remy-Pflimlin



 

 A noter que Caroline Fourest dont les "reportages" sont largement contestés par les médias véritablement indépendants des holdings qui dirigent l'information de masse ( http://www.michelcollon.info/L-enquete-de-Caroline-Fourest-est.html ou encore http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/droit-de-reponse-de-reopen911-a-97109 ) aurait mérité de figurer en bonne place dans les rangs des milices de Pétain qui assimilaient Jean Moulin et Missak Manouchian à des terroristes et non à des résistants à l'envahisseur.  Le peuple Palestinien fraichement reconnu par l'O.N.U.  ne fait que résister à un envahisseur, car le droit légitime qui vient tout juste de lui être reconnu n'est pas appliqué !  Question subsidiaire : pourquoi les forces de l'OTAN  ou l'armée de mr Hollande ne bombardent elles pas Tel aviv  comme elles l'ont fait au cours de ces derniers conflits dits "humanitaires ( Irak, Lybie, Mali ...) ? A moins que madame Fourest n'ai oublié de mentionner l'OTAN dans sa liste des organisations terrorites ?

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 19 Février 2013






Révolution





Assez

D’instinct je dis assez

A tout ce qui bourdonne dans ma tête

A tout ressac

A toute marée

A toute sieste de la justice

Et à toute cicatrice qui me lie aux révoltes du monde

Nous sommes dans l’antichambre des humains

Et le crime continue

Le ciel se décolore

Nos voix piétinent toute tendresse fausse

Piétinent les frontières

Grattent l’obscurité où flambent les suppliciés

Assez

La douleur nous épingle

Nous empaille

Nous lape

Broie les os même du malheur

Et tout le monde sait que ce monde est trop lourd

Que la terre s’empoisonne

Que tout explose

Assez de vos verdicts

Assez de vos diktats

Assez des vies volées

La vie est en chômage

La vie est insolvable

Et de partout les Indignés hurlent à l’Apocalypse

La vie n’est pas un abattoir

Ni une ardoise de sang qu’on efface

Assez

Nous sonnons la trompette du printemps

Nous n’avons plus rien à perdre

Nous ne nous résignons pas

Nous avons un cœur d’homme

Mais ne vous trompez pas d’homme

Il y a quelque part une révolution qui amasse sa colère

Un torrent qui se lève

Une place qui fait peuple à l’ombre d’une colère

Un peuple qui chante

 

Révolution

Révolution

Révolution à temps complet

 

Ernest Pépin

Faugas/Lamentin

Le 21 novembre 2011

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 18 Février 2013




      Le Rythme du Temps

Il ya une chose intérieure en chaque homme,
Savez-vous ce truc mon ami?
Il a résisté à des coups de millions d’années,
Et le fera jusqu’à la fin.

Il est né quand le temps n’existait pas,
Et il a grandi hors de la vie,
Il terrasse les vignes du mal,
Comme un brûlant couteau tranchant.

Il a allumé des feux quand il n’y en a pas,
Et brûlé l’esprit de l’homme,
Au cœur d’acier tempétueux et amaigri,
Depuis le temps que le temps a commencé.

Il pleurait par les eaux de Babylone,
Et quand tous les hommes ont été une perte,
Il hurla en se tordant agonie,
Et il était suspendu saignant depuis la Croix.

Il est mort à Rome par le lion et l’épée,
Et dans l’assemblée cruelle et provocante,
Lorsque le mot mortel a été « Spartacus »
Le long de la voie Appienne

Il marcha avec le pauvre de Tyler
Et le seigneur et roi effrayé,
Et il a été décoré dans leur regard mortel,
Comme s’il était une chose vivante.

Il sourit en sainte innocence,
Avant les conquistadors de jadis,
Ainsi doux, docile et inconscient,
De la puissance mortelle de l’or.

Il éclata dans les rues pitoyables de Paris,
Et pris d’assaut la vieille Bastille,
Et marcha sur la tête du serpent,
Et l’écrasa de son talon.

Il est mourut dans le sang sur les plaines de Buffalo,
Et affamés par des lunes de pluie,
Son coeur fut enterré à Wounded Knee,
Mais il viendra pour se relever à nouveau.

Il a crié à haute voix par les lacs de Kerry,
Comme il était agenouillé sur le sol,
Et il mourut en grande résistance,
Alors qu’ils l’abattirent froidement.

Il se trouve dans chaque lueur d’espoir,
Il ne connaît ni frontières ni espace
Il s’est élevé dans le rouge noir et blanc,
Il est là dans chaque quête.

Il se trouve dans le cœur des héros morts,
Il crie dans les yeux des tyrans,
Il a atteint le sommet des hautes montagnes,
Il arrive brûlant à travers les cieux.

Il éclaire l’obscurité de cette cellule de prison,
Il tonne de toute sa puissance,
Il est « la pensée que l’on ne peut décourager », mon ami,
Cette pensée qui dit « j’ai raison! »

Bobby Sands



sands.jpg



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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 17 Février 2013





Thomas Pitiot, une belle découverte faite récemment chez Cathy Garcia : http://delitdepoesie.hautetfort.com/






 

Ils vendent les coquillages de bord de mer
Comme ils ont vendu l’eau,
Prêts à troquer leurs mères
Ces salauds...
Ils vendent le sable fin, les algues
Et ils conviennent
Pour s’enrichir de brev’ter
Les couleurs et l’oxygène.
Ils vendent aux plus offrants
Mais n’offrent rien, jamais d’cadeaux,
Sauf pour un abonnement de bienvenu
A tous leurs idéaux.
Ils vendent les hymens de
Jeunes vierges sur la planète
Et les mains ouvrières
De jeunes enfants analphabètes.
Ils vendent tous les combats d’hier,
Les acquis des grands-pères ;
Ils vendent ce qu’ils rejettent
Et tous leurs déchets nucléaires.
Ils vendent des dictatures
Et de l’or noir dans les assiettes,
Des mètres cubes d’air pur
Ils ont décidé qu’ça s’achète !
Ils vendent même le sacré,
Le visage des guérilléros ;
Les slogans des révolutions
En période de promo.
Ils vendent les symphonies
Aux opérateurs de mobile ;
Aux pays du Tiers-Monde
Ils vendent leurs vieilles automobiles.
Ils vendent tous les progrès passés
Et leurs vieilles maladies,
Ne dévoilent jamais les secrets
De leurs vieilles pharmacies.
Ils vendent la solidarité,
Les pièces jaunes des grands-mères ;
Préfèrent la charité,
Ont inventé l’humanitaire.
Ils vendent coûte que coûte
Tout c’qui leur coûte et même l’écoute ;
Vendent tous les engagements
Même les mots, leur langage ment .
Ils vendent à coup d’publicité
Des espoirs sans lend’mains
Au public des cités
A qui ils ont lié les mains.
Ils vendent la peau de l’homme
Et bien avant de l’avoir tué ;
L’ours, le loup et l’orme
Sont des espèces du temps passé.
Ils vendent des marées noires
Et sacrifient les littoraux ;
Dans l’arène des gueulards
Ils vendent l’agonie des taureaux.
Ils vendent de vieilles constitutions
Aussi malades que leurs systèmes ;
Ils condamnent la contestation
Dans des tribunaux qu’ils enchaînent.
Ils vendent depuis toujours
Le travail des travailleurs ;
Ont vendu nos vieux jours,
Des mouroirs comme dernière demeure.
Ils vendent l’idée laïque
En dépeçant l’universel ;
Les clergés revanchards
Sont toujours une bonne clientèle.
Ils ont vendu la signification
Du mot public,
Celui qui s’oppose aux lois de l’argent
Est archaïque.
Ils vendent aux oreilles innocentes
Que des chansons sans âmes
Pourvu qu’elles soient divertissantes,
Ils endorment le quidam.
Ils vendent au grattage, au tirage
A la française des bœufs ;
On se gratte, ils nous tirent,
Jamais d’affaire c’est pas du jeu.
Ils vendent aux yeux bleus des mineurs
Des poussières sans charbon ;
Ils percent au fond des cœurs
Une existence sans fond.
Ils vendent aux sans papiers
Des grillages sans les griots ;
Les marchands d’barbelés
Déménagent tous les idéaux.
Ils vendent le devenir
Des grands primates en liberté ;
Les forêts séculaires
Y’a plus d’endroits où se cacher.
Ils vendent des armes
A des culs-de-jatte fanatisés ;
Ils vendent des larmes
A des orphelinats entiers.
Ils vendent aux élites corrompues
Le pouvoir d’informer,
Des bouquets satellites
Remplis d’épines empoisonnées.
Ils vendent l’esprit critique
A quelques philosophes mondains,
Les chiens de garde de la pensée unique
Aboient pour rien.
Ils vendent des étiquettes
Cousues à même la peau des gens ;
Leurs marques sont des tatouages
Que l’on refuse aux indigents.
Ils vendent à nos consciences
Un nouveau vocabulaire,
Ne disent plus « indigènes »
Mais parlent de main d’œuvre moins chère.
Ils vendent des rallyes arrogants,
Font l’pari du Dakar ;
A chaque édition
Des enfants écrasés par un char.
Ils vendent leurs sommets capitaux
En face des bidonvilles, c’est chic !
Transforment une capitale
Le temps d’un enjeu olympique.
Ils vendent, ils crient
« Soldons ! », « Cédons ! »,
Qu’importe les périodes,
Ils ont même vendu les saisons !
Ont vendu les organismes,
Les cellules et les planctons...
...
Ils ont même vendu les saisons !










Tous les gens que tu as connus
Sont rentrés au pays ou sont mourus,
Aujourd’hui ils appartiennent à l’ancien siècle.
Tout seul Mamadou tu es resté,
Dans la petite chambre au foyer ;
Là-dedans, tu te sens quand même un peu chez toi.
Là-dedans, tu te sens quand même un peu chez toi.
Tes enfants, tu les as connus
Tout petits mais si peu vus,
Aujourd’hui ils sont grands et toujours au village.
Ta femme qui était si belle
A de moins en moins de tes nouvelles ;
Pour elle et les autres, tu continues à envoyer de l’argent.
Pour elle et les autres, tu continues à envoyer l’argent.
Mamadou tu sais que beaucoup t’envient,
La France a tellement d’amis,
Tu aimerais conseiller de pas voyager ici ;
Mais Mamadou, tu es toujours grand et fier,
Ils ne sauront pas comme tu as pleuré
Et que depuis tout ce temps tu es toujours étranger.
Et que depuis tout ce temps tu es toujours étranger.
La femme de l’administration t’a dit :
« Comment ça, vous n’écrivez pas le Français ?
Pourtant vous êtes ici depuis les années soixante... ».
Mamadou tu parles toutes les langues de l’Afrique
Tu n’as jamais humilié personne,
Tu souris en disant « Madame attends je t’explique »
Tu souris en disant « Madame attends je t’explique ».
Comme les vieux ouvriers français t’as mis
Le costume bleu de travail comme un ami ;
Le soir tu te reposes dans le boubou de bazin.
Les gens sont moins curieux qu’avant,
Les petites françaises font des tresses,
Derrière ton grand sourire se cache ta détresse.
Derrière ton grand sourire se cache ta détresse.
Quand tu repasses près du chantier,
Tu repenses à toutes ces années ;
Le patron portugais était gentil, un peu...
Tu te disais qu’il a oublié
Que son père à lui même avait été
Autrefois Mamadou comme toi un étranger
Autrefois Mamadou comme toi un étranger.
Comme famille ici tu n’as plus qu’un frère
Marié à une fille de Montpellier ;
Il se fait appeler Zan-pierre, tu as bien rigolé.
Un jour quelqu’un t’as emmené
En Bretagne et tu as vu la mer,
L’eau était si froide sur tes pieds, tu ne t’es pas baigné.
L’eau était si froide sur tes pieds, tu ne t’es pas baigné.
Mamadou autrefois tu as connu
Une française qui t’aimait bien ;
Elle est partie pour un autre, tu as eu beaucoup de chagrin.
Les jeunes garçons au foyer,
Souvent ramènent des prostitués ;
Les yeux fermés, tu les entends rire sans pouvoir dormir.
Les yeux fermés, tu les entends rire sans pouvoir dormir.
Et quand tes rêves te conduisent
A la terre rouge de l’enfance,
Tu te dis qu’ils ont menti et en silence,
Tu déroules ta vie sans colère
Le front sur le tapis de prière,
Pour ton ancien colon, tu es resté l’étranger.
Pour ton ancien colon, tu es resté l’étranger.




 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 16 Février 2013





Excusez-moi de vous déranger...

 

 

Eduardo Galeano

 

 

Traduit par Thierry Pignolet

Edité par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

 

 

 

Je voudrais partager quelques questions qui me trottent dans la tête.

 

 Elle est juste, la justice? Elle tient debout, cette justice du monde à l'envers? Le zapatista1 d'Irak, celui qui a lancé les chaussures contre Bush, a été condamné à trois années de prison. Ne méritait-il pas plutôt une décoration? Qui est le terroriste? Celui qui a visé, ou celui qui a été visé? N'est-il pas coupable de terrorisme le tueur en série qui, en mentant, a inventé la guerre en Irak, assassiné une multitude, légalisé la torture et ordonné de l'appliquer ?

 Sont-ils coupables les paysans d'Atenco au Mexique, ou les indigènes mapuches du Chili, ou les Kelchies du Guatemala, ou les paysans sans terre du Brésil, tous accusés de terrorisme pour défendre leur droit à la terre? Si la terre est sacrée -même si la loi ne le dit pas-, ceux qui la défendent ne sont-ils pas sacrés aussi?

 Selon la revue Foreign Policy, la Somalie est le lieu le plus dangereux de tous. Mais, qui sont les pirates? Les crève-la-faim qui attaquent des bateaux, ou les spéculateurs de Wall Street qui attaquent le monde depuis des années et reçoivent à présent des récompenses multimillionaires pour leurs efforts? Pourquoi le monde récompense-t-il ceux qui le dévalisent?

 Pourquoi la justice ne voit-elle que d'un œil ? Wal Mart, l'entreprise la plus puissante de toutes, interdit les syndicats. McDonald's aussi. Pourquoi ces entreprises violent-elles, avec une impunité coupable, la loi internationale ? Serait-ce parce que, dans le monde actuel, le travail vaut moins que rien, et que valent encore moins les droits des travailleurs ?

 Où sont les justes, et où sont les injustes? Si la justice internationale existait vraiment, pourquoi ne juge-t-elle jamais les puissants? Les auteurs des boucheries les plus féroces ne vont pas en prison. Serait-ce parce que ce sont eux qui en détiennent les clés ?

 Pourquoi les cinq puissances qui ont droit de veto aux Nations Unies sont-elles intouchables ? Ce droit est-il d'origine divine ? Veillent-ils à la paix, ceux qui font des affaires avec la guerre ? Est-il juste que la paix mondiale soit à charge des cinq puissances qui sont les principaux producteurs d'armes ? Sans dédaigner les narcotrafiquants, ceci n'est-il pas aussi un cas de "crime organisé" ?

 Mais les clameurs de ceux qui exigent partout la peine de mort ne demandent pas de punition contre les maîtres du monde. Il ne manquerait plus que ça ! Les clameurs clament contre les assassins qui utilisent des rasoirs, non contre ceux qui utilisent des missiles.

 Et on se demande : si ces justiciers sont aussi follement désireux de tuer, pourquoi n'exigent-ils pas la peine de mort contre l'injustice sociale ? Est-il juste un monde qui affecte chaque minute trois millions de dollars aux dépenses militaires, tandis qu'au même moment quinze enfants meurent de faim ou de maladie guérissable ? Contre qui s'arme jusqu'aux dents la soi-disant communauté internationale ? Contre la pauvreté, ou contre les pauvres ?

 Pourquoi les fervents de la peine capitale n'exigent-ils pas la peine de mort contre les valeurs de la société de consommation qui portent atteinte, chaque jour, à la sécurité publique ? Ou peut-être ne pousse-t-il pas au crime, le bombardement de la publicité qui étourdit des millions et des millions de jeunes au chômage ou mal payés, leur répétant jour et nuit qu'être est avoir, avoir une automobile, avoir des chaussures de marque, avoir, avoir -et que celui qui n'a rien n'est rien ?

 Et pourquoi n'introduit-on pas la peine de mort contre la mort ? Le monde est organisé au service de la mort. Ou ne fabrique-t-elle pas la mort, l'industrie d'armement, qui dévore la plus grande partie de nos ressources et une bonne partie de nos énergies ? Les maîtres du monde condamnent seulement la violence quand ce sont les autres qui l'exercent. Et ce monopole de la violence se traduit par un fait inexplicable pour des extraterrestres, et aussi insupportable pour nous autres terriens qui voulons, contre toute évidence, survivre : nous les humains sommes les seuls animaux spécialisés dans l'extermination mutuelle, et nous avons développé une technologie de destruction qui est en train d'anéantir, au passage, la planète et tous ses habitants.

 Cette technologie se nourrit de la peur. C'est la peur qui invente les ennemis, et ceux-ci qui justifient le gaspillage militaire et policier. Et que penseriez-vous, tant qu’à appliquer la peine de mort, d'une condamnation à mort de la peur ? Ne serait-il pas sain de mettre un terme à cette dictature universelle des professionnels de la production d’angoisse ? Les semeurs de panique nous condamnent à la solitude, nous interdisent la solidarité : sauve qui peut, écrasez-vous les uns les autres, faites très attention, ouvrez l'œil, le prochain est toujours un danger qui guette, celui-ci va te voler, celui-là te violer, cette petite voiture d'enfant dissimule une bombe musulmane; et si cette femme, cette voisine d'aspect inoffensif te regarde, c'est sûr qu'elle te transmet la peste porcine.

 Dans ce monde à l'envers, même les actes les plus élémentaires de justice et de sens commun font peur. En entamant la refondation de la Bolivie pour que ce pays de majorité indigène cesse d'avoir honte en se regardant dans le miroir, le Président Evo Morales a provoqué la panique. Ce défi était une catastrophe en regard de l'ordre traditionnel raciste, prétendument le seul possible : Evo était et apportait le chaos et la violence et, par sa faute, l'unité nationale allait exploser, se briser en morceaux. Et quand le président équatorien Correa a annoncé qu'il se refusait à payer les dettes illégitimes, la nouvelle sema la terreur dans le monde financier, et l'Équateur fut menacé de punitions terribles pour avoir donné un si mauvais exemple. Si les dictateurs militaires et politiciens véreux ont toujours été dorlotés par la banque internationale, ne nous sommes-nous pas déjà habitués à accepter comme fatalité du destin le paiement par le peuple du gourdin qui le frappe, de la cupidité qui le pille ?

Serait-ce donc que le sens commun et la justice aient divorcé pour toujours ?

 Le sens commun et la justice ne sont-ils pas nés pour marcher ensemble, collés l'un à l'autre ?

 Ne relève-t-elle pas du sens commun, mais aussi de la justice, cette devise des féministes qui disent que l'avortement serait libre si nous, les mâles, pouvions tomber enceints2 ? Pourquoi ne légalise-t-on pas le droit à l'avortement ? Serait-ce parce qu'il cesserait alors d'être le privilège des femmes qui peuvent le payer et des médecins qui peuvent le faire payer ? La même chose se passe avec un autre cas scandaleux de négation de justice et de sens commun : pourquoi ne légalise-t-on pas la drogue ?

 Peut-être n'est-elle pas, comme l'avortement, un sujet de santé publique ? Et le pays qui contient le plus de toxicomanes, quelle autorité morale a-t-il pour condamner ceux qui approvisionnent leur demande ? Et pourquoi les grands médias, si voués à la guerre contre le fléau de la drogue, ne disent-ils jamais que presque toute l'héroïne consommée dans le monde provient d'Afghanistan ? Qui commande en Afghanistan ? N'est pas un pays militairement occupé par le pays messianique qui s'attribue la mission de nous sauver tous ? Pourquoi ne légalise-t-on pas les drogues une bonne fois pour toutes ? Ne serait-ce pas parce qu'elles fournissent le meilleur prétexte pour les invasions militaires, en plus d'offrir les profits les plus juteux aux grandes banques qui de nuit fonctionnent comme blanchisseries ?

 Maintenant le monde est triste parce que moins de voitures se vendent. Une des conséquences de la crise mondiale est la chute de l'industrie prospère de l'automobile. Si nous avions quelque reste de sens commun, et un petit quelque chose de sens de la justice, ne devrions-nous pas fêter cette bonne nouvelle ? Ou peut-être la diminution des automobiles n'est-elle pas une bonne nouvelle pour la nature -qui sera un peu moins empoisonnée-, et pour les piétons -qui mourront un peu moins ?

 La Reine a expliqué à Alice -celle de Lewis Carroll- comment fonctionnait la justice au Pays des Merveilles : -Voilà !- dit la Reine -. Il est en prison, à purger sa peine ; mais le jugement ne commencera pas avant mercredi prochain. Et évidemment, à la fin, le crime sera bien commis.

 Au Salvador, l'Archevêque Oscar Arnulfo Romero a prouvé que la justice, comme le serpent, mordait seulement les va-nu-pieds. Il est mort par balles pour avoir dénoncé que, dans leur pays, les va-nu-pieds naissaient condamnés d'avance, par délit de naissance.

Le résultat des élections récentes au Salvador n'est-il pas, d'une certaine manière, un hommage ? Un hommage à l'archevêque Romero et aux milliers comme lui qui sont morts en luttant pour une justice juste dans le royaume de l'injustice ?

 Parfois les histoires de l'Histoire terminent mal; mais l'Histoire, elle, ne termine pas. Quand elle dit adieu, ce n'est qu'un au revoir.

 

NdT

 

[1] Par l'utilisation du terme zapatista, Eduardo Galeano réalise en espagnol un jeu de mots intraduisible en français. Par là, l'auteur adresse un clin d'œil à la filiation en espagnol du mot zapatista avec zapato, en français chaussure -le lancer de chaussures sur Bush-, tout se référant à l'Armée Zapatiste de Libération Nationale -en espagnol Ejército Zapatista de Liberación National ou EZLN-, groupe révolutionnaire symbole de la lutte altermondialiste basé au Chiapas, Etat du Mexique.

 

[2] L'adjectif « enceint » semble ne pas exister en français. Serait-ce que la langue française est plus machiste que l'espagnole ?



Source  Tlaxcala  :  http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=9187

 

 

 

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté