Sunday Music
Publié le 15 Juin 2014
Modeste hommage à Camera Silens, groupe Bordelais ( clin d'oeil à OPA, au passage ) des années 80.
La torture blanche
En prison, les militants de la RAF subissent un traitement spécial scientifiquement établi pour leur destruction: isolement, promenade les mains liées pendant des années, des mois de sections silencieuses, des anesthésies de force. Cette torture blanche est issue d'un programme de recherche nommé 'camera silens': le prisonnier est dans une cellule sans fenêtre ni lumière du jour, la lumière artificielle s'allume de telle manière à briser le cycle du sommeil du prisonnier, les murs sont blancs afin de briser la vue, la cellule est totalement insonorisée. Ulrike Meinhof tentera d'expliquer les sensations produites par la torture blanche: 'le sentiment que ta tête explose', 'on ne peut pas expliquer si l'on tremble de fièvre ou de froid - on gèle', 'on ne peut plus identifier la signification des mots, seulement deviner - l'utilisation de lettres en sch (ch,. ss, z, s) est absolument insupportable', 'la construction de la phrase, la grammaire, la syntaxe, on ne contrôle plus rien', 'le sentiment qu'on t'a enlevé la peau'.
J 'entends mon sang couler
Je crève lentement et sans bruit
Je ne sais même plus
Ce que je vis, ce que je suis
Counter Insurgency
J 'entends ma cervelle penser
Qu'j'suis en train de crever
Je ne sais même plus
Où je vais, ce que je sais
Counter Insurgency
Mais jamais elle n'aura ma peau... Camera Silens
Je vois la mort de si haut. . . . . . . . Camera Silens
Mourir en vidéo.. . . . . . . . .. . . . . . . . . Camera Silens
Et pour ça vous allez payer le prix de ma démence
J'entends mon sang couler
Ma tète prête à exploser
Trouver la force
De me décanaliser
Counter insurgency
Je n'attends plus rien
Des lendemains...
... Drôle de destin.
Ils parlaient souvent de l'Espagne
De corridas, d'espoir déçus
Et d'une révolution morte
Avant d'avoir vécu
Souvent ils fermaient les paupières
Au fond de leurs yeux la lumière
Ils parlaient aussi de leur terre
Balayée par le vent
Quand le feu avait ravagé
Leurs rêves de liberté
Souvent ils fermaient les paupières
Au fond de leurs yeux la lumière
Ils avaient crus qu'en se levant
Du haut de leurs quinze ans
Le soleil sécherait le sang
Ce fut l'exil pourtant
Souvent ils fermaient les paupières
Au fond de leurs yeux la lumière
Et quand les roses ont repoussé
Au-delà des Pyrénées
Ils étaient trop vieux pour repartir
Alors ils sont restés
Souvent ils fermaient les paupières
Au fond de leurs yeux la lumière
Ils parlaient souvent de l'Espagne
De corridas, d'espoir déçus
Ils parlaient aussi de leur terre
Balayée par le vent
Souvent ils fermaient les paupières
Au fond de leurs yeux la lumière