Qui a dit que le Blues n'était pas engagé ?
Et en plus du Blues Français môssieur !
voici donc quatre morceaux de Big Joe Hunter ...
Monsieur Mumia
La nuit dernière, les rues, les coups de feu et les coups de pied et les cris
La nuit dernière, les griffes de la mort ont pris au piège mes rêves
Quatre murs m’ont mis en boite, offert un café plein à ras bord
Quatre murs sales, c'est ma nouvelle auberge
Piégé, accusé et jugé pour meurtre au premier degré
Quelqu'un est à blâmer ! Le micro sonne bien - mais hé, ce n'était pas moi...
Mumia !
Bienvenu Mumia!
Ils m'enferment et essayent de me faire disparaître
Ils me disent non ! Je n'irai pas n'importe où
Entre ces murs, je vivrai ce que "la vie" donne vraiment
Et dans ma cellule je prends des raccourcis à travers les champs les plus lointains
Ma tête est ma maison, ma chair une traînée de boyaux et de bile
J'entends mes corésidents appelant dans le couloir
Mumia !
C’est toi, Mumia?
Derrière ma porte les condamnés survivent dans le long couloir de la mort
Face à la fausse vertu, juste la mort que je pourrais connaitre
A travers la fenêtre, bruissement, voix, entends ce son
Les ailes de l’aigle me disent « soit libre ! envoles toi ! »
Le clair de lune fait luire le chemin des sanglants rivages de la liberté
Les lueurs du printemps me frappent, plus rien n’est mortel
Mumia!
Monsieur Mumia!
Depuis mes murs ont dégouliné dans l’oubli
Le monde est immense, va juste explorer, flingue-le !
De partout viennent les gens se recueillir dans ma cellule
Aime ton voisin comme toi-même, autant que possible
Plus de billots ni de ravages, plus de professionnel du mensonge
Je ne peux pas jeter l’éponge, alors je continue ma route
Mumia!
Monsieur Mumia!
paroles : Julien Farrugia-Karen Wierzba / Musique Michel Korzec
traduction Hobo-Lullaby