Publié le 31 Mai 2013

John Dee Holeman ou le joli destin d'un simple ouvrier du bâtiment ...

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 28 Mai 2013

SEULE LA VOIX DEMEURE

Pourquoi je devrais m’arrêter, pourquoi ?
Les oiseaux ont filé vers les côtes bleues
L’horizon est vertical
L’horizon est vertical, et le mouvement une eau jaillie
Aux limites de la vision tournent les planètes lumineuses
La terre dans les hauteurs se répète
Les puits d’air se métamorphosent en tunnels communicants
Et le jour est une étendue qui dépasse les idées du ver à journal

Pourquoi je devrais m’arrêter ?
Le chemin traverse les vaisseaux de la vie
L’environnement au creux de l’utérus de la lune
Tuera les cellules contaminées
Et dans l’espace chimique de l’aube
Seule la voix demeure
Seule la voix attirera les particules du temps
Pourquoi je devrais m’arrêter ?

Qu’est-ce qu’un marécage
Sinon une frayère d’insectes corrompus
Des têtes gonflées des cadavres sortent les pensées de la morgue
Le lâche dissimule sa lâcheté dans le noir
Et quand c’est le cafard qui parle pourquoi je devrais m’arrêter ?
L’œuvre des lettres en plomb est vaine
Elle ne sauvera pas de la médiocrité
Je viens des arbres
Respirer l’air vicié me rend malade
L’oiseau qui mourait m’a laissé un conseil
Me souvenir de l’envol

Le but de toute force
Est de fusionner avec l’essence du soleil
De se couler dans l’intelligence de la lumière
Les moulins à vent se détraquent en toute logique
Pourquoi je devrais m’arrêter ?
Mes seins nourrissent les grappes vertes du blé
La voix, seule la voix demeure
La voix du désir limpide de l’eau à couler
La voix de l’étoile dans sa profusion lumineuse
Sur la paroi féminine de la terre
La voix concevant l’embryon du sens
Et l’expansion du partage de l’amour
La voix, la voix, seule la voix demeure

Au pays des nains
La mesure tourne toujours
Dans l’orbite du zéro
Pourquoi je devrais m’arrêter ?
J’obéis aux quatre éléments
Et le gouvernement local des aveugles
N’a pas à dicter le règlement de mon cœur

Que gémisse sans fin la sauvagerie
Dans le sexe de l’animal me laisse indifférente
Que remue sans valeur le ver
dans le vide de la chair me laisse indifférente
J’ai la lignée des fleurs dans le sang qui m’exhorte à vivre
La lignée des fleurs, vous comprenez ?

Forough Farrokhzad (1935-1967, Iran)

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 27 Mai 2013

Début novembre 2012, suite à une altercation avec les matons en allant visiter son compagnon au parloir à la taule de Corbas, Christine a été emmenée en garde à vue. Puis, en attendant un procès qui a eu lieu le 13 février, elle a été placée en détention à la Maison d’arrêt de La Talaudière à Saint-Étienne. Elle reste incarcérée depuis, et purge la somme de différentes peines écopées ces dernières années suite à de multiples insoumissions à l’autorité de différentes institutions (flics, administration pénitentiaire, institution psychiatrique…).

Christine est ber­gère. Elle a notam­ment eu des soucis avec les ins­ti­tu­tions répres­si­ves lors de sa par­ti­ci­pa­tion à des luttes contre la loppsi 2, contre le puçage des mou­tons.

Depuis son incar­cé­ra­tion, Christine a eu de mul­ti­ples embrouilles en déten­tion. Elle a été placée au mitard (QD ou Quartier Disciplinaire) et au QI (Quartier d’iso­le­ment). Elle a été trans­fé­rée de La Talaudière à Corbas (Lyon) puis à Joux-La-Ville. Aux der­niè­res nou­vel­les, elle est main­te­nant à Bapaume, vers Lille (ses pro­ches sont dans le sud !). L’accu­mu­la­tion d’alter­ca­tions en déten­tion risque d’alour­dir sa peine, voire de la mener à nou­veau devant les tri­bu­naux.

