Publié le 15 Septembre 2012

 

Voici un texte  d'André Laude (1936-1995) écrit vers 1990, que je trouve d'une actualité brulante de vérité !


POÉSIE URGENTE

 

 

Plus que jamais la poésie est urgente. Vitale comme le pain et le vin. Nécessaire comme la pluie et le soleil, les néons et les nuits polaires.

 A l’heure où s’effondre définitivement le rêve révolutionnaire nourri d’octobre 17, à l’heure où l’abjecte massification, l’uniformisation dans le pire médiocre s’accélèrent, à l’heure où en dépit de certaines apparences, la « liberté » de l’individu - fondement incontournable de toute civilisation- rétrécit, à l’heure où les politiques s’épuisent, où les tyranneaux prolifèrent, où les nationalismes, les intégrismes se réveillent, où la pauvreté enflamme les têtes autant que les slogans stupides et simplistes, la poésie est, d’abord et avant tout, une « arme miraculeuse » (Aimé Césaire) pour la Résistance. Totale. Irrécupérable. Sur tous les fronts.

 Résistance contre ce qui endeuille l’être, souille, mutile, brise, l’élan de l’individu vers le « Champ des possibles », l’immense continent de la Vie encore inconnu, qui attend son Christophe Colomb. La poésie ne relève pas des dogmes établis. Elle est cet outil pour l’homme qui lui permet de prendre la mesure de sa non-finitude, de sa majesté et de son mystère émouvant et inépuisable. Elle est le vent qui le pousse dans le dos dans sa marche à l’étoile, l’éclair qui l’arrache à l’humus pour le projeter à hauteur d’astres de plomb et de feu.

 Langages, étranges copulations de mots, bouleversements de syntaxes, volontés de dialogue, énoncés du monde sensible, fouillements des ténèbres, cris d’amour, d’humour surtout « noir », enracinements dans l’errance, la glèbe ou la « big city », explosions de désespoir qui s’ouvre curieusement sur quelque innommable espérance, la poésie est aussi, dans sa plus haute condensation, germination, acte.

 Acte qui implique que tout poète authentique, fut-il élégiaque et soumis aux subtils secrets métaphysiques, est un réfractaire, un vrai outlaw, Hölderlin, Rimbaud, Maïakovski même combat ! Poètes Solitaires. Poètes Solidaires. Jusqu’au revolver, la jambe pourrie, la raison « saccagée ».

 La poésie est ce dont l’homme - même s’il l’ignore ou feint de l’ignorer - a le plus besoin pour tracer au flanc du monde la cicatrice de sa dignité. La poésie : un vertige permanent entre la lune et le gibet.

 Sans Poésie – libre, follement libre – l’univers serait boule morte. La poésie aux lèvres rouges : la potion magique pour guérir, peut-être, l’angoisse électrique de l’inconnu qui écrivit une certaine heure de fièvre sur les murs de Mai 1968 : « Y a t-il une vie avant la mort ? »

 

 

Et une pensée pour Angye Gaona

 

"Les questions retentissent,

claquements dans les tympans officiels.

S’éveillent les noms harcelés,

les écartelés sans sépulture,

occultés sous la fange impunie.

Les noms se raniment dans les voix ;

les murs des prisons peuvent s’effondrer,

les trônes peuvent être pris,

les frontières se diluent,

si on invoque ces noms.

Aucune arme, aucun affront, rien,

ne devra répliquer à ces noms calcinants."

 

Angye Gaona

Extrait du poème Le volcan parle

Traduction française de Pedro Vianna

 


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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 12 Septembre 2012

 
Numéro 4 pour Fanfanchatblanc   ...   et pour les autres aussi !
 
 





Viva la Quinta Brigada

Dix ans avant que je ne vois la lumière du matin 
Une confrèrie de héros est née
De chaque coin du monde vint à la voile 
La Cinquième Brigade internationale
Ils  vinrent aux côtés du peuple espagnol 
Pour tenter de juguler la vague fasciste
Franco avait pour alliés les puissants et les riches 
les hommes de Frank Ryan se tenaient en face
Même les olives saignaient
quand la bataille de  Madrid  a tonné  
la vérité et de l'amour contre la force du mal 
 la Fraternité contre le clan fasciste
CHORUS 
Viva la Quinta Brigada 
"No Pasaran", la promesse qui les faisait combattre 
"Adelante" est le cri  de la colline 
rappelons-nous tous ce soir


Bob Hilliard était un pasteur de l’église Irlandaise 
Il vint de Killarney par les Pyrénées
De Derry est venu un  jeune et brave frère Chrétien
Côte à côte, ils se sont battus et sont morts en Espagne
Tommy Woods dix-sept ans est mort à Cordoue 
Avec Na Fianna il a appris à tenir son arme 
De Dublin à la Villa del Rio 
où il  combattit et mourut sous un soleil de plomb
CHORUS
De nombreux Irlandais entendirent l'appel de Franco 
et rejoignirent aussi Hitler et Mussolini
propagande des dominants et les journaux 
aidant O'Duffy *  à enrôler  son équipage
Le terme vient de Maynooth, « soutenez les nazis » 
Les hommes en uniforme échouèrent de nouveau
Quand les évêques bénirent les Blueshirts* à Dun Laoghaire*
lorsqu’ils  naviguèrent  vers l’Espagne sous pavillon nazi
CHORUS
Cette chanson est un hommage à Frank Ryan 
Conway Kit et Dinny Coady trop 
Peter Daly, Charlie Regan et Hugh Bonar 
Bien que beaucoup soientt morts,  je peux citer que quelques uns
Danny Boyle, Blaser-Brown et Charlie Donnelly 
Liam Tumilson et Jim Straney des chutes 
Nalty Jack, Tommy Patton et Frank Conroy 
Jim Foley, Tony Fox et Dick O'Neill
CHORUS

Christy Moore
       
 
*Franck Ryan : républicain irlandais, internationaliste et anti-fasciste
*O’Duffy : leader fasciste Irlandais
*Blueshirts : chemises bleues, brigades fascistes Irlandaises
*Dun Laoghaire : prononcer « diounelairy », Dublin en gaëlique






Johnny Connors

 

 

Mon nom est Johnny Connors, je suis Bohémien

Mon peuple voyage depuis la nuit des temps

avec mon cheval et ma roulotte

Et ma famille à mes côtés

longeant les prairies, j'ai voyagé un peu partout

j'ai rencontré Bridie Maughan ma douce épouse

par un beau jour à Rathkeale

Elle était la plus belle bohémienne qui ait jamais porté un châle.

Nous avons travaillé l'étain autour de Galway

et remonté jusqu'à Ballinasloe

Pour un voyageur avec un cheval à vendre

C'était l'endroit où aller

nous avons vendu le vieux linoléum, échangé nos tapis pour de vieux pins

Mais plus les années ont passées plus la vie de voyageur

devint difficile

Où sont passés tous les lieux d'étape

Toutes leur portes amicales

Où nous puisions l'eau de source au puits

et vendions du papier à fleurs

maintenant ce ne sont que gardes, geôliers et bulldozers

qui font rouler de gros rochers sur

ces campements devenus illégaux

d’innocents petits enfants

se retrouvent à la rue

fils et filles picolant et mentant à la ronde

Tandis qu'ils tentent d’apaiser leur souffrance et leur douleur

Le rejet leur est imposé

Les bohémiens ne sont pas le bienvenus

et n’ont aucun endroit où aller.

Mon nom est Johnny Connors

Je suis un Bohémien

J'ai pris tout ce qui s'est offert à moi,

maintenant je vais me poser.

