Bruits de bottes

Publié le 15 Janvier 2013




 

Saint-Fons : la police gaze des enfants et saccage un camp de roms

 

 

Mardi 8 janvier, en fin d’après midi plusieurs dizaines de policiers font une descente dans un des plus grands squats de roms de l’agglomération lyonnaise à Saint-Fons. Tout y est : tenues anti-émeute, casques, boucliers, flash-ball, grenades lacrymogènes, taser, chiens d’attaque. Pendant une heure, ils vont gazer les habitants et saccager le bidonville pour se venger.

 

Un peu plus tôt dans l’après-midi, selon cer­tains roms, des enfants auraient jeté des cailloux sur une voi­ture de police qui s’était intro­duite sur le par­king du ter­rain privé qu’ils occu­pent. Voici donc nos braves poli­ciers en tenue de guerre bien déci­dés à en décou­dre avec les enfants.

Les poli­ciers débar­quent au beau milieu d’un anni­ver­saire

 

Une petite fille fête ses 3 ans et de nom­breux enfants sont autour d’une table et d’un grand gâteau. Ils dan­sent au son de la musi­que tzi­gane, vêtus de leurs plus beaux habits. Estimant pro­ba­ble­ment qu’il s’agit là d’un rituel rom dan­ge­reux et inconnu, les poli­ciers don­nent des coups de pied dans la table et balayent tout ce qui se trouve dessus : bou­teilles de soda, gâteau, tout y passe. L’anni­ver­saire, c’est comme le chan­ge­ment, ce n’est pas pour main­te­nant.

 

Les poli­ciers ordon­nent ensuite à toutes les per­son­nes pré­sen­tes de ren­trer dans leurs caba­nes et com­men­cent à y péné­trer une à une. Il s’ensuit de véri­ta­bles scènes de guerre. « Même dans les films, on n’a jamais vu ça », sou­li­gne un habi­tant.

 

Marinella est cou­chée avec ses enfants lors­que deux poli­ciers cas­qués ren­trent dans sa maison. L’un d’entre eux tient dans sa main un bou­clier et dans l’autre une bou­teille de gaz lacry­mo­gène qu’il vide en asper­geant l’ensem­ble de la pièce. La maman va se pré­ci­pi­ter sur un linge pour cou­vrir ses enfants. Elle suf­fo­que, ses enfants, eux, étouffent, impos­si­ble de res­pi­rer et de rester là. Elle se pré­ci­pite dehors avec eux. Les poli­ciers sont déjà passés à la cabane sui­vante.

 

Roberto, 12 ans, raconte : « un poli­cier est arrivé avec un fusil et une lumière sur le fusil. Il a dit : on va reve­nir vous casser les couilles tous les soirs. En par­tant, un autre a mis du gaz avec une bou­teille blan­che. Ca piquait beau­coup la gorge et les yeux, avec mes frères et sœurs on est tous partis dehors, il y avait plein de poli­ciers en noir avec des cas­ques et des bou­cliers et aussi des chiens. »

 

Claudia a 18 ans. Elle tient son bébé de 18 mois dans les bras quand un poli­cier arrive vers elle et l’apos­tro­phe vio­lem­ment : « Il est où celui qui a jeté des pier­res sur la voi­ture ? » Comme tous les habi­tants, Claudia n’est abso­lu­ment pas au cou­rant de ce qui s’est passé quel­ques heures aupa­ra­vant. Elle jure qu’elle n’en sait rien. La suite est incroya­ble : « le poli­cier a pris un bidon rem­plit d’eau et il l’a jeté sur moi et mon bébé en m’insul­tant. J’étais toute mouillée ».

 

Le com­por­te­ment de la police rap­pelle ensuite des moments biens som­bres de notre his­toire. Sandu, est seul dans sa cabane. « J’étais en train de ma laver. Un poli­cer est rentré, quand il m’a vu, il a lancé du gaz lacry­mo­gène à hau­teur de mon visage et il a refermé la porte. Quand j’ai voulu sortir, je n’ai pas pu. Il blo­quait la porte et m’empê­chait de sortir. J’ai cru que j’allais mourir. »

 

Le ter­rain de Saint Fons est vaste. Après avoir passé en revue toutes les caba­nes, réveillant les per­son­nes qui dor­ment déjà, insul­tant celles qui ne dor­ment pas et gazant une bonne partie d’entre elles, les poli­ciers atta­quent l’autre partie du ter­rain avec une sau­va­ge­rie incroya­ble.

 

Ils se met­tent à casser les vitres de toutes les caba­nes, métho­di­que­ment, une à une.

 

Quand ils arri­vent à hau­teur d’une voi­ture, ils cas­sent la lunette arrière. Sacha, 10 ans raconte : « il y avait un gros pro­jec­teur qui éclairait tout. Il y avait du bruit et j’ai regardé par la fenê­tre. J’ai vu un poli­cier tout en noir qui cas­sait la voi­ture avec son bâton. Ensuite, des poli­ciers ont regardé par la fenê­tre avec une lampe. Je me suis vite caché sous les cou­ver­tu­res avec ma maman, j’avais peur. Un poli­cier qui avait un casque a mis du gaz par la fenê­tre. On ne pou­vait plus res­pi­rer. Ma maman vou­lait sortir, mais j’avais trop peur. On a attendu qu’ils par­tent. »



La suite : http://rebellyon.info/Saint-Fons-la-police-gaze-des.html



 

 Aujourd'hui, il neige sur Lyon et son agglomération, la température est au alentours de 0°C, l'article 214-1 du code rural reste inchangé : "Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce."
Le mot "humain" fait toujours parti du dictionnaire ...



    

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

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L
<br /> on n'a eu aucune info là dessus  mais on ne doute pas, c'est atroce !<br />
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C
<br /> Que dire du bruit des pantoufles qui parfois sont bien plus assourdissantes que les bottes ..<br />
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H
<br /> <br /> Bien vu<br /> <br /> <br /> Il y a assurement autant de certitudes dans une pantoufle que d'invraisemblance dans un bruit de botte, le tout étant de n'être persuadé de rien ! Les propriètaires de certitudes ne se rendent<br /> même pas compte qu'ils sont victimes d'un phénomène qui leur hypertrophie le nombril et que les physiciens désignent sous le nom de résonance.Pourquoi ceux qui marchent à pas feutrés ont-ils<br /> envie que cela se sache ? certains appellent cela un paradoxe, d'autres seront capables d'y trouver la nuance entre un mensonge et une hypocrisie !<br /> <br /> <br /> bises<br /> <br /> <br /> Serge<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> J'hallucine et j'ai honte... je relaie sur tweeter..<br /> <br /> <br /> Bises Serge<br />
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H
<br /> <br /> Bonjour Fanfan<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Ce gouvernement qui usurpe le mot "socialiste"  rivalise de pétinisme avec son prédécesseur<br /> <br /> <br /> Révoltant !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> Bonjour Serge,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> J'ai reçu le communiqué hier soir de RESF, je me suis crue dans un mauvais polar, du coup, impossible de l'éditer.<br /> <br /> <br /> On va vraiment finir par avoir la nausée en permanence <br /> <br /> <br /> Bises du mardi tout gris<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> caro<br />
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H
<br /> <br /> Bonjour Caro<br /> <br /> <br /> Sarkosy et Hortefion sont en passe d'être renvoyer au grade d'enfants de coeur !<br /> <br /> <br /> à gerber<br /> <br /> <br /> Bises<br /> <br /> <br /> Serge<br /> <br /> <br /> <br />