Dans dif­fé­ren­tes let­tres qu’elle a pu faire sortir de prison, elle raconte ses com­bats en déten­tion et la répres­sion féroce. Elle sou­haite que ces let­tres (que nous avons récu­péré un peu tar­di­ve­ment) soient dif­fu­sées auprès des grou­pes qui se préoc­cu­pent de ce qui se passe en prison, et publi­que­ment. Nous vous en pro­po­sons ci-des­sous de larges extraits.

Christine se bat et reven­di­que au quo­ti­dien. Elle crie qu’elle refuse l’enfer­me­ment. Et se bat pour que, au mini­mum, ses droits soient res­pec­tés. Elle a entamé de nom­breux recours admi­nis­tra­tifs et plain­tes. Son avocat est Guy Nagel (Lyon), elle est en contact avec l’OIP (Observatoire International des Prisons).

Il est pos­si­ble de lui écrire à la prison de Bapaume, et tout sou­tien sera cer­tai­ne­ment le bien­venu !

Christine Ribailly – Centre de déten­tion – Chemin des Anzacs – 62451 Bapaume Cedex

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Extraits de let­tres de Christine

• Jeudi 31 jan­vier, Corbas, QD

Ne recu­lant devant aucun défi pour vous four­nir des infos fraî­ches et diver­ses, votre envoyée spé­ciale au péni­ten­cier est main­te­nant au mitard à Corbas.
Je suis passée au pré­toire (à la Talaudière) et j’ai pris quinze jours (de mitard) ferme et 8 jours avec sursis. Je ne croyais pas que six mois allaient s’écouler sans que ça me tombe dessus, même si l’idée était sédui­sante. J’ai donc appris que je serai trans­fé­rée ce lundi 28 (il n’y a pas de mitard au quar­tier femmes de la Talaud).
Entre le pré­toire et ce trans­fert, j’ai vu un OPJ au par­loir pour m’audi­tion­ner sur « l’incen­die du 28 novem­bre ». Il m’a dit que selon lui ce serait classé sans suite, mais on sait ce que ça vaut une parole de flic.
J’ai aussi eu un signa­le­ment au pro­cu­reur le 19 décem­bre, suite à une pré­ten­due bagarre avec une codé­te­nue en pro­me­nade. Ça me fait beau­coup plus chier car c’est faux : on n’a pas échangé un seul coup et si, moi, j’ai été bles­sée, c’est par les gros bras en bleu qui m’ont sortie manu mili­tari de la cour. J’ai donc fait un recours à la DI à propos de ce rap­port pour que les infos conte­nues dans le dos­sier dis­ci­pli­naire soient hon­nê­tes si je vais un jour en procès pour ça.
Dimanche 27 jan­vier, à la pro­me­nade, je me suis à nou­veau engueu­lée avec la même fille. Cette fois on a échangé des coups (J’en ai pris plus car elles étaient à 2 contre moi). Bien sûr c’est moi que les bleus ont remonté en cel­lule, menot­tée dans le dos. Après m’être calmée, j’ai demandé à télé­pho­ner, comme j’y ai droit. En fait, la sur­veillante ne vou­lait pas m’ouvrir sans un sur­nom­bre de matons comme ils me le font sou­vent, malgré l’accord avec la direc­tion le 15 novem­bre. (…) L’auxi peut témoi­gner que j’étais calme. Mais les matons m’ont foutue au sol le temps de mettre en cel­lule le repas dans une bar­quette en plas­ti­que. J’ai dit : « je veux juste télé­pho­ner, j’y ai droit, de quoi avez-vous peur ? Je ne me débats même pas ». Mais ils m’ont refou­tue en cel­lule et je n’ai pas pu blo­quer la porte. J’étais furax et j’ai glissé du papier jour­nal sous la porte pour l’enflam­mer, comme je l’ai sou­vent pra­ti­qué. (…) Ils ont ouvert la porte, l’un d’eux avait un extinc­teur. Il ne s’est pas contenté d’asper­ger la porte mais m’a déli­bé­ré­ment asper­gée. J’étais en train de res­pi­rer à la fenê­tre. Je suis allée vers eux en gueu­lant : « Tu t’amuses bien ? » Ils ont essayé de la refer­mer mais je l’ai blo­quée avec le genou. Ils se sont alors énervé et m’ont foutu au sol, dans la neige car­bo­ni­que. Ils m’ont menot­tée dans le dos en me fai­sant vrai­ment mal à l’épaule et en ser­rant très fort. Depuis leurs cel­lu­les des filles criaient : « Salauds ! Lâchez-la ! On t’a entendu dire que tu allais lui casser le bras ! » Il m’a demandé de dire aux filles de se calmer mais j’ai refusé, deman­dant juste à ce qu’il lâche l’épaule. Je suis restée au sol sous ce mec le temps qu’ils vident entiè­re­ment la cel­lule (frin­gues, bou­quins, pou­belle, table…) puis ils m’y ont refou­tue en le lais­sant un doli­prane sur l’évier. Elle était trem­pée et noire de papiers brûlés, moi j’étais trem­pée et mal en point.
(…)
À 7h du matin, (quand ils ont ouvert), je suis allée vers la cabine. Mais ils m’ont dit que je télé­pho­ne­rai après la douche. J’ai accepté car j’en avais vrai­ment besoin. Quand je suis (retour­née dans la cel­lule), ils en ont pro­fité pour cla­quer la porte. (…) J’ai gueulé « Vous aviez dit que je télé­pho­ne­rai après ! » et ils ont répondu « Ben ouais, après, tu télé­pho­ne­ras après… Allez, bon QD ! » ET un de ces s… rigo­lait en disant : « Ben quoi, tu chia­les Ribailly ? », alors que je répé­tais, à bout de nerfs : « T’avais dit ! ». (Puis Christine a été trans­fé­rée vers Corbas.)
Entre 7 et 9h, toutes les filles qui sont pas­sées ont vu mon bordel dans le cou­loir et la crasse sous la porte. Beaucoup ont été cho­quées et m’ont gueulé quel­ques mots de soli­da­rité. J’ai aussi eu un yoyo de mon propre tabac qu’elles ont pris dans ma veste, sur le tas. (…) Hier j’ai vu le toubib dans le cadre de l’accueil arri­vante au mitard. Elle m’a fait un cer­ti­fi­cat médi­cal avec 3 jours d’ITT. J’aime­rais dépo­ser plainte pour abus de pou­voir et vio­len­ces. Pensez-vous que c’est pos­si­ble ? Voulez-vous m’y aider ?
Bon, après ça j’étais remon­tée à bloc pour faire face au mitard. Ils ont du le com­pren­dre car ils ont eu une toute autre posi­tion qu’il y a deux ans. Au greffe, ils se sont contenté d’un « Non ! » quand ils m’ont demandé la bio­mé­trie. J’ai pu avoir mon tabac à la porte de la cel­lule. J’ai vite eu des bou­quins et de quoi écrire. Grâce à la réforme, j’ai même une petite radio. (…) Du coup, libé­rée de la peur qu’ils me psy­chia­tri­sent, je vis bien mieux le mitard que je ne le crai­gnais. (…) J’écris beau­coup (vous voyez), je fais des séries de pompes et abdos. Je dors bien. (…) Qu’est-ce que vous ne savez pas sur le QD de la MAF (Maison d’arrêt pour femmes) ? Il y a trois cel­lu­les, 2 cours gou­dron­nées de 6×8m cer­nées de murs ou grilles de 3 ou 4 mètres de haut, et au pla­fond tel­le­ment tapis­sée de bar­reaux, grillage serré et rou­leaux de bar­be­lés que j’ima­gine que la neige ne passe pas (En tous cas le soleil, c’est sûr, n’atteint jamais le sol). (…)

La suite sur Rebellyon : http://rebellyon.info/Lettres-de-Christine-depuis-les-QI.html

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 23 Mai 2013

Ressortissant algérien, Nabil Hadjarab est maintenu arbitrairement à Guantanamo depuis douze ans. La France, où il a grandi, refuse de l’accueillir.

Parce qu’aucune charge n’a été retenue contre lui, Nabil Hadjarab a été déclaré « libérable » par les autorités américaines en 2007. Le 8 février 2013, désespéré face au mutisme des autorités américaines et françaises, Nabil Hadjarab décide de se joindre aux 84 détenus grévistes de la faim – chiffre avancé par les autorités militaires.

« Si j’ai entamé cette grève de la faim, c’est surtout parce que j’ai perdu tout espoir de sortir d’ici », déclarait-il le 17 avril, à son avocate américaine Tara Murray.

Depuis le 22 mars, 19 des grévistes sont placés à l’isolement et nourris de force par les gardiens au moyen d’un tube naso-gastrique. « C’est un processus extrêmement douloureux pouvant causer des saignements sévères », s’inquiète Ahmed l’oncle de Nabil Hadjarab.

Une situation qui préoccupe également Navy Pillay, la Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations-Unies. Pour elle, la perspective de détention illimitée « pousse les individus à des gestes de désespoir ». Elle rappelait par ailleurs le 5 avril que « l’incarcération indéfinie constituait une violation claire du droit international. »

« Aucune menace »

Le sort de Nabil Hadjarab, qui travaille dans une organisation humanitaire en Afghanistan, a été scellé en 2001. Après les attentats du 11 septembre, les Etats-Unis recherchaient activement au Pakistan tout homme arabe potentiellement lié à des groupes terroristes. Les informateurs percevaient jusqu’à 5000 $ par capture. Nabil, ayant fui l’Afghanistan en guerre pour le Pakistan, est arrêté. Rapidement, les interrogateurs américains s’aperçoivent que le jeune homme n’a pas suivi d’entraînement militaire et qu’il est probablement victime d’une erreur d’identité.

Six ans plus tard, en 2007, les autorités américaines s’accordent sur le fait qu’il ne représente « aucune menace ». En France, les gouvernements successifs, sollicités par sa famille et ses avocats, restent muets. Quatorze demandes ont été transmises par son oncle Ahmed afin que Nabil « regagne le pays qu’il aime et dans lequel il a grandi ». Une plainte pour torture est même déposée auprès des autorités françaises en septembre 2012. Sans effet.

La France refuse de d’accueillir Nabil Hadjarab

S’appuyant sur des arrêtés de la Cour européenne des droits de l’homme, en référence à l’article 3 de la Convention (CEDH), Maître Breham, l’avocat français de Nabil, dépose un référé-liberté le vendredi 26 avril. Le référé est rejeté par le Tribunal administratif de Paris au motif que Maître Breham n’a pu apporter « la preuve du stress et de la souffrance morale éprouvée par Ahmed, oncle de Nabil, du fait de la passivité de l’Etat français face à la détention de son neveu ». Preuve qui justifierait le transfert de Nabil en France.

Par ailleurs, la défense ne montrerait pas suffisamment que « les Etats-Unis seraient prêts à transférer Nabil en France si celle-ci acceptait de l’accueillir ». En clair, le juge estime que Nabil dépend des autorités américaines et que la France ne peut pas grand-chose. L’avocat envisage donc un nouveau recours, apportant des éléments supplémentaires de preuve sur les points contestés. Il saisira la Cour européenne des droits de l’homme en dernier lieu si cette démarche n’aboutit pas.

Pour le ministère des Affaires étrangères, contacté par Politis, la France a « déjà contribué à l’effort d’accueil de deux détenus de Guantanamo », deux ressortissants algériens Lakhdar Boumediene et Saber Lahmar en 2009, « et souhaiterait que les efforts soient partagés par l’ensemble des pays qui en ont les moyens ».

À l’époque, les autorités américaines auraient écarté l’idée de renvoyer dans leurs pays d’origine les détenus de Guantanamo au prétexte qu’ils y risquaient la torture. Version officielle. Nabil, lui, ne souhaitait pas vivre dans un pays qu’il ne connaissait pas. Quant au Conseil de l’Europe, il n’était pas prêt à donner son accord pour que des étrangers « potentiellement dangereux » gagnent l’espace Schengen.

166 détenus sont toujours incarcérés à Guantanamo

Depuis douze ans, la situation des prisonniers de Guantanamo Bay est dénoncée par les associations tout autant que par les Nations-Unies. Leurs conditions de vie sont non conformes au droit international. De plus, ils sont jugés par une commission militaire, mise en place sous l’ère George Bush, au lieu de bénéficier de procédures équitables devant des Cours de justice fédérales.

Or, parmi les 10 promesses du candidat Barack Obama en 2008, figurait la fermeture programmée du centre de détention en 2010. En 2009, l’administration Obama propose le transfert des 48 prisonniers considérés non jugeables ni libérables vers une prison de haute sécurité de l’Illinois. Pour les autres, majoritairement yéménites, il est préconisé un rapatriement vers le pays d’origine ou l’accueil humanitaire d’un pays tiers. Mais le Congrès à majorité républicaine refuse le transfert de prisonniers tant que le Secrétariat d’état ne peut garantir que ceux-ci ne reprendront pas les armes. Conclusion : statu quo. Et les priorités du président Obama sont ailleurs. En décembre 2012, il a même promulgué la NDAA (National Defense Authorization Act). Cette loi autorise la détention militaire sans limitation et sans procès de tout « ennemi combattant », perpétuant ainsi le concept de « guerre globale contre le terrorisme » préconisée par George Bush Jr.

En janvier 2013, le bureau chargé de la dissolution de Guantanamo, nommé par le président après son élection, a été supprimé. Aujourd’hui, 166 détenus sont toujours incarcérés. Dans son intervention récente, Navy Pillay, exhortait les Etats-Unis à œuvrer à la fermeture de Guantanamo Bay : « Nous devons être clair sur ce point : les Etats-Unis sont en violation flagrante non seulement de leurs propres engagements, mais aussi des lois et normes internationales qu’ils sont pourtant tenus de respecter ». L’administration Obama qui s’était engagée à œuvrer en ce sens prend note mais argue que le Congrès américain est toujours hostile à l’idée de fermeture.

Source : Politis : http://www.politis.fr/Guantanamo-Nabil-Hadjarab-sortira,21946.html

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 11 Mai 2013

Je suis celui qui vit dans la fumée et la brume

Quand le petit matin relance la manivelle

Des boulevards périphériques de Barbarie

Je suis celui qui est traqué par ses frères

Qui protègent les pandas aux palais de bambou

Je suis celui qui est privé de solidarité

Après l’ouragan et le séisme

Je suis celui que l’on combat avec les bulldozers,

A qui les corbeaux arrachent les maigres récoltes

Je suis celui que l’on flaire, que l’on déniche

Et que les robots obéissant à la nuit expulsent.

Je suis celui qui ne lave sa gamelle qu’une fois par jour,

Celui qui a froid pour les siens quand on détruit son abri

Je suis celui qui n’a pas assez de miel dans les mots

Pour faire fondre le sel de l’amertume

Qui coule sur les joues des ses enfants

Je suis celui qui n’a pas de haine

Celui qui a le regard vide

Celui dont les yeux retiennent l’océan

Je suis celui qui reconstruira son nid

Libre comme le rouge gorge

Les ailes complices au vent

Condamné à errer comme un hollandais volant

Hobo-Lullaby

je suis celui

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Rédigé par hobo-lullaby