 

Christy Moore / Wally page

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 10 Septembre 2012

 
 
Je rage
 
Je rage
Je rage
Je rage contre
Les dieux qui ont laissé le monde échapper à tout contrôle
Je rage contre le système qui nous trompe
Je rage contre ces rouages qui nous broient
Huilés par le silence du peuple
L’acquiescement
L’apathie
Et la tromperie
Je rage parce qu’il nous faut rager
Et non être matés
Ni pacifiés
Ni traités avec condescendance
Je rage contre le système qui contemple avec jubilation
Comment nous nous entre-déchirons
Devenons des monstres qui hurlent à la lune
Montrant les crocs
Et des griffes d’acier
Je rage parce que le silence tue
Je rage parce qu’un vote signifie parfois
Un arrêt de mort
Pour quelqu’un quelque part
Je rage
Je rage
Je rage parce que nos instruments de paix
Sont récupérés
Biaisés
Injustes
Et loin d’être pacifiques
Je rage parce que nous avons ressuscité Rome d’entre les morts
Et lui avons donné sa puissance
Pour tuer
Mutiler
Créer le chaos
Pour dire non à la paix
Et faire de nous des bêtes assoiffées de sang
Je rage parce que c’est la couleur de ma peau
Qui détermine si je suis triste
Ou ignoré
Ou accusé
De ma propre misère et de ma propre mort
Je rage en silence
Je rage au grand jour
Je rage avec ma plume
Je rage avec mes pensées
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage parce que nous avons de la pitié pour l’empereur
Et aucune pour les victimes
Qui jonchent les champs
Mutilées
Meurtries
Je rage parce que nous sommes délibérément aveugles
Consciemment sourds
Et notre tristesse sélective
Je rage de notre hypocrisie
Et de nos fausses valeurs
De notre double langage
Et de l’éternel
Inconditionnel
Amour de Rome
L’amour de l’empereur
L’amour de l’esclave pour le maître
L’amour du fouet
Et l’amour de notre propre humiliation
Dégradation
Et descente dans la bestialité
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage parce que des enfants meurent
Que les balles sifflent
Que nous disons adieu à notre bon sens
Parce que les politiciens renient
Et que les veuves pleurent
Des reflets de diamants dans chaque œil
Devrais-je me croiser les bras et gémir
Non
Non
Non
Non
Non
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage parce que je le dois
Je rage parce que l’histoire
Ne se modifie pas avec des hommes soumis
Ni des hommes silencieux
Mais avec des hommes en colère
Qui ragent contre l’injustice
Et crachent à la figure des oppresseurs
Et sont prêts à défendre leurs vérités
Pareils à des montagnes
Déterminés
Résolus
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage
Jusqu’à ce que je me révolte
Et que je brûle palais et cachots
Viens Frère
Sœur
Mère
Fille
Camarade
Ami
Donne-moi la main
Rage avec moi
Le silence est assourdissant
L’apathie tue
Plus insidieusement que les balles
Battons le tambour
De la justice
Vibre au plus profond de toi-même
Laisse ton sang bouillir comme la lave
Et ta colère comme les flammes
Fais exploser le soleil
Eclipse-le
Réduis-le
De telle façon
Que les temples de la vanité
Soient réduits en cendre
Et la puissance détruite
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage
Je rage
Jusqu’à ce que justice soit faite
Et l’avenir de l’enfant assuré
Jusqu’à ce que la paix soit comme l’air que nous respirons
Et que dans les champs lèvent des fleurs de joie
Pas des os blanchis
Jusqu’à ce que les collines de Palestine
Retournent à leurs légitimes propriétaires
Et que les oliviers chantent sous la brise
Les symphonies des feuilles et des oiseaux
Lettres de paix
Pour un peuple las de la guerre
En grand besoin de répit
Jusqu’à ce que tout oppresseur
Soit happé
Craigne la rage
Du peuple
Jusque-là je dois rager
Tu dois rager
Nous devons rager
Car c’est peut-être par la rage
Qu’un monde meilleur verra le jour
 Rassool Snyman  -  poète sud-africain







( paroles , traductions et explications : http://www.lacoccinelle.net/247809.html )

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 9 Septembre 2012

Petite dédicace et grand merci à Jacques pour cette aventure qui a pris fin hier soir.

blues-ampuis.jpg

L'association Au "mi" lieu du blues a fermé ses portes ...

black-jack.jpg
 
 "On ne peut pas aborder la culture afro-américaine sans être sensible aux problèmes rencontrés par le peuple noir. L’esclavage, son abolition, l’apartheid, la lutte pour les droits civiques, l’exploitation, la pauvreté, c’est aussi défendre une culture forte qui posera les bases de l’évolution de toute la musique, des hommes qui ne se sont jamais résolus à rester des citoyens de seconde zone."

   
Alors en ce dimanche matin, j'ai choisi Ray Carles et les Blues Brothers pour nous redonner la pêche et souhaiter bonne route à Jacques


 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 6 Septembre 2012

 
A la demande générale de ALMANITOO ! 
 




Ordinary man (Homme du peuple)

Je suis un homme ordinaire, rien de spécial rien de grandiose 
j'ai eu à travailler pour tout ce que j'ai 
Je n'ai jamais demandé beaucoup, je suis satisfait de ce que je suis 
Assez pour tenir ma famille et ma maison

Maintenant, ils disent que les temps sont durs et ils ont m'a rendus mes cartes 
Ils disent qu'il n'y a pas de travail pour tout le monde 
Et au coup de sifflet, les portes seront définitivement fermées 
Ce soir, ils vont fermer cette usine à jamais
Puis ils vont la démolir
Je n'ai jamais manqué un jour ni fait grève pour de meilleurs salaires 
Pendant vingt ans je les ai servi de mon mieux 
maintenant avec une poignée de main et un chèque il semble si facile d'oublier 
ma loyauté pendant les bons et les mauvais moments
Le propriétaire dit qu'il est triste de voir que les choses se passent mal 
Mais les capitaines d'industrie ne le laisseront pas perdre 
 il conduit toujours une voiture et fume son cigare 
il continue d’emmener sa famille en croisière, il ne perdra  jamais
Eh bien, cela me semble comme une cruelle ironie 
 il est plus riche que jamais
maintenant mon chèque est dépensé et je ne peux pas payer le loyer 
Il ya une loi pour les riches, l'autre pour les pauvres 
Chaque jour, j'ai essayé de sauver une partie de ma fierté 
Pour trouver du travail car je devais payer mon chemin 
Oh, mais partout où je vais, la réponse est toujours non 
Il n'y a pas de travail pour tous aujourd'hui, plus de travail aujourd'hui
Ainsi condamné, je reste juste un homme ordinaire 
comme des milliers à côté de moi dans la file d'attente 
je regarde ma femme chérie en essayant de tirer le meilleur de la vie 
Et Dieu sait ce que les enfants vont faire 
maintenant que nous sommes confrontés à ce gaspillage humain 
une génération mis de côté 
Et aussi longtemps que je vivrai, je n’oublierai jamais 
Vous m’avez dépouillé ma dignité et de ma fierté, vous m’avez dépouillé
vous m’avez dépouillé, vous m’avez dépouillé.

Peter Hames

********************





Victor Jara

Victor Jara a vécu du Chili comme une étoile filante 
Il a combattu pour le peuple du Chili avec ses chansons et sa guitare 
Ses mains étaient douces et ses mains étaient fortes

Victor Jara était un jeune paysan d’à peine six ans 
assis sur la charrue de son père, il regardait la terre se dérouler

Quand il y avait un mariage chez les voisins ou que l’un de leur enfants mourrait
Sa mère chantait toute la nuit pour eux avec Victor à ses côtés

Il a grandi pour être un combattant debout contre ce qui n'allait pas 
il a appris de la douleur et de la joie des peuples et l'a transformé en chanson

Il a chanté pour les mineurs de cuivre et ceux qui cultivaient la terre 
 il a chanté pour les ouvriers qui savaient que Victor était leur ami

Il a fait campagne jour et nuit pour l’élection d’Allende 
Chantant de prendre la main de son frère pour que l'avenir commence aujourd'hui

Lorsque Pinochet s’est emparé du Chili,  ils ont arrêté  Victor
Ils l'ont emprisonné dans ce stade avec 5000 hommes effrayés

Victor a pris sa guitare sa voix résonnait fort 
Et il a chanté pour ses camarades jusqu'à ce que les gardes interrompent  sa chanson

Ils ont brisé les os de ses mains et l'ont frappé sur la tête 
ils l’ont torturé avec des fils électriques, puis ils l'ont abattu

Victor Jara a vécu du Chili comme une étoile filante 
Il a combattu pour le peuple du Chili avec ses chansons et sa guitare 
Ses mains étaient douces et ses mains étaient fortes

Arlo Guthrie / A. Mitchell

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 5 Septembre 2012

Lu sur : http://www.franceinfo.fr/monde/mireille-mathieu-juge-sacrilege-la-priere-punk-des-pussy-riot-729181-2012-09-05
 
 
"Une église n'est pas un lieu pour mener une action politique, on peut manifester autrement. Une église est un lieu de recueillement" a affirmé Mireille Mathieu sur TV-Tsentr avant de juger que l'action des Pussy Riot était un "sacrilège".
 
Extrêmement populaire en Russie, Mireille Mathieu, a donné cette interview à l'occasion de sa venue à Moscou pour participer à une festival international de musique militaire.
 
 
Ben voyons ma Mimi !

"pas un lieu pour mener une action politique"

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"un lieu de recueillement"

sine cure

  




   


Mireille, ta chanson ne compte plus désormais que 99 997 colombes, Ton wladimir adoré vient d'en jeter trois en camp de travail ! 
Mais comme je suis pas rancunier, je te dédie cette chanson que tu pourras écouter en te tripotant le chapelet



Comme disait Desproges : "Dieu est éternel, mais pas autant que la connerie humaine"
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 4 Septembre 2012

 
 
Je suis né au Mississippi;
Je marchais pieds nus dans la boue.
Je suis né nègre au Mississippi,
je marchais pieds nus dans la boue.
Mais quand j'ai atteint l'âge de douze ans,
j'ai quitté cet endroit pour de bon.
Mon père coupait du coton
et buvait sa liqueur d'un trait.
Quand je suis parti ce Dimanche matin là,
il était penché sur le seuil de la basse-cour.
J'ai quitté ma mère debout
avec le soleil qui brillait dans ses yeux.
Je l'ai laissée debout dans la cour,
avec le soleil qui brillait dans ses yeux.
Et je suis parti vers le Nord,
aussi vite qu'un vol d'oie sauvage
J'ai été à Détroit & Chicago
J'ai été à New York, aussi;
J'ai déambulé sur toutes ces avenues puantes,
et je suis toujours le même bon vieux nègre, toujours
plein du même bon vieux blues.
Je m'en reviens au Mississippi
cette fois pour y rester pour de bon,
je serai libre au Mississippi,
ou mort dans la boue du Mississippi.
 
E. KNIGHT (1931 - 1991) -  Je suis né au Mississippi 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 3 Septembre 2012

Le Monde que Je t'Offre
 
 
 
Le monde que je t'offre, ma douce,
 
a la beauté d'un rêve assemblé.
 
 
 
Ici les hommes sont des croyants -
 
non en des dieux ou d'autres choses insensées -
 
mais en des vérités qui sont pures
 
et révolutionnaires,
 
si belles et si humaines
 
que les hommes acceptent
 
de périr
 
pour qu'elles vivent.
 
C'est cette croyance, ce sont ces vérités
 
que j'ai à t'offrir.
 
 
 
Ici la tendresse n'est pas conçue
 
dans les chambres à coucher.
 
C'est une tendresse, âpre, violente, amère
 
née de la dureté de la lutte,
 
née des longues marches,
 
née des jours d'attente.
 
C'est cette tendresse, dure et amère
 
que j'ai à t'offrir.
 
 
 
Ici nulle rose ne pousse.
 
Le poids des bottes a écrasé les fleurs
 
sur les chemins.
 
Ici croît le maïs, le cassava, les haricots
 
nés de l'effort des hommes
 
pour prévenir la faim.
 
C'est cette absence de roses,
 
cet effort, cette faim
 
que j'ai à t'offrir.
 
 
 
Ici les enfants ne grandissent pas,
 
leur sourire est éternel,
 
ils jouent avec le soleil, le vent,
 
avec la pluie et les sauterelles,
 
de vraies fusils
 
et des goupilles de grenades.
 
C'est ce sourire éternel d'enfant, ce soleil,
 
ces vrais fusils
 
(avec lequels moi aussi j'ai joué)
 
que j'ai à t'offrir.
 
 
 
Le monde dans lequel je me bats
 
a la beauté d'un rêve assemblé.
 
C'est ce combat, ma douce, ce rêve,
 
que j'ai à t'offrir.
 
 
 
Jorge Rebelo (1940- ), poète mozambicain
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Publié dans #poèsie

Publié le 2 Septembre 2012

 
 
Un ptit Blues, ça faisait longtemps ...
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 2 Septembre 2012

 

Madame,

 

  Je tiens tout d'abord à vous remercier de l'attention que vous avez bien voulue porter à mon courrier et d'avoir pris la peine de me répondre.

 

  Je suis conscient des efforts éffectués par l'équipe municipale de Vénissieux, la votre comme celles de vos prédécesseurs, Marcel Houel et André Gerin. Vénissieux est depuis longtemps le parent pauvre de l'agglomération Lyonnaise. Je me souviens  des années soixante dix, de la construction des Minguettes. L'arrivée d'une population immigrée, l'intégration qui se faisait tant bien que mal. Et petit à petit de cette explosion démographique qui a abouti à un phénomène de Ghetto avec pour point d'orgue les évènements du début des années 80, orchestrés par les médias qui stygmatisaient la mairie communiste, les journalistes qui glissaient un billet aux gamins pour qu'ils mettent le feu aux voitures, de cette image médiatique dont Vénissieux a mis longtemps à se débarrasser. Et pourtant, petit à petit, la municipalité a redressé la barre, en faisant preuve d'une politique volontaire, et d'une lutte quotidienne avec peu de moyens. Je me souviens aussi des premiers arretés municipaux contre les expulsions locatives, de l'opposition de la préfecture. des efforts incessants de la municipalité pour sauvegarder l'emploi au sein de la commune. Mais je me souviens aussi de ces bons riverains de Parilly comme d'autres quartiers pour qui les Roms sont les Bougnoules d'aujourd'hui. La mendicité agressive (bel oxymore aux accents de langue de bois) est le reflet d'une délinquance qui ne peut qu'exister dans un milieu social défavorisé. Je ne dis pas que la tâche de la municipalité est aisée, et il n'a pas à Vénissieux que des habitants qui soutiennent le Maire.

Vous avez déclaré le 10 novembre 2011 :

"Depuis 2 ans, je demande l’organisation d’une table ronde, placée sous l’égide du Préfet, avec toutes les villes de l’agglomération, le Conseil général et le Grand Lyon, afin d’apporter aux 800 personnes Roms, en errance dans l’agglomération, une réponse décente et digne. Aujourd’hui se renvoyer la patate chaude ne sert à rien, ne sert personne, ni les associations, ni les villes, ni l’État et encore moins ces familles."

Le problème, c'est que tout le monde dit exactement la même chose et personne ne fait rien. Donc les démantèlements de campements et autres squats ne servent à rien. On prend alors pour prétexte l'hygiène et la sécurité et on envoi la police. Ce que je voulais vous dire, et peut être n'avez vous pas saisi le sens profond de ma lettre, c'est que cette abberation n'est pas digne d'un Communiste. Je ne veux pas vous donner de leçon d'humanisme, mais simplement vous sensibiliser sur le fait qu'une expulsion constitue un remède pire que le mal !  Vous pourrez en prendre conscience en lisant ce tweet envoyé à Valèrie Trierweiller par un petit garçon rom de 7 ans : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article129416 , dont voici un extrait :

 

"Mardi matin, j’ai été expulsé « d’un campement insalubre » en application d’une décision de justice. Je ne sais pas pourquoi cette expulsion a eut lieu au mois d’août. Le jugement et le commandement de quitter les lieux ont été notifiés au mois de mai.

De mauvaises langues disent que monsieur Valls à attendu le milieu de l’été pour expulser tout le monde en même temps dans l’espoir que cela passerait inaperçu.

 

Toute la journée, nous avons dû marcher parce que la police nous empêchait de nous reposer et de poser nos affaires. « Ce sont les ordres » disait le chef de la police. Une voiture de policiers en civil nous a suivis partout. On s’est sentis traqués comme des bêtes.

Le soir, nous avons trouvé un endroit au milieu de nulle part. Il y avait déjà des Roms qui venaient d’un autre campement expulsé. Nous avons construit des abris de fortune avec des bouts de bois et des branches. La nuit je n’ai pas dormi. J’avais peur. Il y avait beaucoup de bruits étranges. Avant nous, il y avait d’autres animaux qui occupaient cet endroit. Ils ne devaient pas être très contents que nous soyons ici. Plus personne ne veut de nous.

 

Le lendemain matin, des policiers en civil sont venus nous dire de partir. Nous avons dit que nous avions le droit de rester parce que les premières personnes étaient arrivées ici il y a une semaine. Le chef de la police à appelé quelqu’un au téléphone et puis au bout d’une heure, il nous a dit que non, qu’il fallait partir tout de suite ou alors qu’il appellerait des renforts.

Nous avons refusé. Des dizaines de CRS sont arrivés. Ils nous criaient dessus : « Dégage », « Retourne dans ton pays », « Si ça ne tenait qu’à moi, je les mettrais tous dans un train et direction, la Roumanie ». Je ne comprends pas pourquoi ils nous parlent comme ça. Mon pays c’est la France, je vais à l’école, je parle français et je n’ai jamais mis les pieds en Roumanie."

 

Ce que je ne considère pas comme "Un combat Communiste, combat pour une digne vie" J'ajouterai que la seule façon d'intègrer cette population réside dans la scolarisation des enfants, chose irréalisable dans de telles conditions.

 

Je ne veux pas rejetter sur vous la responsabilité de cette situation. Il est évident que dans cette affaire, le gouvernement ne tient pas ses promesses électorales et que l'union Européenne néglige le problème. Est ce pour autant que les collectivités locales doivent fuir certaines responsabilités ? Vous avez mis à disposition des bungalows dans le cadre du plan grand froid; N'y a t'il pas quelques budgets à amputer pour une mise à disposition plus longue (en attendant mieux) ? Vous avez aussi un droit de réquisition de logements ou d'entrepots. Même s'il faut passer devant une commission, même si la réquisition concerne les personnes en situation régulière ( les roms ne sont pas tous en situation irrégulière) .  Vous avez aussi la possibilité de réquisitionner du matériel ( de btp en particulier). Cela n'empèche pas dans un même temps d'organiser une manifestation regroupant les populations locales solidaires et volontaires ( Lyon et agglo) le roms, les associations et d'investir le siège de la région, la préfecture ou le siège de la Courly ( le Grand Lyon comme on dit maintenant) . Vous réclamez une table ronde, peut être faut il que ce soit le peuple qui l'exige ! Ce sont peut être des solutions toutes faites, mais si de vraies solutions doivent être trouvées, elles ne peuvent l'être qu'avec un peu de volonté, en réveillant notre conscience humaine.

 

Fraternellement

 

Serge

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté