Publié le 25 Mai 2014

 

 

 

 

 

 

 

 

"A chaque époque, des auteurs ont écrit contre la haine. 59 poètes contemporains dans la diversité de leur écriture, des poètes qui débutent aux poètes les plus habiles, et c'est une immense joie de les réunir dans ce modeste recueil. En les lisant, par l'échange que j'ai eu avec chacun d'eux, j'ai entendu un grand chant de liberté et de révolte et encore un plus grand chant d'amour." Nicole Barrière, extrait de la préface à "Poèmes contre la haine". Prix 3€67. A

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Lecture ​Le mardi 10 juin à la PériFolie, (à partir de 19h jusqu’à 22h30), place Saint-Sulpice – Paris 6,

Stand 523

Dans le même temps sur le stand , vous pourrez voir les livres pauvres exposés par Daniel Leuwers.

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 21 Mai 2014

Cette semaine, la minéralité expliquée aux cailloux se souvient d'il y a 20 ans au Rwanda

Prends ta machette

Et coupes-leur la tête.

J’ai du sang sur les mains

Mais de remords aucuns !

la suite : http://caro.hobo.over-blog.com/

La minéralité expliquée aux cailloux

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Publié le 18 Mai 2014

Jorge Antonio Cafrune (né à Jujuy, Argentine, le 8 août 1937 - mort à Tigre, Argentine, le 1er février 1978), surnommé El Turco (Le Turc), fut un des chanteurs du folklore argentin les plus populaires de son époque, ainsi qu'un infatigable chercheur et compilateur de la culture de son pays. Jorge Cafrune est né au sein d'une famille d'origine arabe puisque ses grands-parents étaient originaires de Syrie et du Liban. C'est la raison pour laquelle il a été surnommé Le Turc, surnom donné habituellement en Argentine aux descendants de familles arabes. Dans les années 1970, Jorge Cafrune passe plusieurs années en Espagne où il épouse Lourdes López Garzón. Il retourne en Argentine en 1977, alors que le pays est gouverné par le dictateur Jorge Rafael Videla. Lors du festival de Cosquín (janvier 1978), son public lui demande une chanson alors interdite (Zamba de mi esperanza). Cafrune accepte de l'interpréter, en affirmant que "si son peuple lui demande cette chanson, il la lui chante". Teresa Celia Meschiati affirme que cela déplut au régime militaire en place. Le lieutenant Carlos Enrique Villanueva affirme qu'il fallait supprimer Cafrune "comme exemple pour les autres". Le 31 janvier 1978, voulant rendre hommage à José de San Martín, Cafrune entreprit une traversée à cheval pour se rendre à Yapeyú, lieu de naissance du libérateur. Cette nuit-là, il fut renversé près de Benavídez par une camionnette conduite par un jeune homme de 19 ou 20 ans, Héctor Emilio Díaz. Cafrune mourut quelques heures plus tard. Bien que cela n'ait jamais été prouvé, cet accident est en général considéré comme un attentat dû au régime militaire de l'époque.

 

Source : WIKIPEDIA

Milonga del fusilado

( Traduction libre de Franck Conroy )

 

 

 

Ne me demandez pas qui je suis

Ni si vous m’avez connu.

Les idéaux que j'ai chéris

Grandiront bien que je ne sois plus.

Parti au loin, je demeure

En compagnie de nos rêves.

Et d'autres qui de combattre n’ont de trêves,

Verront naitre d’autres roses ...

Au nom de toutes ces choses

Mon nom sera le seul qui ne meure.

 

Ne me rappeler pas le visage,

Qui fut mon masque de guerre,

Alors que pourrissait sur ma terre,

La violence et les outrages.

La tête haute je monte au ciel

Et je le vois s’éclaircir

Bien peu m’ont entendu rire

Je pars avec un rire ignoré...

Vous le verrez à l’orée

Du nouveau jour qui se lève.

 

Ne demandez pas mon âge

Je porte les années de mes frères,

J’ai choisi à ma manière

D’être plus vieux que mon âge.

Si ma jeunesse vous touche,

Rangez mes ans et mes cartouches.

Je renais dans tout martyr,

Dans tout mon cœur du peloton de tir

Je renais alors dans les années

De l’enfant que j’ai libéré.

 

Ne cherchez pas une tombe

Non plus qu’un cimetière ou m’enterrer

Mes mains ont rejoint les poings serrés,

Ma voix, celles qui grondent

Mes rêves, ceux qui restent entiers,

Sachez que je ne meure vraiment,

Que si vous levez un drapeau blanc,

Car mort dans la fusillade

Je revis dans chaque camarade

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je possede tout

 (Horacio Guarani)

 

 Je possède tout;

 Mais jamais je n’ai rien.

Je fais la lumière, je fais feu

 Je fais du vent et de l'eau.

 

 Mes mains travaillent  le  bois

 Lui font faire des merveilles.

 Je suis celui qui trempe l'acier

 Et qui jette la semence.

 

 Je fais la chaise et la table

 Et toujours rien pour m'asseoir.

 En somme, je n’ai plus

 Que le droit de suer.

 

 Je fais le palais, et mes enfants

 Dorment  dans des ranchs en ferraille.

 Je suis le marteau, la hache, la tenaille,

 La pince, la cuillère et la houe.

 

 Je possède tout;

 Mais jamais je n’ai rien..

Le jour où je serai fatigué,

Bruleront les flammes!

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 3 Mai 2014

Speak white (en français : « Parlez blanc ») est une injure proférée aux Canadiens français par les Canadiens anglais lorsqu'ils parlaient français en public

 

L'insulte speak white est une injonction raciste permettant d'agresser ceux qui appartiennent à un groupe minoritaire, et qui se permettent de parler une autre langue que l'anglais dans un lieu public. Dans le contexte colonial du Canada et des traites négrières de l'époque, l'injure signifie qu'un esclave ne peut parler sa langue et doit adopter celle de ses maîtres. Au Québec, l'usage de cette insulte a continué jusque dans les années 1960, moment où elle a diminué avec la prise de conscience qui a accompagné la Révolution tranquille.

 

Source : wikipédia

 

 

 

Speak white

 

Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble dans les sonnets de Shakespeare

nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d'une langue
parlez avec l'accent de Milton et Byron et Shelley et Keats
speak white
et pardonnez-nous de n'avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan

speak white
parlez de choses et d'autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument à Lincoln
du charme gris de la Tamise
de l'eau rose du Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d'apprécier
toute l'importance des crumpets
ou du Boston Tea Party

mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks

pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu durs d'oreille
nous vivons trop près des machines
et n'entendons que notre souffle au-dessus des outils

speak white and loud
qu'on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l'heure de la mort à l'ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar

speak white
tell us that God is a great big shot
and that we're paid to trust him
speak white
parlez-nous production profits et pourcentages
speak white
c'est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d'âme
mais pour se vendre

ah !
speak white
big deal
mais pour vous dire
l'éternité d'un jour de grève
pour raconter
une vie de peuple-concierge
mais pour rentrer chez nous le soir
à l'heure où le soleil s'en vient crever au-dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l'est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d'huile

speak white
soyez à l'aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d'avoir le monopole
de la correction de langage

dans la langue douce de Shakespeare
avec l'accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Viêt-Nam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l'ordre parlez répression
speak white
c'est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques

speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d'Alger ou de Little Rock

speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendez vous répondre
we're doing all right
we're doing fine
we
are not alone

nous savons
que nous ne sommes pas seuls.

 

Michèle Lalonde

 

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 2 Mai 2014

Une fois n'est pas coutume, je vous renvois aujourd'hui sur une interview donné à Article 11 par Pascal, Guitariste du groupe Combo Quilombo et animateur de l'émission Le blues des Canuts, sur Radio Canut (la plus rebelle des radios)

Mais le blues le plus virulent que j’ai trouvé est celui de Pleasant Joe, « Saw mill man blues ». Il y lance ces mots très forts : « I didn’t built this world / But I sure can tear it down » (Ce n’est pas moi qui ai construit ce monde / Mais je vous garantis que je suis capable de le foutre en l’air).

Friday Blues

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Blues, #musique

Publié le 1 Mai 2014





    Poème-manifeste

Nous ne voulons plus de leçons de morale

de pas cadencés de bals décadents

de mascarades de la Saint-Jean

de drapeaux qui flottent joyeusement sur la flicaille

de populace acclamant ses exploiteurs

d’exploiteurs qui triomphent devant la populace

nous ne voulons plus de toi Louis XVI

nous te l’avons déjà signifié très clairement

en des termes plutôt tranchants
de toi non plus pape nous ne voulons plus

vieille baderne vieil épouvantail d’un autre temps

vieux crabe qui brandis le jugement de Dieu

tremble qu’il ne s’abatte sur ta tiare de riche

pour ces millions d’enfants qui crèvent de ta bêtise

parce que des malheureux te prennent pour un dieu

nous ne voulons plus de lois de contraintes de règlements

nous n’avons pas besoin de cloisons pour survivre

seulement du respect de la vie de la mort

toute loi uniformise tout uniforme est roi

assez de lois de flics de gratte-papiers de soldats

nous ne voulons plus de vous législateurs

renvoyez vos exécuteurs et vos jurismenteurs

à présent nous avons des montres nous savons l’heure

nous ne voulons plus des dynasties des grandes fortunes

des privilèges de l’or des surjouissances de naissance

nous ne tolérons plus que les uns se privent pour que d’autres se gavent

nous ne voulons plus d’emplois nous ne voulons plus d’argent

l’or n’est plus qu’un métal le papier du papier

et tout redevient cendre épée cuiller ou clé

nous voulons notre temps nous voulons notre espace

nous voulons avancer vouloir savoir aimer

nous ne voulons plus de pensées profondes d’idées creuses

de mots qui font le vide

de slogans de publicités d’élections

de promesses d’avenirs meilleurs de bonheurs de paradis d’amour infini

c’est maintenant que nous sommes c’est aujourd’hui que nous voulons

assez de chefs de curés de leaders de guides de patrons

assez de dictateurs de tireurs embusqués d’attentions empressées

assez de sang de rêves préfabriqués de songes et de mensonges

nous ne voulons plus de vous conquérants de nos tombes

héroïques bouchers médaillés et maculés de gloire

vampires enivrés d’une planète exsangue qui meurt sous nos pieds

nous ne voulons plus de pays de patries de nations

nous n’avons plus foi en la démesure nous voulons

des quartiers des villages des communes des îles

nous ne voulons plus de vous pantins de la démence

présidents ministres planificateurs cadres encadrés banquiers

que de temps d’énergie de vies perdues brûlées pour le progrès des ventes

valeurs fictives conventions unanimes

nous ne voulons plus vivre dépossédés de nos vies mêmes

toujours contraints de reporter de différer d’attendre

nous ne voulons plus être raisonnables dans la déraison

compréhensifs devant l’incompréhension

nous voulons notre part de soleil et d’eau douce

d’amours de vins de nourritures de saisons
nous ne voulons plus de toi démocratie traîtresse

gouvernement du peuple exploité par le peuple

condamné qu’on enivre et qui choisit ses bourreaux

gouverner c’est dominer diriger c’est mener
cette folie nous mène tout droit en enfer

nous ne voulons plus de députés de délégués de décideurs

nous voulons décider nous-mêmes de notre sort

nous voulons notre temps nous voulons notre espace

nous voulons nous trouver nous prendre nous donner

nous ne voulons plus apprendre les bonnes manières

comment s’habiller manger maigrir s’entraîner jouir réussir

nous savons nos limites nous les revendiquons

nous ne voulons plus nous astreindre aux tâches inutiles
qui flattent l’orgueil de sous-chefs imbéciles

nous refusons de gaspiller nos vies si courtes pour des futilités

nous avons déjà tant semé tant et tant espéré

nous ne regardons plus le parquet d’une bourse sans rire de tous ces agités

nous ne voulons plus de ce théâtre de la cruauté où les victimes sont bien réelles

assez de savants procédés pour nous piller nous enchaîner
on n’a jamais vu le mortel à qui la terre fut donnée

la planète ne vit que par la vie des êtres qui l’habitent

nous ne voulons plus de ceux qui l’assassinent

nous voulons de l’espoir pour nos enfants à naître.


                    © Pascale (Alain) Cormier, septembre 1996

 

 

Un très bel entretien avec cette poètesse transsexuelle québécoise :

 

http://lunefunambule.com/2012/11/25/poesie-et-transsexualite-deuxieme-partie-pascale-cormier/

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie