Publié le 3 Octobre 2012






A tous les reconduits
 
 
Fils des murailles
Nous avons transporté les bosses du désert
Jusqu’aux portes du refus
La terre sous nos pieds déroulait ses frontières
Hissait des barbelés
Et refusait nos mains de pèlerins
Les passeurs cassaient nos âmes
Nos corps marqués au fer du soleil
Nos langues sèches de barbares errants
Et froidement tétaient l’argent de nos exils
 
C’est l’heure d’une folie douce
Nos genoux ont balisé l’enfer
Notre faim a mangé la poussière
Et nos silences ont grimpé la tour de Babel
C’est l’heure d’une folie douce
Là-bas
La ville amarre la misère
Le visage de l’épouse allume une feuille morte
L’enfant qui naît enjambe l’avenir
Là-bas la mort embarque les jours
Et les nuits dévorent la chair des étoiles
 
Nous sommes d’un long voyage
Un voyage d’ancêtres au cœur maigre
Un voyage de sauterelles affamées
Un voyage de pays sous perfusion
Un voyage d’ombres sans corps
 
Nous sommes de ce voyage
Où les nuits font contrebande de chair
Où les jours ont honte de leur soleil
Où les hommes quémandent le droit de respirer
 
Nous sommes de ce voyage
Nos yeux chavirent comme des pirogues blessées
Nos mains dénouent le nombril des vents
Et nul arbre n’accueille l’ombre de nos rêves
 
Partir n’est pas partir
Quand les murs sont vivants
Partir n’est pas partir
Quand l’oiseau est sans nid
Partir n’est pas partir
Quand la terre se cloisonne
Dans la peur des peuples
 
Nos pas effraient la tour Eiffel
Les capitales repues du sel des colonies
Les usines à chômage
Les bourreaux d’arc-en-ciel
Les bourses mondialisées
Et les marchands de peau
Nos pas dérangent la marche du monde
Nos pas vont en fraude supplier l’horizon
Ils ne savent pas ouvrir les monnaies de l’accueil
Et ils s’en retournent humiliés
D’avoir à retourner
Au seuil de nous-mêmes
 
Est-ce la peau qui refoule
Est-ce l’homme qui dit non
Nous sommes les arpenteurs du refus
Les déserteurs sans papiers
Les capitales ont tissé nos douleurs
Et leurs lumières sont des flocons de sang
Des feux rouges sans paupières
Des enseignes interdites
 
Insectes saisonniers
Nous jouons
A recoudre l’espace
Derrière l’incendie
Nous jouons des jeux de prisonniers
Le monde entier est notre prison
Et nous jouons nos vies
Au casino des riches
 
Voici venue la saison des fleuves vides
Voici venue la saison des barbelés
Voici venue la saison des marées humaines
Voici venue la saison des esclaves volontaires
Même le village a mangé son midi
Et nos villes drapées dans la poussière
Sortent des seins maigres comme des aiguilles
 
Ô pays !
 
Nous avions rendez-vous avec les pays du rêve
Avec une autre géographie
Avec les grandes puissances de l’or et de l’euro
Leurs villes sont des vallées de miel
Des cornes d’abondance
Et leur pain quotidien récite sa prière
A l’ombre des cathédrales
 
Nous n’avons rien à déclarer sinon la faim
la faim n’a pas de passeport
Nous n’avons rien à déclarer sinon la vie
la vie n’est pas une marchandise
Nous n’avons rien à déclarer sinon l’humanité
L’humanité n’est pas une nationalité
La misère ne passe pas
Passager clandestin
Elle retourne au pays
 
Nos sandales ont usé les nuits
Nos pieds nus ont écorché les dunes
La rosée pleurait une terre inhumaine
Et nos mains mendiaient une autre main
Les drapeaux ont peur de leurs promesses
Ils se sont enroulés comme des scolopendres
Notre soif est retournée au feu de notre gorge
Et la vie nous a tourné son dos
 
Tout homme qui s’en va défie l’entour
Dessouche une nation
Et lézarde une étoile
Et dans ses yeux grésillent une autre vie
Son feuillage est d’outre-mer
Quand tout au loin luit son désastre
Il fait troupeau vers les quatre saisons
Il fait tombeau aux bornages
 
O nègres marrons !
 
Ce sont forêts de béton et d’arbres chauves
Souviens-toi de l’enfant mort d’atterrir
En un seul bloc de froidure
Dessous le ventre de l’avion
Souviens-toi de sa mort d’oiseau gelé
Souviens-toi
 
Et toi reconduit
Econduit
Déviré
Jeté par-dessus bord
Taureau d’herbe sèche
Regarde toi passer sur ta terre
Les yeux baissés
Et sur la joue le crachat des nations
 
 
Ils ont faim du soleil
Mais le soleil a faim aussi
(Parole de poète)
Demande-toi où est ton lieu
Ton seul lieu d’accueil
Tu inventeras ta terre


Ernest Pépin










 






 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 30 Septembre 2012

 


Deux nouveaux morceaux de Christy Moore. Le premier est un hommage à la lutte d'indépendance Irlandaise :







Seules Nos Rivières courent librement
           
Lorsque les pommes poussent encore en Septembre lorsque les fleurs fleurissent encore sur chaque arbre 
Lorsque les feuilles sont encore vertes en Novembre c'est alors que notre patrie sera libre 
j’erre parmis ses collines et ses vallées et toujours à travers mon chagrin, je vois 
une terre qui n'a jamais connu la liberté, seules ses rivières courent librement
Je bois à la mort de son âge adulte, ces hommes qui aurait préféré mourir plutôt 
que de vivre dans les chaînes de la servitude glaciale pour retrouver leurs droits bafoués 
Où êtes-vous maintenant que nous avons besoin de vous, ça ne brûle, que la où est la flamme
Êtes-vous allé comme les neiges de l'hiver dernier seules nos rivières courent librement
Pour adoucir la vie, nous pleurons pour adoucir ce vin trop sec 
tel le parfum de la rose, qui meure dans un soupir au gré de la douceur du vent
à quoi bon être jeune lorsque l’age n’apporte jamais la joie dans vos yeux ? 
Il y a la douleur dans soleil et les fleurs, et seules nos rivières courir librement.
         
Michael McConnell





Le deuxième rend hommage aux victimes du Bloody Sunday ( celui de 1972 ), Dimanche sanglant ou massacre du Bogside (quartier de Derry) :







Esprits fermés


c’est arrivé un dimanche après-midi 
une belle après-midi aux vives lumières hivernales
une journée idéale pour la marche.
Il y eu des coups de feu, des pierres et des balles 
une belle après-midi aux vives lumières hivernales
ce fut le chaos, la panique et la mort, 
incrédulité sur les visages 
La peur et le désarroi 
Les secondes semblaient une éternité 
Ils nous  tirent dessus
ce n'était pas censé se passer comme ça 
terrifiant à voir
alors nos esprits se sont fermés
alors nos esprits se sont fermés
alors nos esprits se sont fermés
alors nos esprits se sont fermés
Et  reste là ...
Jackie Duddy et Willie Nash, 
Gerry Donaghy, Willy McKinney, 
Gerard McKinney et Jim Wray 
Johnny Johnston, Barney McGuigan, 
Paddy Doherty, Kevin McIlhenny  
John Young, Mickey Kelly,  
Hugh Gilmore, Michael McDaid


Souvenons-nous …

c’est arrivé un dimanche après-midi 
une belle après-midi aux vives lumières hivernales
une journée idéale pour la marche.

Christy Moore



Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 30 Septembre 2012



Chacun sait qu'il faut se méfier de tout ce que l'on nous raconte. Norman Baillargeon, auteur du petit cours d'autodéfense intellectuelle, nous propose chaque vendredi des énigmes qui prouvent que la logique et l'esprit critique sont les seuls révélateurs de vérité .

Exemple : 

   Joel Best, un mathématicien, raconte qu’il a assisté en 1995 à une soutenance de thèse durant laquelle le candidat invoquait le fait que, depuis 1950, le nombre de jeunes tués ou blessés par armes à feu, aux États-Unis, double à chaque année. Une référence à une revue savante était citée à l’appui de ce fait. Chacun sait que les États-Unis ont un grave problème avec les armes à feu. Mais Best refusa absolument de croire cette affirmation. Pourquoi?

La réponse et bien d'autres sujets interressants : ici



    reflechir




Voir les commentaires

Publié le 30 Septembre 2012




Et si on mettait dans la musique le bleu et l'arc en ciel qui manquent à notre météo ?







Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 26 Septembre 2012




Et les flics tirèrent à boulets rouges sur le drapeau noir...
 
 
Des pourris c'est moi qui vous le dis
regardez ces tronches ces gueules ces faciès
Des espagnols des Italiens des Croates des Bulgares
Des bougnoules
Des sales nègres merdiques
Il y en a même qui portent chapeau
et cravate comme les bourgeois
 
Des pourris c'est moi qui vous le dis
Des chiens affamés de sang Des sauvages
Des brutes qui tueraient père et mère
ça se voit à leurs yeux farouches
A leurs poings serrés
A leurs bouches tordues par la haine
des honnêtes gens
 
Dans la rue l'enfant au ventre creux
contemple la lie de la terre
Il ne dit rien Il se tait obstinément
Il serre les dents ainsi qu'on lui a enseigné
depuis le premier jour
 
Dans la rue les putains collées aux murs
jettent des roses
et des baisers aux insurgés
Les corbeaux obscurs de la détresse et de la dérision
déposent religieusement leurs crottes sur les statues
des héros de la République
 
Rénée-Maria la petite marchande d'allumettes
pleure et se mouche dans ses doigts
lorgnées du coin de l'oeil par un Monsieur
qui fleure bon l'eau de cologne
 
Renée-Maria mord sa main jusqu'au sang
pour ne pas hurler
 
Dans la rue la rumeur des humiliés chasse loin
devant elle
les feuilles mortes d'octobre
Ah! dieu! qu'il est beau!
murmure Renée-Maria en regardant celui
qui avance en tête
un beau jeune homme en habit de charpentier A la barbe
blonde et soigneusement peignée
aux doigts fins et très pâles
 
Faudrait tous les aligner le long d'un mur c'est moi
qui vous le dis
murmure un prêtre à l'oreille du caporal-chef
Faudrait tous les jeter dans les fours brûlants
dit la couturière poitrinaire qui attend le Prince Charmant
Faudrait tous les prendre aux grilles des Champs-Élysées
proclame triomphalement un ancien Versaillais
reconverti dans le trafic d'esclaves
 
Dans les rues des bébés gémissent pressentant le drame
Les lanternes s'éteignent
Un roulement monte du côté du Pont Louis-Philippe
Un autre roulement lui répond par delà le Panthéon
On entend des pas marteler le pavé aux environs des jardins
du Luxembourg
 
Dans la rue ils marchent comme des silences graves armés
d'innombrables courages
Ils marchent comme des foules surgies d'un trou sombre où les rats
disputent l'espace
Ils marchent comme des océans soudés par la sueur le sang
et les larmes
Ils marchent comme des épées nues
Comme des processions de famines et de douleurs plus anciennes
que les plus vieux arbres
Dans les rues ils marchent comme des désespoirs vêtus d'étoffe rude
comme des corps mutilés
comme des voix brisées par l'émotion
 
Dans la rue l'enfant au ventre creux
attend muet
recroquevillé sur sa pouillerie
Il tremble
Il a peur
Il a froid
 
Mais ses regards sont ceux d'un fils de l'homme
orphelin depuis longtemps
 
La rue attend immobile craintive
On entend la forge rauque des poitrines
Sur les banlieues le soleil déchiqueté
s'effondre au milieu des potagers navrants
 
Celui qui s'avance en tête n'a pas d'amour
Il n'a jamais eu le temps
et celui qui le suit
a pour seul ami
le vent des nuits
du pays natal
 
Celui qui s'avance en tête est beau comme
un archange
et celui qui le suit
a un visage doux de roi-mage
 
Faudrait tous les balancer aux lions
Les bébés agitent leurs petits bras pressentant
le drame
Un banquier gras et chauve vérifie si son portefeuille
est toujours là où il faut
 
Dans la rue ils marchent sans dire un mot
sans fièvre
Ils marchent d'un pas régulier convaincu
Ils sont de toutes les races
et de toutes les folies
 
Dans la rue où les putains vite fait refont
leur maquillage
pour être belle
Dans la rue où l'enfant au ventre creux
berce une poupée de chiffons
qui n'a plus qu'une jambe
 
Ils marchent derrière les tambours bannières haut levées
ils marchent obscurs silencieux casqués
ils marchent figures de fer bottés casqués
Ils marchent en rang serrés
Ils marchent cent et mille Ils marchent comme toujours
marchent les armées
 
De longues minutes ils s'observèrent
De longues minutes
Et les flics tirèrent à boulets rouges sur le drapeau noir...
Celui qui s'avançait en tête front éclaté rougit le trottoir
Et celui qui suivait tomba avec une lenteur bouleversante
Et l'enfant au ventre creux eut brusquement des tonnes
de pain blanc
au creux des paumes.
Tard dans la nuit quand ils furent repartis
ne restèrent que les putains
qui chantèrent les cantiques et les divins psaumes.
 
 
André Laude
In " Les Paris Imaginaires" de Jean Lebedeff
(Éd. Plasma, 1979)




 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 25 Septembre 2012




Les Bretons déclarent la guerre :
 
Saddam Hussein buvait tranquillement un apéritif dans sa véranda lorsque le téléphone sonna.
- Bonjour M. Hussein. Ici Yann, du FLB-ARB. Nous vous annoncons que nous allons vous déclarer la guerre.
- Soyez raisonnable, Yann, répondit Saddam Hussein en riant. Vous les Bretons, vous n'avez aucune chance. J'ai un millier d'avions de chasse, des dizaines de bombardiers. Je peux brûler la Bretagne au napalm si je veux et quand je veux...
- OK, attendez deux secondes, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- Vous êtes toujours là, M. Hussein ? Bon, nous maintenons notre déclaration de guerre. Pour brûler la Bretagne, avec le temps qu'il fait en ce moment, vous n'y arriverez pas.
- Mais j'ai des tanks et des automitrailleuses, par centaines. Et vous ?
- OK, attendez deux secondes, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- En ce qui concerne les véhicules, j'ai une 205, et mes amis ont aussi des voitures et même des motos. Finalement, vos tanks ne nous font pas peur. On maintient notre déclaration de guerre.
- Mais enfin, réfléchissez ! Vous êtes combien de combattants ?
- Une bonne dizaine, rien qu'en comptant ceux de Dirinon, de Pencran et de Loperhet. Et en appelant ceux de Landerneau et ceux de Plougastel, on peut se retrouver à cinquante vite fait.
- Moi, répond Saddam Hussein, j'ai plus de cinquante mille soldats bien entraînés, armés jusqu'aux dents.
- OK, attendez deux secondes, M. Hussein, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- Vous êtes toujours là, M. Hussein ? Bon, nous avons discuté, et nous avons pris une décision. Finalement, nous ne vous déclarons pas la guerre.
- Très bien... Et qu'est ce qui vous a fait changer d'avis ? demande alors Saddam Hussein.
- Eh bien, ce sont vos cinquante mille soldats... Tout compte fait, nous n'avons pas les moyens d'entretenir autant de prisonniers.




 
 
 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 23 Septembre 2012




Un morceau de bravoure des Vaughan Brothers qui contrairement aux apparences ne sont pas siamois !






Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 23 Septembre 2012




Lettre à Che Guevara entre lune froide et fusil
 
 
Il n’est pas de jour Ma fleur de sang
que je ne touche
dans le temps froid de la contemplation
tes os généreux ton sourire de sierra assassinée
 
Ici, en Europe, nous continuons à vivre. Nous
faisons mille et mille gestes
nous aimons des femmes nous les blessons parfois
et parfois elles laissent des cadavres dans nos chairs
Ici en Europe nous continuons à discuter
nous écrivons des tas d’articles
des manifestes pour la révolution violente
nous signons des protestations.
Tu sais depuis que tu es de l’autre côté de la montagne
sur le versant le moins éclairé
on torture toujours on tue et des guerres succèdent aux guerres
Guerres locales disent les commentateurs pour rassurer le peuple
 
Parfois un garçon Il s’appelle Andreas Baader
grand cœur et mauvais marxiste
las saisit l’arme et frape à la tête le mal
et toutes les rues aboient contre sa jeune lumière
Ici, en Europe, nous continuons. Nous
grimpons des étages. Nous regardons les marchandises
dans les vitrines des magasins. Nous lisons des revues
des bandes dessinées Nous allons au cinéma voir
le dernier Godard, le dernier Fellini
et à l’entracte nous achetons des glaces car
c’est l ‘été maintenant et Paris est irrespirable.
Pendant ce temps toi tu t’enfonces plus profondément
Dans la terre Tes yeux s’enfoncent et tes lèvres moqueuses
Et ton flanc et tes mains et tes organes morts
Pendant ce temps toi tu épouses lentement la terre
 
Une part de toi dans la terre Une part de toi dans mes entrailles
et tu t’enfonces ici et là
Mais dans nos pays on ne t’oublie pas :
Sur les posters tu as l’air terriblement vivant
Fleur de sang
Fleur de sang.
 
André Laude
 
 



Comme un éclat de rire

Vient consoler tristesse

Comme un souffle avenir

Viens raviver les braises

Comme un parfum de souffre

Qui fait naître la flamme

Jeunesse lève toi

 

Contre la vie qui va qui vient

Puis qui s'éteint

Contre l'amour qu'on prend, qu'on tient

Mais qui tient pas

Contre la trace qui s'efface

Au derrière de soi

Jeunesse lève toi

 

Moi contre ton épaule

Je repars à la lutte

Contre les gravités qui nous mènent à la chute

Pour faire du bruit encore

A réveiller les morts

Pour redonner éclat

A l'émeraude en toi

 

Pour rendre au crépuscule

La beauté des aurores

Dis moi qu'on brûle encore

Dis-moi que brûle encore cet espoir que tu tiens

Parce que tu n'en sais rien de la fougue et du feu

Que je vois dans tes yeux ?

Jeunesse lève toi !

 

Quand tu vois comme on pleure

A chaque rue sa peine

Comment on nous écoeure

Perfusion dans la veine

A l'ombre du faisceau

Mon vieux tu m'aura plus !

Ami dis quand viendra la crue

 

Contre courant toujours sont les contre-cultures,

Au gré des émissions leurs gueules de vide-ordures ?

Puisque c'en est sonné la mort du politique,

L'heure est aux rêves

Aux Utopiques !

 

Pour faire nos ADN

Un peu plus équitables,

Pour faire de la poussière

Un peu plus que du sable

Dans ce triste pays

Tu sais un jour ou l'autre

Faudra tuer le père

Faire entendre ta voix

Jeunesse lève toi !

 

Au clair de lune indien

Toujours surfer la vague

A l'âme

Au creux des reins

Faut aiguiser la lame

Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre

De ton triste sommeil, je t'en prie libère-toi !

 

 

Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre

Sont nos amours toujours au bord du précipice,

N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts

Ne vois tu pas le ciel à la portée des doigts ?

Jeunesse lève toi !

 

Comme un éclat de rire

Vient consoler tristesse,

Comme un souffle avenir

Vient raviver les braises

Comme un parfum de souffre

Qui fait naître la flamme

Quand plongé dans le gouffre on sait plus où est l'âme

Jeunesse lève toi !

 

Contre la vie qui va qui vient

Puis qui nous perd,

Contre l'amour qu'on prend qu'on tient

Puis qu'on enterre

Contre la trace qui s'efface

Au derrière de soi ?

JEUNESSE LÈVE-TOI !

 

Au clair de lune indien

Toujours surfer la vague

A l'âme

Au creux des reins

Faut aiguiser la lame

Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre

De ton triste coma, je t'en prie libère-toi !

Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre

Sont nos amours toujours au bord du précipice,

N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts

A la mémoire de ceux qui sont tombés pour toi

Jeunesse lève toi

 

Damien Saez




 
 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 23 Septembre 2012


Vu sur Bella Ciao :  Les Dangers de la télé



JPEG - 39 ko





Il suffisait d'y penser !




Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #propagande

Publié le 21 Septembre 2012





Cratère du ciel
 
Le monde est un pays de morts
Qui marchent vers leurs funérailles
Les visages des gens sont des suaires
Avec des yeux rouillés et des rêves à genoux.
Stries de soleil, rosée évaporée,
Ce sont les enfants que l’Empire effeuille vers la mort
Toutes les cinq secondes, toutes les cinq secondes
Dans tous les feuillages de tous les confins.
Le capitalisme est un poulpe affamé de pleurs hérissés
C’est un cratère du ciel assassin de moineaux.
Il m’ébranle cet outrage de lis déflorés
Qui ameutent mon âme et défient le Suprême
Mais les dieux anthropophages n’entendent point
Et ma soif interpelle les miracles
Et l’arcane répond par d’autres crimes
Et les anges gardiens se soumettent au système.
Mais viendront les Purs de la planète
Pour démolir les olympes de cruauté,
Pour inventer des villes sans échafauds,
Pour vider les bibliothèques de leurs livres
Et lire Bachelard, Zola, John Donne
À San Telmo, sur le Pont Neuf ou à Beyrouth.
 
Ils viendront délivrer les musées de leurs grilles
Pour que La liberté guidant le peuple fonde l’équité
Et que le cri de Guernica extirpe l’horreur.
Ils viendront multiplier les pains et l’amour
Pour donner à manger à l’affamé
Pour donner à boire à l’assoiffé de lumière
Pour inventer des frontières sans plafond,
Pour que Noirs, Blancs, Jaunes, Métis
S’ébaudissent sur la lande comme des argiles abreuvées
Et dansent au rythme d’une boîte à musique.
C’est ainsi, rien qu’ainsi, que le monde sera un pays d’innocents
Et que s’ouvrira enfin, couvrant l’Infini,
Un bouquet* d’arpèges pour tatouer l’avenir.
 
Buenos Aires, le 10 décembre 2006


Cristina Castello  -  Orage

http://www.cristinacastello.com/  ( site web )

http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/  ( blog )



Pour en finir avec la tyrannie
aux peuplades amérindiennes
 
Avec des mots
aveuglants d'évidence
des mots gros
de misères
et de peurs
des mots d'amour
pour cette humanité
qui s'échine
à défricher
des terres brûlées
avec des utopies
à têtes chercheuses
avec les cris étouffés
des peuples en péril
sous la courbe écrasante
des valeurs boursières
avec l'ultime regard
des innocents carbonisés
dans les brasiers du capital
avec la ferveur altière
des révoltés
qui n'ont plus rien à perdre
avec les vents du Sud
de l'Est du Nord et de l'Ouest
avec les chants migrants
qui se transmettent
d'une langue à l'autre
avec le grand esprit silencieux
avec les nuages rouge et noir
chargés d'orages et de colère
avec mon sang giclant
altéré de connaissance
avec les fleuves et les montagnes
avec les forêts et les mers détraqués
avec les oiseaux en danger
les herbes les arbres les pierres
avec les rivages les sources
avec tout ce qui vit danse
et nous étonne toujours
avec les palpitations de la terre
avec l'ardeur du soleil
et les constellations intérieures
avec des mots à coeur ouvert
qui ne savent plus rien dire
hormis la sauvage beauté de vivre
avec des mots éperdus d'avance
je bombarde sans remords
les forteresses les fiefs
des détrousseurs sans vergogne
des faiseurs de mauvais sort planétaire
je désintègre allègrement
l'héritage immonde et sans partage
de ce règne crapuleux
du temps des tueurs en série.
 
 
André Chenet  -  Exil de la Poèsie
 
 





Sous le signe de la poésie
en compagnie de Cristina Castello et de André Chenet

Le lundi 8 octobre 2012, à 19HS00
À la Maison de l'Amérique latine *


 


Maison de l'Amérique latine accueillera Cristina Castello et André Chenet à l'occasion de la parution simultanée de leurs derniers recueils de poésie, doublés d'un CD audio :
« Le chant des sirènes/El canto de las sirenas » de Cristina Castello
et
« Secret poème » de André Chenet






Nicole Barrière , écrivain et poète, s'entretiendra avec les deux auteurs, qui donneront à entendre des extraits de leurs recueils respectifs.
André Chenet présentera la revue La Voix des Autres , dont le cahier central du dernier numéro intitulé « Dans les maquis de la poésie », est consacré à la poète Angye Gaona . Cristina Castello racontera l'histoire d'Angye Gaona et dira quelques textes de cette poète colombienne en état de sursis dans son propre pays.



En clôture de cette soirée, une lecture à plusieurs voix , à la façon d'une scène ouverte, s'ensuivra avec les poètes invités de Cristina et de André.
A partir de 20h30, les auteurs invités et le public auront la possibilité de prolonger la soirée en partageant un repas dans un restaurant à proximité de la Maison de l'Amérique latin.








*Cristina CASTELLO- « Le chant des sirènes/El canto de las sirenas »
Français-castillan. Traduction Pedro Vianna – Cristina Castello
ISBN: 978-2-84954-116-6
*André CHENET « Secret Poème »
ISBN : 978-2-84954-117-3
Éditions « Chemins de Plume » (Nice)
Collection « Un poète, Une voix »
Vous pouvez vous le procurer livres-audio
au prix de 10 €

lors de la soirée de présentation ou en remplissant le BON DE COMMANDE link
Pour commander la revue « La Voix des Autres », link
*Maison de l'Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain PARIS VII ème

Métro : Ligne 12, Solférino / Rue du Bac
RER : Musée d'Orsay
BUS : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
RER Ligne C : Musée d'Orsay et Aérogare Invalides
Parking : Rue Montalembert et Quai Anatole France
Téléchargez le plan d'accès pour impression : link 
 

Voir les commentaires

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie