Lettre à Angye Gaona
Publié le 26 Novembre 2012
Le temps d'une cigarette
De Villefranche à Anse, la plus belle lieue de France
Ce dicton n’a pas été écrit en Novembre
Je pose mon chalumeau et m’accorde une cigarette
Je contemple la Saône du haut de ma toiture
La brume a envahie la vallée
L’aube ne laisse apparaitre que des ombres
Et ce soleil qui ne veut pas percer …
Je pense à toi Angye et à ta Colombie
Ici les médias taisent les nouvelles de chez toi
Seuls quelques rares amoureux de la vérité renvoient un faible signal
Cela fait presque un an que tu vis dans l’attente
Avec ces vingt ans en épée de Damoclès
Le vent balaie le givre et me glace les doigts
Je tire une bouffée
Et ce soleil qui ne veut pas percer …
L’actualité poursuit sa course t’oubliant dans les camps de roms
Négligeant ta cause et piétinant la Liberté
Seras-tu demain à Gaza lorsque Noël oubliera les enfants de Palestine ?
Je recrache la fumée en scrutant le ciel
Et ce soleil qui ne veut pas percer …
Ici on nous drogue à l’égoïsme, mais ce trafic est légal
Je t’imagine réfugiée dans les mots des poètes
Avec cette chaine qui t’empêche de te battre
Ta fille à tes cotés, rassurée par ton sourire de mère
Ma cigarette est presque finie
J’ai envie d’en fumer une autre, de soulager mon dos
Et ce soleil qui ne veut pas percer …
J’espère simplement qu’il est parti chez toi
Dissiper les brumes de Medellin
S’il n’a pas percé à midi, c’est foutu pour aujourd’hui
Je reviendrai demain pour me geler les os
Quand ton volcan me parle je perce le brouillard
Hobo-lullaby