Publié le 26 Mai 2013
Publié le 24 Mai 2013
Publié le 23 Mai 2013
Ressortissant algérien, Nabil Hadjarab est maintenu arbitrairement à Guantanamo depuis douze ans. La France, où il a grandi, refuse de l’accueillir.
Parce qu’aucune charge n’a été retenue contre lui, Nabil Hadjarab a été déclaré « libérable » par les autorités américaines en 2007. Le 8 février 2013, désespéré face au mutisme des autorités américaines et françaises, Nabil Hadjarab décide de se joindre aux 84 détenus grévistes de la faim – chiffre avancé par les autorités militaires.
« Si j’ai entamé cette grève de la faim, c’est surtout parce que j’ai perdu tout espoir de sortir d’ici », déclarait-il le 17 avril, à son avocate américaine Tara Murray.
Depuis le 22 mars, 19 des grévistes sont placés à l’isolement et nourris de force par les gardiens au moyen d’un tube naso-gastrique. « C’est un processus extrêmement douloureux pouvant causer des saignements sévères », s’inquiète Ahmed l’oncle de Nabil Hadjarab.
Une situation qui préoccupe également Navy Pillay, la Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies. Pour elle, la perspective de détention illimitée « pousse les individus à des gestes de désespoir ». Elle rappelait par ailleurs le 5 avril que « l’incarcération indéfinie constituait une violation claire du droit international. »
« Aucune menace »
Le sort de Nabil Hadjarab, qui travaille dans une organisation humanitaire en Afghanistan, a été scellé en 2001. Après les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis recherchaient activement au Pakistan tout homme arabe potentiellement lié à des groupes terroristes. Les informateurs percevaient jusqu’à 5000 $ par capture. Nabil, ayant fui l’Afghanistan en guerre pour le Pakistan, est arrêté. Rapidement, les interrogateurs américains s’aperçoivent que le jeune homme n’a pas suivi d’entraînement militaire et qu’il est probablement victime d’une erreur d’identité.
Six ans plus tard, en 2007, les autorités américaines s’accordent sur le fait qu’il ne représente « aucune menace ». En France, les gouvernements successifs, sollicités par sa famille et ses avocats, restent muets. Quatorze demandes ont été transmises par son oncle Ahmed afin que Nabil « regagne le pays qu’il aime et dans lequel il a grandi ». Une plainte pour torture est même déposée auprès des autorités françaises en septembre 2012. Sans effet.
La France refuse de d’accueillir Nabil Hadjarab
S’appuyant sur des arrêtés de la Cour européenne des droits de l’homme, en référence à l’article 3 de la Convention (CEDH), Maître Breham, l’avocat français de Nabil, dépose un référé-liberté le vendredi 26 avril. Le référé est rejeté par le Tribunal administratif de Paris au motif que Maître Breham n’a pu apporter « la preuve du stress et de la souffrance morale éprouvée par Ahmed, oncle de Nabil, du fait de la passivité de l’Etat français face à la détention de son neveu ». Preuve qui justifierait le transfert de Nabil en France.
Par ailleurs, la défense ne montrerait pas suffisamment que « les Etats-Unis seraient prêts à transférer Nabil en France si celle-ci acceptait de l’accueillir ». En clair, le juge estime que Nabil dépend des autorités américaines et que la France ne peut pas grand-chose. L’avocat envisage donc un nouveau recours, apportant des éléments supplémentaires de preuve sur les points contestés. Il saisira la Cour européenne des droits de l’homme en dernier lieu si cette démarche n’aboutit pas.
Pour le ministère des Affaires étrangères, contacté par Politis, la France a « déjà contribué à l’effort d’accueil de deux détenus de Guantanamo », deux ressortissants algériens Lakhdar Boumediene et Saber Lahmar en 2009, « et souhaiterait que les efforts soient partagés par l’ensemble des pays qui en ont les moyens ».
À l’époque, les autorités américaines auraient écarté l’idée de renvoyer dans leurs pays d’origine les détenus de Guantanamo au prétexte qu’ils y risquaient la torture. Version officielle. Nabil, lui, ne souhaitait pas vivre dans un pays qu’il ne connaissait pas. Quant au Conseil de l’Europe, il n’était pas prêt à donner son accord pour que des étrangers « potentiellement dangereux » gagnent l’espace Schengen.
166 détenus sont toujours incarcérés à Guantanamo
Depuis douze ans, la situation des prisonniers de Guantanamo Bay est dénoncée par les associations tout autant que par les Nations-Unies. Leurs conditions de vie sont non conformes au droit international. De plus, ils sont jugés par une commission militaire, mise en place sous l’ère George Bush, au lieu de bénéficier de procédures équitables devant des Cours de justice fédérales.
Or, parmi les 10 promesses du candidat Barack Obama en 2008, figurait la fermeture programmée du centre de détention en 2010. En 2009, l’administration Obama propose le transfert des 48 prisonniers considérés non jugeables ni libérables vers une prison de haute sécurité de l’Illinois. Pour les autres, majoritairement yéménites, il est préconisé un rapatriement vers le pays d’origine ou l’accueil humanitaire d’un pays tiers. Mais le Congrès à majorité républicaine refuse le transfert de prisonniers tant que le Secrétariat d’état ne peut garantir que ceux-ci ne reprendront pas les armes. Conclusion : statu quo. Et les priorités du président Obama sont ailleurs. En décembre 2012, il a même promulgué la NDAA (National Defense Authorization Act). Cette loi autorise la détention militaire sans limitation et sans procès de tout « ennemi combattant », perpétuant ainsi le concept de « guerre globale contre le terrorisme » préconisée par George Bush Jr.
En janvier 2013, le bureau chargé de la dissolution de Guantanamo, nommé par le président après son élection, a été supprimé. Aujourd’hui, 166 détenus sont toujours incarcérés. Dans son intervention récente, Navy Pillay, exhortait les Etats-Unis à œuvrer à la fermeture de Guantanamo Bay : « Nous devons être clair sur ce point : les Etats-Unis sont en violation flagrante non seulement de leurs propres engagements, mais aussi des lois et normes internationales qu’ils sont pourtant tenus de respecter ». L’administration Obama qui s’était engagée à œuvrer en ce sens prend note mais argue que le Congrès américain est toujours hostile à l’idée de fermeture.
Source : Politis : http://www.politis.fr/Guantanamo-Nabil-Hadjarab-sortira,21946.html
Publié le 17 Mai 2013
Publié le 12 Mai 2013
Publié le 11 Mai 2013
Je suis celui qui vit dans la fumée et la brume
Quand le petit matin relance la manivelle
Des boulevards périphériques de Barbarie
Je suis celui qui est traqué par ses frères
Qui protègent les pandas aux palais de bambou
Je suis celui qui est privé de solidarité
Après l’ouragan et le séisme
Je suis celui que l’on combat avec les bulldozers,
A qui les corbeaux arrachent les maigres récoltes
Je suis celui que l’on flaire, que l’on déniche
Et que les robots obéissant à la nuit expulsent.
Je suis celui qui ne lave sa gamelle qu’une fois par jour,
Celui qui a froid pour les siens quand on détruit son abri
Je suis celui qui n’a pas assez de miel dans les mots
Pour faire fondre le sel de l’amertume
Qui coule sur les joues des ses enfants
Je suis celui qui n’a pas de haine
Celui qui a le regard vide
Celui dont les yeux retiennent l’océan
Je suis celui qui reconstruira son nid
Libre comme le rouge gorge
Les ailes complices au vent
Condamné à errer comme un hollandais volant
Hobo-Lullaby
Publié le 10 Mai 2013
King Solomon Hill (1897 - 1949) de son vrai nom Joe Holmes, bien que son identité ai donné lieu à controverse, est un Bluesman du Mississippi qui n'a laissé comme héritage que quatre ou cinq enregistrements !
à savourer donc ...
Publié le 9 Mai 2013
A travers le récit de trois "enfants de homes", anciens détenus de longues peines, ce film balaye le fonctionnement de la machine à enfermer. Dans un contexte où les problèmes sociétaux sont transformés en cas individuels, il refuse de parler en termes de cas personnels pour s’attacher aux parcours typiques dont ils peuvent témoigner. Même dehors, Marcus, Jean-Marc Mahy et Jean-François refusent d’oublier. L’un manifeste devant le Palais de justice lors d’un procès contre des matons, l’autre enchaîne débats et conférences... Pour eux, la prison ne sert à rien.
Source : L'Armurerie :
http://larmurerie.over-blog.com/article-qui-prier-pour-oublier-116909508.html
Publié le 8 Mai 2013
1. LE SECOND BAPTEME
De pauvres mots
Mouillés de larmes, mouillés d’amertume
C’est là leur second baptême
Les oiseaux qui inventent leurs ailes
Se mettent à voler, se mettent à chanter
Et ces mots que l’on cache
Sont ceux de la liberté
Leurs ailes sont des épées
Qui déchirent le vent
2. CONVERSATION AVEC UNE FLEUR
Cyclamen des Cyclades, dans un creux de rocher
Où as-tu trouvé des couleurs pour fleurir
Où as-tu trouvé une tige
Pour te balancer
Dans le rocher j’ai recueilli le sang goutte à goutte
J’ai tissé un mouchoir de roses et maintenant
Je récolte du soleil.
3. ATTENTE
Ainsi avec attente les nuits sont devenues si longues
Que la chanson a pris racine et a grandi comme un arbre
Et ceux qui sont en prison, ô ma mère, et ceux qui sont en exil
Chaque fois qu’ils poussent un soupir… regarde!
Ici une feuille de peuplier tremble
4. PEUPLE
Petit peuple lutte sans épées ni balles
Pour le pain de tous, pour la lumière et pour le chant
Il garde dans sa gorge ses cris
De joie et de peine
Car s’il essaye de les dire
Les pierres se fendent
5. COMMÉMORATION
Dans un coin de la salle se tient le grand-père
Dans l’autre coin, dix petits-fils
Et sur la table neuf cierges sont enfoncés dans le pain
Les mères s’arrachent les cheveux et les enfants se taisent
Et par la lucarne la Liberté, la Liberté regarde et soupire
6. AURORE
Rayonnante et généreuse, petite aurore du printemps
Rayonnante et généreuse, te regarde de tous ses yeux
Rayonnante et généreuse, te souhaite la bienvenue
Deux charbons dans l’encensoir et deux grains d’encens
Rayonnante et généreuse, cette petite aurore
Trace une croix de fumée
Sur la porte de la Patrie
7. ÇA NE SUFFIT PAS
Pudique et sobre, il parlait peu
Il admirait la création
Mais quand l’épée l’a foudroyé
Il a rugi comme un lion
Maintenant la voix ne lui suffit pas
La malédiction ne lui suffit pas
Pour dire ce qui est juste
Il lui faut un fusil
8. JOUR VERT
Jour vert ardent, bonne pente parsemée
Clochettes et bêlements, myrtes et coquelicots…
La jeune fille tricote les objets de sa dot
Le jeune homme tresse des paniers
Et les boucs, le long du rivage
Lèchent le sel blanc.
9. LITURGIE (Célébration)
Sous les peupliers
Les oiseaux et les partisans
Se réunissent au mois de mai
Pour célébrer leur liturgie
Les feuilles brillent comme des cierges
Sur la terre du pays natal
Et dans le ciel, un aigle lit l’Evangile
10. L’EAU
Un peu d’eau sur le rocher
Un peu d’eau purifiée par le silence
Par le guet de l’oiseau, par l’ombre du laurier
Les partisans la boivent en secret
Comme l’oiseau ils relèvent la tête
Et bénissent leur mère misérable, la Grèce.
11. LE CYCLAMEN
Un petit oiseau rose lié par un fil
Avec ses petites ailes ondulées
Vole vers le soleil
Et si tu le regardes une seule fois
Il te sourira
Et si tu le regardes deux ou trois fois
Tu te mettras à chanter
12. FILLES GRÊLES
Des filles grêles
Sur le rivage
Récoltent le sel
Courbées, elles ne voient pas la mer
Une voile
Une voile blanche leur fait signe du large
Elles ne l’ont pas aperçue et la voile noircit de tristesse
13. LA CHAPELLE BLANCHE
La chapelle blanche sur la pente
Face au soleil
Fait feu
De sa fenêtre meurtrière
Et pendant toute la nuit
Sa cloche tinte doucement
Dans le feuillage des platanes
Pour la fête du Peuple Saint
14. EPITAPHE
Le brave qui est tombe la tête haute…
La terre humide ne le recouvre pas
Les vers ne le rongent pas
La croix est comme une aile sur son dos
II s’élève de plus en plus haut
II rencontre les aigles et les anges dorés.
15. ICI LA LUMIERE
La rouille ne peut rien contre le marbre
Ni les chaînes contre le vent
Ni les chaînes contre le Grec
Ici la lumière, ici le rivage
Lèchent l’or et l’azur
Sur les rochers, des cerfs gravent leur empreinte
Et mâchent des chaînes rouillées
16. LA CONSTRUCTION
« Comment va-t-on construire cette maison-là ?
Qui va poser les portes ?
Alors qu’il y a peu de bras
Et que les pierres sont insoulevables
Tais-toi! Les mains prennent de la force en travaillant
et leur nombre s’accroît
…Et n’oublie pas que toute la nuit
Les morts aussi nous aident.
(Traduction Mario Bois)
17. PROMIS À LA LIBERTÉ
Ici se taisent les oiseaux
et les carillons de la résurrection
dans le silence amer du Grec
qui veille ses morts –
aiguisant sur la pierre du silence
les griffes de sa vaillance
Seul et sans aide
promis à la Liberté.
18. NE PLEURE PAS LA GRÉCITÉ
Ne pleure pas la Grécité
lorsqu’elle est prête à fléchir
le couteau sur la gorge
la corde au cou
Ne pleure pas la Grécité –
voilà qu’elle reprend son envol
Son courage gronde
et harponne le fauve
avec la lance du soleil.
(Traduction Irène Droit)
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Yannis RITSOS
Publié le 7 Mai 2013
Lu sur O.P.A. ( orchestre poètique d'avant guerre ) : http://www.opa33.org/lettre-d-un-fantome.html
Un article de Gideon Levy sur Haaretz
Issawi a écrit une lettre aux Israéliens. C’est un document à vous glacer le sang
Un groupe de femmes israéliennes d’exception a commencé à rendre visite à Samer Issawi à l’hôpital Kaplan à Rehovot il y a quelques jours. Elles ne sont pas autorisées à entrer dans sa chambre mais elles ouvrent sa porte, les bras pleins de fleurs, et lui crient des encouragements jusqu’à ce que les gardes les contraignent à partir.
Cela fait 8 mois qu’Issawi fait la grève de la faim. Son sort bouleverse la Cisjordanie et laisse Israël de marbre. Il fut relâché dans le cadre de l’accord Shalit mais ramené en prison par les autorités israéliennes sous prétexte qu’il n’avait pas respecté les clauses de sa libération.
En 2002 il fut condamné à 26 ans d’emprisonnement et maintenant Israël veut le maintenir en prison jusqu’à ce qu’il meure ou jusqu’au terme de sa condamnation, selon ce qui arrivera en premier.
Mardi, Issawi a écrit une lettre aux Israéliens. C’est un document à vous glacer le sang, l’un des pires que j’ai jamais lus. Poussé par un sens de profonde identification, et de honte tout aussi profonde, je souhaite utiliser cette tribune pour publier une version abrégée de cette lettre.
"… j’ai choisi de vous écrire, à vous, les intellectuels, les universitaires, les écrivains, les journalistes et les militants de la société civile israélienne. Je vous invite à venir me rendre visite à l’hôpital et à me voir, squelette menotté et enchaîné à mon lit. Trois gardiens épuisés, qui mangent et boivent au pied de mon lit, m’entourent. Les gardes suivent ma souffrance, la perte de poids. De temps en temps ils regardent leurs montres et se demandent : comment ce corps peut-il encore survivre ?
Israéliens, je cherche parmi vous quelqu’un d’éduqué qui a dépassé le stade du jeu d’ombres et de miroirs. Je veux qu’il me regarde alors que je perds conscience. Qu’il efface la poudre noire de son crayon, les bruits des tirs de son esprit et qu’il regarde les traits de mon visage esquissés dans ses yeux. Je le verrai et il me verra. Je verrai à quel point il est tendu quand il pense à l’avenir et il me verra moi, fantôme accroché à son côté, qui refuse de partir.
« Peut-être vous demandera-t-on d’écrire une histoire romantique à mon sujet. Vous témoignerez que j’étais une créature dont il ne restait rien qu’un squelette, respirant, s’étouffant de faim, perdant conscience par moments. Et après votre silence glacé, mon histoire sera une réussite à ajouter à votre CV. Quand vos élèves grandiront, ils penseront que le Palestinien était mort de faim… Alors vous pourrez célébrer votre suprématie morale et culturelle dans un rituel de mort. »
« Je m’appelle Samer al-Issawi, l’un de ces Arabes, comme le dit votre armée. Ce Jérusalémite que vous avez enfermé sans aucune raison sauf qu’il avait décidé de quitter Jérusalem pour la banlieue de la cité. Je suis passé en jugement deux fois parce que l’armée (IDF) et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) dirigent votre Etat et que tout le reste de votre société se cache dans une forteresse…pour se dérober à l’explosion de mes os suspects. »Je n’ai pas entendu un seul d’entre vous intervenir ou tenter de bâillonner la voix de la mort qui grandit, tandis que vous êtes tous devenus des fossoyeurs, des porteurs d’uniformes militaires –vous, le juge, l’écrivain, l’intellectuel , le journaliste, le marchand, l’universitaire ou le poète. Je n’arrive pas à croire qu’une société entière a pu devenir le gardien de ma mort et de ma vie, défenseur des colons qui persécutent mes rêves et mes arbres.
"Israéliens, je mourrai content. Vous ne me chasserez pas de ma terre et de ma patrie…vous ne pénétrerez pas dans mon esprit qui refuse de renoncer… peut-être comprendrez vous maintenant que le sens de la liberté est plus fort que le sens de la mort. N’écoutez pas vos généraux et les mythes poussiéreux. Les vaincus ne resteront pas vaincus et le vainqueur ne restera pas victorieux. L’histoire ne se mesure pas seulement dans les batailles, les massacres ou les prisons, mais en tendant la main, en paix, à soi même et à l’autre.
« Israéliens, je m’appelle Samer al-Issawi. Ecoutez ma voix, la voix du temps qu’il reste – le mien et le vôtre. Libérez vous de la quête avide du pouvoir. N’oubliez pas ceux que vous avez enfermés dans des prisons et des camps, entre les portes d’acier qui emprisonnent votre conscience. Je n’attends pas qu’un gardien vienne me libérer, j’attends celui qui vous libérera de ma mémoire. »
C’est là l’homme qu’Israël est déterminé à garder enfermé et qu’il laisse mourir. Israël est indifférent, content de lui, personne n’ouvre la bouche, personne ne proteste sauf une poignée de femmes dont l’une, Dafna Banai, m’a fait passer cette lettre.
Lien pour accéder à l’article original de Gideon Levy [Ang] :
http://www.haaretz.com/print-edition/opinion/a-letter-from-a-ghost.premium-1.514849
Complément d'info :
Mardi 23 avril 2013
Samer Issawi a enfin vaincu ses geôliers. Le gréviste de la faim, détenu en « Israël », a accepté de cesser son action en échange d'une promesse de libération anticipée, en vertu d'un accord signé mardi, a-t-on appris de sources concordantes.
Aux termes de cet accord, Samer Issaoui, accusé de soi-disant « activités terroristes » par l’entité sioniste, devait être libéré au bout de huit mois (le 23 décembre 2013 ) à compter de la fin de sa grève de la faim et autorisé à regagner son domicile familial à Issawiya, un quartier de l’Est de Jérusalem occupé.
Les autorités d’occupation israéliennes réclamaient qu'il effectue le reste de sa peine initiale, à savoir: 26 ans.
Arrêté en 2002 et condamné à 26 ans de prison pour "activités terroristes", Samer Issaoui avait été libéré en 2011 dans le cadre d'un échange de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit.
Mais il avait été de nouveau arrêté en juillet 2012, « Israël » l'accusant de s'être rendu de Jérusalem en Cisjordanie occupée pour y établir des "cellules terroristes" et réclamant qu'il effectue le reste de sa peine initiale, alors que le Palestinien affirmait y être allé pour faire réparer sa voiture.
Les autorités d’occupation israéliennes avaient d'abord accepté de libérer "immédiatement" le détenu sous condition de bannissement dans la bande de Gaza, ce que Samer Issaoui avait refusé.
« Israël » avait aussi proposé à l'Union européenne de l'expulser vers un de ses Etats membres, une initiative rejetée par le gréviste de la faim.
Hospitalisé près de « Tel Aviv » dans un état critique, Samer Issaoui, 33 ans, un militant du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP), a commencé à reprendre des vitamines lundi soir à la suite de cet accord, selon un communiqué du club des prisonniers palestiniens, citant son avocat Jawad Boulos.
Rappelons que les forces d’occupation israéliennes détiennent près de 4.700 Palestiniens, la plupart pour des motifs de sécurité, dont environ 170 en détention administrative, c'est-à-dire sans inculpation ni procès, et 235 mineurs.
Source : http://www.palestine-solidarite.org/actualite.Al-Manar.230413a.htm