La poésie n'est pas ce qui dorlote l'âme
Publié le 20 Janvier 2014
Un texte magnifique signé m pour l'Orchestre Poétique d'Avant-guerre
La poésie n'est pas ce qui dorlote l'âme.
Elle prend là, aux tripes, pour les tordre, les nouer, les dénouer, pour les déposer plus loin, pour les soustraire, les arracher de l'ombre.
Fondant et confondant nos sens, mêlant à l'univers nos particules éphémères, reliant l'un à l'autre, l'autre à l'un, liant, déliant, désarmant le malheur têtu, armant le bonheur têtu, vêtant de soie la soie des peaux, la soie des peaux à lisser, à glisser contre d'autres peaux, renouant avec le sacré, désacralisant les nœuds, au fond de la gorge, au fond du ventre, au fond du cœur, les nœuds à desserrer, relevant la tête, relevant les défis, relevant les erreurs, révélant les horreurs, triant dans les décombres, fouillant les combles au comble de la barbarie, cherchant les nouveaux mondes, les mondes neufs où éclore, où clore les chapitres, où tourner la page, trouvant dans l'égout le goût de l'ego, trouvant dans l'égout l'écho sain où s'épanouit l'espoir, où se fonde l'espoir, où se garde l'espoir, où se poursuit l'espoir, où s'écrit l'espoir, où se dit l'espoir, où se crie, dans la marge, dans la rage, dans la furie, où se crie l'espoir, la poésie est là.
m. pour O.P.A