Publié le 6 Février 2013




 Ode à l’homme simple



Je vais te raconter en secret
qui je suis, moi
comme ça, à voix haute
tu me diras qui tu es,
combien tu gagnes,
l’atelier où tu travailles,
la mine,
la pharmacie,
j’ai une obligation terrible,
celle de le savoir,
de tout savoir,
nuit et jour savoir
comment tu t’appelles,
voilà mon métier,
connaître une vie
ne suffit pas,
il n’est pas nécessaire non plus
de connaître toutes les vies,
tu comprends
il s’agit de fouiller,
de racler à fond,
et tout comme dans une étoffe
les lignes ont occulté
par la couleur la trame
du tissu,
moi j’efface les couleurs
et je cherche jusqu’à trouver
le tissu profond,
c’est ainsi que je trouve aussi
l’unité des hommes,
et dans le pain
je cherche
au-delà de la forme :
j’aime le pain, je le mords,
et alors
je vois le blé,
les champs de jeunes pousses,
la verte forme du printemps,
les racines, l’eau,
à cause de çà,
au-delà du pain
je vois la terre,
l’unité de la terre,
l’eau,
l’homme,
et ainsi je goûte les choses,
et en chacune
je te cherche,
je marche, nage, navigue
jusqu’à te trouver,
et alors je te demande
comment tu t’appelles,
ta rue et ton numéro,
pour que tu reçoives
mes lettres,
pour te dire
qui je suis et combien je gagne,
où j’habite,
et comment était mon père.
Tu vois si je suis simple,
si tu es simple,
il ne s’agit pas
d’une chose compliquée,
moi, je travaille avec toi,
toi, tu vis, tu vas, tu viens,
d’un côté, de l’autre,
c’est tout simple :
tu es la vie,
tu es aussi transparent
que l’eau,
et je le suis aussi,
voilà mon obligation :
être transparent,
chaque jour
je m’éduque,
chaque jour je me peigne
en pensant comme tu penses,
et je marche
comme toi tu marches,
je mange, comme tu manges,
je tiens mon aimée dans mes bras
comme toi ta fiancée,
et alors
quand tout cela est clair,
quand nous sommes les mêmes,
j’écris,
j’écris avec ta vie et avec la mienne,
avec ton amour et les miens,
avec toutes tes douleurs,
et alors,
alors nous sommes différents,
parce que, la main sur ton épaule,
comme de vieux amis,
je te dis à l’oreille :
ne souffre pas,
le jour arrive,
viens,
viens avec moi,
viens avec tous
ceux qui te ressemblent,
les plus simples,
viens,
ne souffre pas,
viens avec moi,
parce que même si tu l’ignores
moi je le sais,
je sais où nous allons
et voici la parole :
ne souffre pas,
parce que nous gagnerons,
nous gagnerons, nous
les plus simples,
nous gagnerons,
même si tu n’y crois pas,
nous gagnerons.
 
 
Pablo Neruda (1904-1973) – Odes élémentaires (Odas elementales,
1954)









 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 5 Février 2013





Vous, les pauvres,
 Dites-moi
 Si la vie
 N'est pas une garce!
 
 Ah! Dire que
 Vous êtes les indispensables!...
 
 Ouvriers, gens modestes
 Pourquoi les gros
 Vous étouffent-ils en leur graisse
 Malsaine de profiteurs?
 
 Ouvriers,
 Les premiers à la tâche,
 Les premiers au combat,
 Les premiers au sacrifice,
 Et les premiers dans la détresse...
 
 Ouvriers,
 Mes frères au front songeur,
 Je voudrais tant
 Mettre un juste laurier,
 
 A vos gloires posthumes
 De sacrifiés.
 - La grosse machine humaine
 A beuglé sur leurs têtes,
 Et vente à leurs oreilles
 Le soupir gémissant des perclus !...
 
 Au foyer ingrat
 D’une infernale société,
 Vous rentrez exténués,
 Sans un réconfort
 
 Pour vos cœurs de « bétail pensif »…
 Et vos bras,
 Vos bras sains et lourds de sueur,
 Vos bras portent le calvaire
 De vos existences de renoncement !
 
 
Kateb Yacine   -    Soliloques












 
 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 4 Février 2013





Lu sur : Amnesty International  via  Alternative Libertaire

 

Roms : La France condamnée au Conseil de l’Europe

 

Dans sa décision rendue publique le 21 janvier 2013, le Comité européen des droits sociaux (CEDS) du Conseil de l’Europe condamne fermement la France pour violations manifestes de droits et d’accès aux droits des populations roms, suite à une saisine déposée par Médecins du Monde début 2011. Le gouvernement français doit prendre des mesures concrètes et effectives pour lutter contre l’exclusion sociale des Roms et leur garantir les mêmes droits qu’à tous.

Par ses conclusions, le CEDS condamne la France pour violation des droits inscrits dans la Charte européenne des droits sociaux révisée (CEDSR) concernant les droits des Roms au logement, à l’hébergement, à l’éducation de leurs enfants, à l’assistance sociale et médicale, au droit à la protection de la santé.

Le comité a constaté notamment que les expulsions de campements roms ont eu lieu sans respecter les conditions prescrites par la Charte et donc en violation de la dignité des personnes concernées. Il juge également insuffisante la politique du gouvernement français à l’égard des Roms, particulièrement sur l’accès à l’éducation des enfants roms et aux soins de santé. Face au manque de moyens déployés par la France pour améliorer leurs conditions de vie précaires, le CEDS considère que les Roms vivant sur le territoire français souffrent d’un traitement discriminatoire.

Cette condamnation intervient à la suite d’une réclamation déposée par Médecins du Monde le 19 janvier 2011. Depuis cette saisine, la situation des populations roms reste précaire dans certaines régions, malgré la circulaire du 26 août 2012 relative à l’accompagnement des évacuations des campements et la mise en place d’un dispositif piloté par la DIHAL (Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement).

A Marseille, quatre expulsions ont eu lieu pour le seul mois de décembre 2012 touchant près de 160 personnes, dont des femmes enceintes et des enfants. Une campagne de vaccination de MdM contre l’hépatite A sur 29 enfants a ainsi été interrompue. Les équipes de MdM témoignent d’opérations particulièrement violentes, sans consultation préalable des populations et des associations. Ces opérations se sont déroulées de nuit et en période hivernale, en utilisant de manière abusive les arrêtés de péril qui permettent de contourner la circulaire du 26 août 2012.

La France a déjà été condamnée à trois reprises par le CEDS sur la situation des Roms. Cette quatrième procédure souligne l’urgence pour le gouvernement de faire appliquer de manière effective le volet prévention de la circulaire du 26 août 2012 sur l’ensemble du territoire et de prendre des mesures d’intervention positives tenant compte des recommandations du CEDS.

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 3 Février 2013




30 Janvier 1972 ...







  • John (Jackie) Duddy (17 ans). Abattu d'une balle dans la poitrine sur le parking des appartements de Rossville. Quatre témoins ont déclaré que Duddy n'était pas armé et était en train de fuir les parachutistes quand il fut tué. Trois d'entre eux ont vu un soldat viser délibérément le jeune homme lorsqu'il courait. Il est l'oncle du boxeur irlandais John Duddy22.
  • Patrick Joseph Doherty (31 ans). Abattu par derrière alors qu'il tentait de ramper pour se mettre à l'abri sur le parking des appartements de Rossville. Doherty a fait l'objet d'une série de photographies, prises avant et après sa mort par le journaliste français Gilles Peress. Malgré le témoignage du «Soldat F» qui avait tiré sur un homme tenant et utilisant un pistolet, John Widgery a reconnu que les photographies montraient que Doherty n'était pas armé, et que des tests médico-légaux sur ses mains pour les résidus de tir se sont révélés négatifs22,23.
  • Bernard McGuigan (41 ans). Tué d'une balle à l'arrière de la tête alors qu'il était allé aider Patrick Joseph Doherty, en agitant un mouchoir blanc pour indiquer aux soldats ses intentions pacifiques3.
  • Hugh Pious Gilmour (17 ans). Touché au coude droit, la balle est ensuite entrée dans sa poitrine pendant qu'il courait d'où se trouvaient les parachutistes sur Rossville Street22. John Widgery a reconnu qu'une photographie prise quelques secondes après que Gilmour a été touché corrobore les dires de témoins affirmant qu'il n'était pas armé, et que des tests de résidus de tir ont été négatifs3.
  • Kevin McElhinney (17 ans). Abattu par derrière alors qu'il tentait de ramper pour se mettre à l'abri à l'entrée des appartements de Rossville. Deux témoins ont déclaré que McElhinney n'était pas armé22.
  • Michael Gerald Kelly (17 ans). Touché à l'estomac alors qu'il se tenait près des décombres de la barricade en face des appartements de Rossville. John Widgery admis que Kelly n'était pas armé22.
  • John Pius Young (17 ans). Touché en pleine tête alors qu'il se tenait près des décombres de la barricade. Deux témoins ont déclaré qu'Young n'était pas armé22.
  • William Noel Nash (19 ans). Touché à la poitrine près de la barricade. Des témoins ont déclaré que Nash n'était pas armé et venait en aide à une autre personne touchée quand il a été tué22.
  • Michael M. McDaid (20 ans). Touché au visage à la barricade, alors qu'il était en train de quitter à pied le lieu où se trouvaient les parachutistes. La trajectoire de la balle a indiqué qu'il pourrait avoir été tué par des soldats placés sur les murs de Derry22.
  • James Joseph Wray (22 ans). Blessé puis abattu à bout portant alors qu'il était couché sur le sol. Les témoins qui n'ont pas été appelés devant le Tribunal de Widgery ont déclaré que Wray criait qu'il ne pouvait pas bouger ses jambes avant qu'il soit mortellement touché la deuxième fois22.
  • Gerald Donaghy (17 ans). Touché à l'estomac tout en essayant de courir pour se mettre à l'abri entre Glenfada Park et Abbey Park. Donaghy a été amené dans une maison voisine par des passants, où il a été examiné par un médecin. Ses poches ont été fouillées afin de l'identifier. Plus tard, la photo du cadavre de Donaghy a montré des bombes à clous dans ses poches. Ni ceux qui fouillèrent ses poches dans la maison, ni l'officier médical de l'armée britannique (Soldat 138) qui le déclara mort peu après disent avoir vu des bombes. Donaghy avait été un membre de la Fianna Éireann, un mouvement de jeunesse républicain lié à l'Armée républicaine irlandaise22. Paddy Ward, un informateur de la police24 qui a témoigné lors de l'enquête de Saville, a affirmé qu'il avait donné deux bombes à clous à Donaghy plusieurs heures avant qu'il soit abattu25.
  • Gerald (James) McKinney (34 ans). Touché juste après Gerald Donaghy. Des témoins ont déclaré que McKinney courait derrière Donaghy, s'est arrêté et a levé les bras en criant « Ne tirez pas ! Ne tirez pas ! », quand il a vu tomber Donaghy. On lui a ensuite tiré dans la poitrine22.
  • William Anthony McKinney (27 ans). Touché par derrière lorsqu'il a tenté d'aider Gerald McKinney. Il avait quitté la zone de couverture afin d'essayer d'aider Gerald22.
  • John Johnston (59 ans). Touché à la jambe et à l'épaule gauche sur William Street 15 minutes avant que le reste de la fusillade a commencé22,26. Johnston n'était pas dans la marche, mais sur son chemin pour rendre visite à un ami à Glenfada Park26. Il est mort 4 mois et demi plus tard ; sa mort a été attribuée à des blessures qu'il a reçues ce jour-là. Il fut le seul à ne pas mourir immédiatement ou peu de temps après avoir été touché2





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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 2 Février 2013

Je relaye ici l'Appel d'André Chenet sur :

Danger Poèsie

 et

Angye Gaona ou la liberté à tires-d'ailes




 

"L'émerveillement enveloppe ma vie" (Angye Gaona)

 

 

 

 

"La poésie c’est un défi : celui de passer à la poésie en action." Angye Gaona

 

 

Les nouvelles éditions de La Voix des Autres (collection Danger Poésie) lancent une souscription d'urgence à faire circuler pour un recueil collectif intitulé "Angye Gaona ou la liberté à tire-d'ailes" dont les bénéfices seront directement reversés à Angye Gaona, poète colombienne prisonnière dans son pays et en attente d'un jugement sans cesse reporté depuis maintenant trois ans. Elle doit payer ses avocats et élever sa petite fille Azalea maintenant âgée de 7 ans. Elle subsiste à grand peine grâce à l'aide de quelques amis et de petits boulots mal rémunérés. Nous vous proposons donc d'offrir à vos parents et amis ce petit livre qui sera mis en vente au prix de 12, 50 € (7,50 € pour les auteurs). Avec votre aide, nous pourrons offrir à Angye un peu de réconfort. L'argent est le nerf de la guerre comme dit un dicton populaire. Nous comptons sur votre énergie et votre sens de la solidarité. Que le poème imprimé devienne en quelque sorte la monnaie imprescriptible de notre liberté de penser et d'agir. Début janvier 700 personnes ont "disparu" d'après une de nos sources en Colombie (Information relayée El Tiempo). Avec reconnaissance, André Chenet.

 

 

43 auteurs, 3 artistes et 8 traducteurs ont participé

à cette anthologie pour la libération d'Angye Gaona :

Angye Gaona (Colombie), Juan Gelman (Argentine), Rodrigo Verdugo Pizarro (Chili), Pedro Vianna (Brésil/ France), Ghyslaine Leloup (France), Norbert Paganelli (Corse), Ana Muela Sopeña (Espagne), Jean-Michel Sananes (France), Cristina Castello (France), Xavier Laîné (France), Raúl Moreno Jerez (Colombien), Leandro Frigoli (Argentine), Bernard Bluteau (France), Nicole Barrière (France), Ernest Pépin (Antilles), Valeria Raimondi (Italie), Andrea Garbin (Italie), François Laur (France), Loran (France), Patrick Aspe (France), Paul Araour (France), Marco Cinque (Italie), Rubén Mendoza (Colombie), Migé S. Aparicio (Espagne/ Catalogne), Soaz Sahli (France), Martine Cros (France), Huguette Bertrand (Québec), Álvaro Marín (Colombie), Dominique Valle (France), Alain Minod (France), Paloma Gueran (France), Joanne Arnott (Canada), Mery Sananes (Vénézuéla), Emmilia Gitana , Steven McCabe (GB), Tania Roura (Équator), Dana Shismanian ( Roumanie/France), Paul Araour (France), Françoise Ruban (France), Rosina Valcárcel (Pérou), Eduardo Caveri (Argentine/ France), Mariano Garrido (Argentine), André Chenet (France)

Artistes : Susana Wald (Mexique), Alexandre Gomes Vilas Boas, (Brésil ), Clementin Padin (Uruguay).

Traducteurs : Pedro Vianna, Cristina Castello, Denise Peyroche, Eduardo Cavieri, Marie-France Soumare-Lorenzi, Jefferson Vasques, Paloma Gueran, Nicolás Suescún, Tania Roura.

 

 

 

Bulletin de souscription

 

pour le recueil collectif

 

"Angye Gaona ou la liberté à tire-d'ailes"

 

 

 

 

 

Nom:                                         Prénom:

 

Adresse :

 

Ville :                                         Code postal:

Pays:

 

Téléphone: n° portable:

Adresse email :

 

Nombre d'exemplaires :

Montant du chèque à l'ordre de Danger poésie :

 

 

A envoyer à :

DANGER POÉSIE,

53 rue Yves Klein,

(Placette Honoré Daver)

F-06480 La Colle s/Loup

 

 

 

  angye-et-azalea.jpg

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 1 Février 2013




Ou comme disait l'autre : "ça fait du bien quand ça s'arrête !"




 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique