Publié le 4 Novembre 2013
ça se passe comme ça chez Adrexo ...
Donnez moi la vie que j'aime le long de ma route un ruisseau donnez moi le ciel joyeux et le chemin de traverse ...
Publié le 4 Novembre 2013
ça se passe comme ça chez Adrexo ...
Publié le 3 Novembre 2013
Chanson écrite en 1970 dans en Quebec en crise ...
L'alouette en colère
J'ai un fils enragé
Qui ne croit ni à dieu
Ni à Diable ni à moi
J'ai un fils écrasé
Par les temples de la Finance
Où il ne peut entrer
Et par ceux des paroles
D'où il ne peut sortir
J'ai un fils dépouillé
Comme le fut son père
Porteur d'eau, scieur de bois,
Locataire et chômeur
Dans son propre pays
Il ne lui reste plus
La belle vue sur le fleuve
Et sa langue maternelle
Qu'on ne reconnaît pas
J'ai un fils révolté
Un fils humilié
Un fils qui demain
Sera un assassin
Alors moi j'ai eu peur
Et j'ai crié "À l'aide
Au secours quelqu'un"
Le gros voisin d'en face
Est accouru armé,
Grossier, étranger
Pour abattre mon fils
Une bonne fois pour toutes
Et lui casser les reins
Et le dos et la tête
Et le bec et les ailes
Alouette ah..........
Mon fils est en prison
Et moi je sens en moi,
Dans le tréfonds de moi
Pour la première fois, malgré moi,
Entre la chair et l'os
S'installer la colère.
Félix Leclerc
(1914-1988)
Publié le 2 Novembre 2013
Cette semaine, la minéralité expliquée aux cailloux apporte son inconditionnel soutien à m., chanteuse et poète du groupe O.P.A (orchestre poétique d'avant-guerre)
J’m. la petite cigale
Qui nourrit ventre et âme
D’une poésie d’opale
D’amour et puis de flamme
Publié le 1 Novembre 2013
Si je vous dis que sa mère, Carline ray, était bassiste et chanteuse de renom,
que son père, Luis Russell, était pianiste et directeur musical de Louis Armstrong,
ça vous étonne ?
Publié le 29 Octobre 2013
Euh, en fait, ça marche pareil pour le crédit Lyonnais !
Publié le 28 Octobre 2013
Prière à l'inconnu
Voilà que je me surprends à t’adresser la parole,
Mon Dieu, moi qui ne sais encore si tu existes
Et ne comprends pas la langue de tes églises chuchotantes.
Je regarde les autels, la voûte de ta maison,
Comme qui dit simplement: voilà du bois, de la pierre,
Voilà des colonnes romanes.
Il manque le nez à ce saint.
Et au-dedans comme au-dehors, il y a la détresse humaine.
Je baisse les yeux sans pouvoir m’agenouiller pendant la messe,
Comme si je laissais passer l’orage au-dessus de ma tête.
Et je ne puis m’empêcher de penser à autre chose.
Hélas ! j’aurai passé ma vie à penser à autre chose.
Cette autre chose, c’est encore moi.
C’est peut-être mon vrai moi-même.
C’est là que je me réfugie.
C’est peut-être là que tu es.
Je n’aurai jamais vécu que dans ces lointains attirants.
Le moment présent est un cadeau dont je n’ai pas su profiter.
Je n’en connais pas bien l’usage.
Je le tourne dans tous les sens,
Sans savoir faire marcher sa mécanique difficile.
Mon Dieu, je ne crois pas en toi, je voudrais te parler tout de même.
J’ai bien parlé aux étoiles, bien que je les sache sans vie,
Aux plus humbles des animaux, quand je les savais sans réponse,
Aux arbres qui, sans le vent, seraient muets comme la tombe.
Je me suis parlé à moi-même, quand je ne sais pas bien si j’existe.
Je ne sais si tu entends nos prières, à nous les hommes,
Je ne sais si tu as envie de les écouter.
Si tu as, comme nous, un coeur qui est toujours sur le qui-vive
Et des oreilles ouvertes aux nouvelles les plus différentes
Je ne sais pas si tu aimes à regarder par ici.
Pourtant je voudrais te remettre en mémoire la planète terre
Avec ses fleurs, ses cailloux, ses jardins et ses maisons
Avec tous les autres et nous qui savons bien que nous souffrons.
Je veux t’adresser sans tarder ces humbles paroles humaines
Parce qu’il faut que chacun tente à présent tout l’impossible.
Même si tu n’es qu’un souffle d’il y a des milliers d’années
Une grande vitesse acquise
Une durable mélancolie
Qui ferait tourner encore les sphères dans leur mélodie
Je voudrais, mon Dieu sans visage et peut-être sans espérance
Attirer ton attention parmi tant de ciels vagabonde
Sur les hommes qui n’ont pas de repos sur la planète.
Ecoute-moi ! Cela presse. Ils vont tous se décourager
Et l’on ne va plus reconnaître les jeunes parmi les âgés
Chaque matin, ils se demandent si la tuerie va commencer.
De tous côtés, l’on prépare de bizarres distributeurs de sang de plaintes et de larmes
L’on se demande si les blés ne cachent pas déjà des fusils.
Le temps serait-il passé où tu t’occupais des hommes ?
T’appelle-t-on dans d’autres mondes, médecin en consultation,
Ne sachant où donner de la tête
Laissant mourir sa clientèle ?
Ecoute-moi ! Je ne suis qu’un homme parmi tant d’autres.
L’âme se plait dans notre corps,
Ne demande pas à s’enfuir dans un éclatement de bombe.
Elle est pour nous une caresse, une secrète flatterie.
Laisse-nous respirer encore sans songer aux nouveaux poisons
Laisse-nous regarder nos enfants sans penser tout le temps à la mort.
Nous n’avons pas du tout le coeur aux batailles, aux généraux.
Laisse-nous notre va-et-vient, comme un troupeau dans ses sonnailles,
Une odeur de lait frais se mélant à l’odeur de l’herbe grasse.
Ah ! si tu existes, mon Dieu, regarde de notre côté.
Viens te délasser parmi nous.
La terre est belle, avec ses arbres, ses fleuves et ses étangs,
Si belle, que l’on dirait que tu la regrettes un peu
Mon Dieu, ne va pas faire la sourde oreille
Et ne va pas m’en vouloir si nous sommes à tu et à toi
Si je te parle avec tant d’abrupte simplicité.
Je croirais moins qu’en tout autre en un Dieu qui terrorise.
Plus que par la foudre, tu sais t’exprimer par les brins d’herbe
Et par les jeux des enfants et par les yeux des ruisseaux.
Ce qui n’empêche pas les mers et les chaînes de montagnes.
Tu ne peux pas m’en vouloir de dire ce que je pense
De réfléchir comme je peux sur l’homme et sur son existence
Avec la franchise de la terre et des diverses saisons
Et peut-être de toi-même dont j’ignorerais les leçons
Je ne suis pas sans excuses
Veuille accepter mes pauvres ruses
Tant de choses se préparent sournoisement contre nous
Quoi que nous fassions, nous craignons d’être pris au dépourvu
Et d’être comme le taureau
Qui ne comprend pas ce qui se passe
Le mène-t-on à l’abattoir
Il ne sait où il va comme ça
Et juste avant de recevoir le coup de mort sur le front
Il se répète qu’il a faim et brouterait résolument
Mais qu’est-ce qu’ils ont ce matin avec leurs tabliers pleins de sang
A vouloir tous s’occuper de lui ?
***
Jules Supervielle (1884-1960) – La Fable du monde (1938)
Publié le 27 Octobre 2013
En avril 1915, débute la bataille de Gallipoli (ou bataille des Dardanelles) qui opposa les forces Australiennes et Néo-zélandaises à l'armée Turque.
120 000 morts dont 70 000 turcs
Voici deux versions de "Waltzing Mathilda" chanson écrite en 1972 par Eric Bogle (Ecossais émigré en Australie), qui rend hommage au victimes Australiennes de ce carnage...
Quand j'étais un jeune homme j'ai porté mon sac
Et j'ai vécu la vie libre d'un vagabond
Des verdoyants bassins de Murrays à la savane poussiéreuse
Et ma couverture valsa tout du long
Mais en 1915 mon pays dit désolé fils
Il est temps d'arrêter de divaguer car il y a du travail qui doit être fait
Alors ils m'ont donné un casque en étain et un fusil
Et ils m'ont envoyé au loin à la guerre
Et le groupe jouait Waltzing Matilda
Tandis que nous nous éloignons du quai
Et au milieux de toute les larmes, de tout les cris et de tout les remerciements
Nous sommes partis pour Galipoli
Et ô combien je me souviens de ce terrible jour
Comment le sang tacha le sable et l'eau
Et comment dans cette ville qu'ils appellaient Sulva bay
Nous fûmes charcutés comme des agneaux à l'abattoir
L'étranger turc était prêt il s'était bien préparé
Il nous chassa avec des balles et fit pleuvoir des bombes
Et en 5 petites minutes il faillit nous envoyer tous en enfer
Il nous souffla presque jusqu'en Australie
Mais le groupe jouait Waltzing Matilda
Tandis que nous arrêtions d'enterrer nos morts
Nous avons enterré les notres et les turcs les leurs
Et nous avons encore recommencé
Maintenant ceux qui ont été laissés eh bien nous essayions de survivre
Dans un monde mauvais de mort sanglante et de feu
Et pendant 10 semaines épuisantes je me suis gardé en vie
Mais autour de moi les corps s'empilaient plus haut
Alors un bombardement turc me blessa au cul
Et je me suis réveillé dans mon lit d'hopital
J'ai vu ce que ça avait fait et j'ai souhaité être mort
Je n'avais jamais su qu'il y avait des choses pires que mourir
Car je ne ferais plus valser ma couverture autour de moi
Tout autour des verts buissons loins et près
Pour porter sa tente et ses piquets un homme à besoin de ses deux jambes
Plus de Waltzing Matilda pour moi
Alors ils ont collectés les estropiés, les blessés, les mutilés
Et il nous renvoyé à la maison en Australie
Le manchot, le cul-de-jatte, l'aveugle, le fou
Ces fiers heros blessés de Sulva
Et tandis que nos vaisseaux étaient tirés dans Circular Quay
J'ai regardé l'endroit où mes jambes avaient pour habitude d'être
Et j'ai remercié le Christ qu'il n'y ait personne qui m'attendais
Pour me plaindre, pour pleurer et pour avoir pitié
Et le groupe jouait Waltzing Matilda
Tandis qu'ils nous portaient en descendant l'allée
Mais personne ne remercia ils se tinrent juste et fixèrent
Et ils détournèrent leurs visages
Et maintenant à chaque Avril je m'assois sous mon porche
Et je regarde la parade passer devant moi
Et je regarde mes vieux camarades marcher fièrement
Se remmémorant des vieux rêves de gloire passée
Et les vieux hommes marchent lentement tous courbés, raides et endoloris
Les héros oubliés d'une guerre oubliée
Et les jeunes gens demandent "Pourquoi marchent ils ? "
Et je me pose la même question
Et le groupe joua Waltzing Matilda
Et le vieil homme répond à l'appel
Mais année après année leur nombre diminue
Un jour plus personne ne marchera là
Waltzing Matilda
Waltzing Matilda
Waltzing Matilda
Waltzing Matilda
Qui viendra faire balancer sa couverture avec moi
Et leurs fantômes doivent être entendus tandis que tu passe le Billabong
Qui viendra faire balancer sa couverture avec moi
Publié le 23 Octobre 2013
Cet article est reposté depuis coco Magnanville.
.........Ils n’iront plus brouter l’herbe de cette île lointaine
Qui envoûtait leurs rêves d’un parfum d’aventure........
La suite :
Publié le 11 Octobre 2013
Publié le 7 Octobre 2013
L’association C.L.A.S.S.E.S accompagne les familles vivant dans des cabanes, des tentes, des squats, sous des ponts, dans des jardins publics, qui souhaitent que leurs enfants aillent à l’école comme ils en ont le droit et l’obligation. Les formalités administratives ne sont pas simples lorsqu’on ne parle pas français, qu’on ne sait pas lire et surtout lorsqu’on ne peut pas présenter une quittance de loyer ou une facture EDF. Une fois les enfants inscrits nous nous efforçons de soutenir leur assiduité.
L’action de C.L.A.S.S.E.S a démarré il y a maintenant 7 ans et les bénévoles de l’association connaissent bien des familles vivant sur le territoire du Grand Lyon, déménageant au gré des expulsions, évacuations, incendies, hébergements temporaires.
Au 30 avril dernier, 261 enfants suivis par C.L.A.S.S.E.S étaient inscrits à l’école ce qui ne signifie pas qu’ils y étaient tous présents car leurs conditions de vie perturbent souvent la fréquentation scolaire. Une centaine d’autres enfants, connus de C.L.A.S.S.E.S, n’étaient pas encore inscrits, ou étaient en cours d’inscription.
Qu’en est-il à cette rentrée scolaire ?
La majorité des enfants scolarisés l’an dernier ou en attente de scolarisation auraient dû faire leur rentrée normalement, en même temps que les autres enfants, soit environ 350 enfants. Malheureusement ce n’est pas le cas.
Entre temps, les familles hébergées dans le cadre du Plan Froid ont été mises à la rue. Les familles d’un grand squat de Saint-Priest ont dû partir ; beaucoup sont allées rejoindre le terrain de la rue Salengro à Vaulx-en-Velin. Lorsque qu’une partie de celui-ci a brûlé, puis que la totalité du terrain a été évacuée, les familles se sont une nouvelle fois dispersées : certaines sont allées grossir le terrain de Saint-Fons, d’autres errent encore dans l’agglomération, dormant dehors, une nuit ici, une nuit là. Celles hébergées par la Préfecture l’ont été parfois dans des hôtels isolés, à proximité des autoroutes, loin des écoles et des associations pouvant leur venir en aide. Les familles d’un squat de Vaise dont nous avions réussi à scolariser à peu près tous les enfants, grâce à la coopération avec la mairie du 9e ont elles aussi été mises dehors sans solution. Plusieurs d’entre elles se trouvent en squat à Villeurbanne.
Ces mises à la rue, ces évacuations, ces déplacements de population ont des conséquences négatives évidentes sur la scolarisation : des enfants scolarisés à Villeurbanne-nord vivent maintenant à St Fons ; des enfants scolarisés à Givors se retrouvent sous tente à Vénissieux, après un mois d’errance. Des enfants scolarisés à Vaise ont été retrouvés à Villeurbanne, et il faut chercher de nouvelles écoles pour les accueillir. Ceux-là ne seront sans doute pas déscolarisés, mais ils vont perdre un mois d’école, ils auront perdu leurs copains, leurs repères. D’autres, trop loin d’un établissement scolaire ne pourront pas retourner à l’école.
Deux semaines après la rentrée il est difficile d’avancer des chiffres précis, mais nous estimons que, pas plus de 70 à 80 des enfants suivis par C.L.A.S.S.E.S l’an dernier ont fait leur rentrée normalement. Quel gâchis !
A contrario, on peut citer le terrain de La Feyssine, stable depuis maintenant 2 ans et demi, malgré des alertes périodiques qui alimentent l’inquiétude. La rentrée scolaire a pu y être préparée correctement : 3 filles sont au collège, 15 enfants vont à l’école élémentaire, 8 enfants sont inscrits à l’école maternelle. Ne sont pas scolarisés : les petits de 3 et 4 ans et les jeunes de plus de 14 ans, non scolarisés en primaire et qui n’ont pas trouvé de place en collège.
Dans le même temps tous les politiques répètent que la scolarisation des enfants est un impératif, et que la « gestion » des bidonvilles doit en tenir compte et la faciliter.
La seule avancée que nous constatons cette année se trouve du côté de l’Education nationale : 3 classes ont été ouvertes en collège pour des enfants ne maîtrisant pas le français et ne sachant pas lire, c’est un progrès. Par ailleurs sur le terrain de Saint-Fons qui a considérablement grossi, l’Education nationale se préoccupe de repérer les enfants qui ne sont pas scolarisés pour, nous l’espérons, leur trouver des solutions rapidement.
Le droit à l’éducation est un droit fondamental pour chacun ; il ne suffit pas de le déclarer, il faut prendre les mesures nécessaires pour le mettre en œuvre effectivement. C’est ce que demande l’association C.L.A.S.S.E.S au Préfet, représentant de l’Etat sur notre territoire.
A Lyon le 16 septembre 2013
C.L.A.S.S.E.S
Collectif Lyonnais pour l’Accès à la Scolarisation et le Soutien aux Enfants des Squats
classes069-at-gmail.com
Photos : Jean-Philippe Ksiazek