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Publié le 18 Août 2012

 
 

"Lord take my soul, but the struggle continues" sont les derniers mots de l'écrivain, professeur d'université, producteur de série télévisé et défenseur de l'environnement Kenule (Ken) Beeson Saro-Wiwa. Né en Octobre 1941 à Boré au Nigeria, on ajouta Saro à son nom parce qu'il était le premier garçon de sa famille.

 En 1958 la compagnie Britannique Shell découvre du pétrole dans le delta du Niger. Ken encore jeune observe la destruction de l'environnement et l'exploitation des ressources de sa région natale. Après des années de protestation sans succès à travers ses articles dans la presse nigériane, Ken décide de fondé le MOSOP (the MOvement for the Survival of the Ogoni People) en 1990. Ce mouvement pacifique organise des protestions contre la dictature nigériane et la compagnie Shell.

 Shell et ses associés du régime militaire s'inquiètent des activités du leader du MOSOP. Il sera arrêté à plusieurs reprises et relaxé.

 Le 21 Mai 1994 Ken et huit de ses collègues du MOSOP sont arrêtés et accusés d'avoir tué quatre chefs Ogoni. Un des quatre chefs était son beau frère.

 En Février 1995 après dix mois de torture, le régime militaire décide enfin de juger Ken.

 Le 31 Octobre 1995 Ken et ses camarades sont condamnés à mort par la dictature Nigériane et exécutés par pendaison le 10 Novembre 1995.

  

struggle 

 

La lettre de Ken Saro-Wiwa rédigée en prison, résume sa vie et son combat
 
Mai 1995
 
Une année s'est écoulée depuis que j'ai été brutalement réveillé de mon lit et détenu. Soixante-cinq jours enchaînés, des semaines affamés, des mois de torture psychologique et récemment, le parcours dans une voiture asphyxiante pour comparaitre devant une court de kangourou surnommé tribunal militaire spécial où les débats ne laissent aucun doute que le jugement a été écrit d'avance. Et il n'y aura certainement pas d'appel contre la condamnation à mort.
 
Peur affreuses? À peine. Les hommes qui décrètent et surveillent ce spectacle de honte, cette charade tragique, ont peur du message, du pouvoir des idées, le pouvoir du stylo; des demandes de justice sociale et des droits de l'homme. Ils n'ont pas le sens de l'histoire. Ils ont si peur du pouvoir du message, leurs obsèques.
 
Lorsque, après avoir écrit pendant des années, j'ai décidé de mobiliser le peuple Ogoni par le message dans la rue, et permettre à ce peuple de protester contre la dévastation de l'environnement par Shell, la deshumanisation de l'environnement par les dictateurs Nigérians, je n'avais aucun doute où cela pouvait se terminer. Cette connaissance m'a donné la force, le courage, la réjouissance et un avantage psychologique sur mes bourreaux.
 
Hier, comme par voie magique, l'esprit Ogoni a apparu dans ma cellule, un beau poème de Jack Mapanje, le vétéran des prisons de Kamuzu Banda: quatre années sans aucune charge. J'avais rencontré Jack à Potsdam en 1992 et je me suis demandé comment il avait survécu à tout cela.
 
Écrivant de Leeds University, son poème m'a conseillé de porter l'armure de l'humour. La note à la fin à également été signée par Chengerai Hove, le romancier primé du Zimbabwe. Cela fait plaisir de savoir que ces hommes excellents, les meilleurs cerveaux s'inquiètent de la souffrance de l'autre.
 
Finalement la faute se trouve chez le gouvernement britannique. C'est le gouvernement britannique qui fournit des armes et de l'argent aux dictateurs du Nigeria, sachant que ces armes seront utilisés contre les citoyens innocents, non armés.
 
C'est le gouvernement britannique qui fait des bruits au sujet de la démocratie au Nigeria et en Afrique mais soutient les dictateurs à fond. C'est le gouvernement Anglais qui supporte le viol et la dévastation de l'environnement par une Compagnie de grande valeur comme Shell qui possède des employés et paie ses impôts. Mon agonie, la destruction des Ogoni et des autre peuple du delta du Niger, sont la responsabilité du gouvernement britannique.
 
Finalement, la décision revient aux britanniques, l'électorat, d'arrêter, cette grande supercherie, ce double standard qui a prolongé le cauchemar de l'Afrique et dénigre l'humanité.
 
Vivre ou mourir est immatériel. C'est un comble pour moi de savoir qu'il y a des gens qui sacrifient du temps, de l'argent et de l'énergie pour lutter contre ce mal parmi tant d'autres à travers le monde. S'ils ne réussissent pas aujourd'hui, ils réussiront demain. Nous devons continuer à nous battre pour un monde meilleur pour tous les hommes - chacun contribuant un tout petit peu à sa manière. Je vous salue tous .
 
 
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Les Coquillages de la plage de Bridlington North

 

 Ella haïssait tout ce qui était encagé, les poissons en particulier,

 

les poissons encagés dans des aquariums, des étangs, ou quoi que ce soit;

 

 "Ca me rappelle les prisons et l'esclavage" disait-elle;

 

alors, quand pour la première fois sa vue embrassa la vaste verdeur

 

 de la plage de Bridlington miroitant en ce

 

jour d'été anglais, elle salua le paysage comme

 

 une fille du sahara aux pieds déssèchés, prenant l'eau, prenant l'eau,

 

dans le creux de sa main comme une démente, nettoyant ses paumes,

 

 sautillant et riant, puis frottant ses mains

 

sur sa robe, elle jeta son derrière sur les sables de la

 

 plage et laissa la mer inspirer et expirer sur elle

 

tandis qu'elle détendait ses jambes croisées - "Libre, enfin !"

 

 annonça-t-elle aux foules inconscientes du rivage;

 

et comme le paysage marin se ralliait puis disparaissait

 

 à ses pieds, elle dessina une carte du monde : "Les Pays-Bas

 

que nous avons visité doivent être ici ; la Norvège, la Suède, là,

 

 "Au delà, La Russie !" Puis rassemblant plus de coquillages

 

et les choisissant un par un, elle se tourna vers lui :

 

 "tu te souviens d'avoir mangé du porridge de

 

coquillages de mer une fois ?" Il hocha la tête, souriant

 

 en songeant à un autre souvenir des lacs africains qu'ils avaient été contraints

 

d'abandonner. "Un jour, peut être, je prendrais cette maison

 

 pour fêter ça !" Dit-elle en appesantissant son regard sur la profonde mer.

 

Aujourd'hui, ses galets en forme d'oeufs, ses perles de coquillages

 

 brillent encore à l'appui fenêtre; ses voeux résonnent encore,

 

"Change régulièrement l'eau dans les récipients pour

 

 que les galets et les coquillages continuent de briller - tu verras,

 

c'est bien plus sain que de nourrir des poissons dans un bocal !"

 

 

 Jack Mapanje (1944 - ), poète malawien 

traduit de l'anglais par E. Dupas

Source : http://poesie-et-racbouni.over-blog.com/

 

 

 

 
 
 
 

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Publié le 17 Juillet 2012

Emprisonné dans des conditions inhumaines
Une nouvelle audience de son procès a débuter hier
Bradley Manning risque 52 ans de prison
Pour avoir dénoncé un crime de guerre
 
Des infos et une pétition ici :  http://www.bradleymanning.org/take-action
  
 
 
 
 
We are all Bradley Manning !
 
 
 
 
 
bradley manning 

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Publié le 15 Juillet 2012

MADAME TAUBIRA, GEORGES ABDALLAH VA-T-IL ENFIN ÊTRE LIBÉRÉ ?

Vendredi 20 juillet 2012, à 18 heures, nous viendrons vous le demander

place Vendôme !

 

En ce mois de juillet 2012, Georges Ibrahim Abdallah, résistant communiste

libanais, est toujours en prison en France, où il est incarcéré depuis

près de 28 ans. Il est le plus ancien prisonnier politique détenu

actuellement dans notre pays. Depuis 1999 il a terminé la peine de sûreté

assortie à sa condamnation et il est donc légalement libérable. Madame

Taubira, allez-vous le garder indéfiniment captif de l'État français ?

 

En 2003, la juridiction régionale de Pau avait d’ailleurs ordonné sa

remise en liberté, à condition qu'il quitte définitivement le territoire

français. Mais, à la suite de pressions du gouvernement étatsunien, le

ministre de la Justice de l'époque est intervenu pour faire appel de la

décision de libération et maintenir ainsi Georges Abdallah en prison.

Madame Taubira, allez-vous continuer à céder aux ingérences étrangères

dans ce dossier ?

 

Le 6 juin dernier, le Collectif pour la libération de Georges Ibrahim

Abdallah a écrit à Chritiane Taubira, nouvelle ministre de la justice,

demandant une entrevue afin de faire le point sur l'avancée du dossier de

libération de Georges Abdallah. Ce courrier rappelait entre autres

- comment une machination politico-policière avait abouti en 1987 à la

condamnation de Georges Abdallah à la réclusion criminelle à perpétuité

par la cour d'assises spéciale ;

- que le consul libanais de France a réaffirmé en novembre 2011 l'accord

des autorités libanaises autorisant la résidence de Georges Abdallah sur

son territoire, comme il l'avait déjà officiellement confirmé en juin

2007, et que le premier ministre libanais lui-même s'est entretenu sur ce

dossier avec Nicolas Sarkozy lors de sa visite officielle en France en

février 2012 ;

- qu'Yves Bonnet, directeur de la DST lors de l'arrestation de Georges

Abdallah, récemment entendu par le juge chargé du dossier, considère qu'il

est "anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en

prison".

 

Georges Abdallah a déposé en janvier dernier une nouvelle demande de

libération. Une fois de plus, il a subi les dispositions de l'inique loi

Sarkozy-Dati sur la rétention de sûreté (qu'un gouvernement réellement de

gauche devrait abolir, comme toutes les lois sécuritaires et répressives),

loi que le militant politique Georges Abdallah avait déjà expérimentée de

façon rétroactive en 2008, alors qu'elle avait été présentée comme devant

prévenir la récidive des seuls criminels sexuels.

 

En avril-mai 2012, il lui a donc été imposé, durant six semaines, un

nouveau séjour éprouvant au Centre national d’évaluation de Fresnes, au

cours duquel administration pénitentiaire, médecins, psychologues et

psychiatres ont prétendu évaluer la "dangerosité" (notion absente du code

pénal et qui renvoie à la conception réactionnaire du "risque zéro") de

son engagement politique.

 

Deux mois plus tard, la commission pluridisciplinaire des mesures de

sûreté n'a toujours pas rendu son avis, indispensable pour la procédure de

libération. Nous dénonçons fermement ce blocage inadmissible. Madame

Taubira, allez-vous débloquer l'affaire Georges Abdallah ?

 

L'avancée du dossier de libération de Georges Abdallah ne doit pas être

suspendue à la décision de pseudo-experts en maladie mentale chargés de

vérifier si Georges Abdallah est guéri de son engagement politique.

Rappelons d'ailleurs que ces "experts" ont déjà été désavoués dans le cas

du militant d'Action directe, Georges Cipriani, lorsque la cour d’appel

avait jugé en 2010 qu'ils avaient outrepassé leur mission en émettant un

avis défavorable à la libération conditionnelle en se fondant sur de

douteuses considérations d’ordre moral.

 

A son courrier du 6 juin à la ministre, envoyé de nouveau le 6 juillet, le

Collectif pour la libération de Georges Abdallah n'a pas reçu de réponse.

 

Vendredi 20 juillet 2012, à 18 heures, nous retournerons donc –

accompagnés par tous les soutiens de Georges Abdallah qui pourront appuyer

cette démarche - au ministère de la justice, place Vendôme à Paris, où

nous avions été reçus par le prédécesseur de Madame Taubira, en décembre

2011, et nous protesterons contre le mépris affiché par la nouvelle

ministre dans ce dossier.

 

Nous demanderons des comptes à l'État français et au nouveau gouvernement,

nous exigerons des engagements concernant les prochaines échéances qui

doivent permettre à Georges Abdallah de quitter enfin la prison et de

retourner dans son pays.

 

Libérez Georges Ibrahim Abdallah !

 

Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

Paris, le 14 juillet 2012

 

liberonsgeorges@no-log.org - http://liberonsgeorges.over-blog.com/

 

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Rédigé par hobo-lullaby

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Publié le 7 Juillet 2012

Lynne Stewart : Une histoire américaine

Quand le système judiciaire se met au service de l'injustice pour nier les droits des citoyens...

 

 

par Claude Jacqueline Herdhuin

Il semblerait qu’en ce début du 21e siècle rien ne soit plus important que le secret. À une époque où la technologie permet de divulguer l'information en quelques secondes et d’un bout à l’autre de la planète, les pouvoirs ne cessent d’alléguer le droit au secret. L’argument massue des gouvernements pour empêcher l’information de circuler est la sécurité. Tous les moyens sont permis.

 

Le 11 septembre a marqué le point pivot qui a légitimé toutes les exactions. Le gouvernement des États-Unis, autoproclamé principale victime du terrorisme, a oublié ses exactions passées au Vietnam, dans des États d’Amérique latine, etc. pour brandir, une fois de plus, son étendard de la Démocratie. Comme si les États-Unis étaient le symbole et le bastion de la Démocratie.

 

La démocratie américaine est fondée sur la Constitution des États-Unis (17 septembre 1787) et sur The Bill of Rights (la Déclaration des droits) adoptée le 15 décembre 1791. La Déclaration des droits regroupe les dix premiers amendements à la Constitution. Le premier amendement garantit la liberté de parole ou de la presse : « Le Congrès ne fera aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice; ou restreignant la liberté de parole ou de la presse, ou le droit du peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des griefs. » (Congress shall make no law respecting an establishment of religion, or prohibiting the free exercise thereof; or abridging the freedom of speech, or of the press; or the right of the people peaceably to assemble, and to petition the government for a redress of grievances.) Le sixième amendement garantit le droit à tout accusé d 'être jugé promptement et publiquement par un jury impartial de l'État : « Dans toutes poursuites criminelles, l’accusé jouira du droit à un procès rapide et public par un jury impartial de l’État et du district dans lequel aura été commis le crime, district dont les limites auront été préalablement délimitées par la loi, et d’être informé de la nature et la cause de l’accusation, d’être confronté avec les témoins en sa faveur, et d’avoir l’assistance d’un avocat pour sa défense. » (In all criminal prosecutions, the accused shall enjoy the right to a speedy and public trial, by an impartial jury of the state and district wherein the crime shall have been committed, which district shall have been previously ascertained by law, and to be informed of the nature and cause of the accusation; to be confronted with the witnesses against him; to have compulsory process for obtaining witnesses in his favor, and to have the assistance of counsel for his defense.)

 

Je me concentre ici sur ces deux amendements, car deux exemples probants de violation de ces droits sont les cas de Lynne Stewart et de Julian Assange.

 

Jeudi, le 19 novembre 2009, le Juge John G. Koeltl a ordonné à Lynne Stewart, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, de se présenter immédiatement pour être incarcérée. Condamnée à 28 mois de prison le 16 octobre 2006 pour conspiration et soutien matériel au terrorisme, Lynne Stewart était en liberté conditionnelle. Le gouvernement américain a fait appel et a réclamé de 15 à 30 ans de prison. Le 15 juillet 2010, le juge Koetl a augmenté la peine de Lynne Stewart à dix ans. Il a retenu l’accusation de parjure et a reproché à Lynne Stewart de n’avoir manifesté aucun remords. Combattante de longue date, Lynne n’est pas restée silencieuse durant l’année qu’elle a passée en prison à New York. Elle n’a cessé de « travailler de l’intérieur », entre autres en écrivant des lettres pour différents évènements. Mais, le gouvernement a de nouveau frappé en transférant Lynne Stewart à la prison de Carswell, au Texas. En l’éloignant « brutalement » des siens et de ses supporters, il espère la faire taire et surtout qu’on l’oublie. Mais Lynne n’est pas facile à abattre et à réduire au silence. C’est une femme énergique et qui, de plus, connaît ses droits. Le 17 décembre, elle a envoyé le courriel suivant à son fils dans lequel elle décrit la brutalité d’un pouvoir qui ne respecte plus ses propres lois.

 

12/17/10. 10:45 am

 

Surreptitiously removed without my belongings or a chance to say good bye to anyone--I thought I was going to Beekman Hospital. Instead, I took a cold busride to newburgh, and was put on a plane --Brutally cold, no jacket etc. Went to Oklahoma City, overnight and then was driven to Dallas by van the next day.

 

It's not ideal but Ican make it. Will explain more next time. Much love to all.

 

Mom

 

Enlevée en cachette sans mes effets personnels ou la possibilité de dire au revoir à qui que ce soit- - Je pensais qu’on m’emmenait à l’hôpital Beekman. Mais, on m’a conduite en autobus à Newburg où on m’a fait monter dans un avion. Il faisait terriblement froid, pas de veste, etc. Suis allée à Oklahoma City pour la nuit, puis on m’a conduite en camionnette à Dallas le lendemain. Ce n’est pas idéal, mais je tiens le coup. Donnerai plus d’explication la prochaine fois. Je vous aime tous. Maman.

 

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 Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=22464

 

 

Le 28 juin 2012, la cour d'appel des États-Unis pour le deuxième circuit (United States Court of Appeals for the Second Circuit), a maintenu la décision du juge Koeltl du 15 juillet 2010 d’augmenter à 10 ans la peine initiale de Lynne Stewart. Le 16 octobre 2006, ce même juge avait condamné Lynne Stewart à 28 mois de prison pour conspiration et soutien matériel au terrorisme.

 

Cette avocate, aujourd’hui radiée du barreau, a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d'un avocat pouvaient frapper à sa porte. Aujourd'hui, Lynne Stewart lutte non seulement pour sa liberté et ses droits, mais également pour la liberté et les droits de tous les Américains.

 

Âgée de 72 ans, elle est détenue à la prison de Carswell, au Texas depuis 32 mois. Il lui reste encore sept ans et demi avant de pouvoir espérer retrouver la liberté, à l’âge de 80 ans…

 

Si l'on fait un rapide retour sur le cas de Lynne Stewart, il ressort immédiatement qu'elle a servi de bouc émissaire au gouvernement des États-Unis. La justice américaine s’est intéressée à son cas seulement après le 11 septembre 2001. Rappelons que sa seule faute est d'avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnelles : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L'Administration Clinton n'a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et une traîtresse. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était une traîtresse à la nation.

 

Lynne Stewart est devenue un double symbole. Le gouvernement américain et ses partisans voient en elle une menace pour l'autorité et la sécurité des États-Unis, en langage clair : une menace pour leurs intérêts. En réalité, ses années de travail acharné comme militante pour la justice sociale et le respect des droits civils, sa brillante carrière d’avocate de la défense et sa connaissance sans faille de la loi et du système judiciaire sont ses seules fautes. Devenue un exemple pour de nombreux avocats plus jeunes, elle représentait un danger réel pour le gouvernement. Un danger que la justice et la loi soient respectées aux États-Unis. Pour ses partisans et les partisans des droits et liberté et du respect de la Constitution , elle est le modèle à suivre. La femme derrière laquelle on se range pour monter aux barricades et prouver au gouvernement qu’on existe, que les lois existent et qu’on n’abandonnera pas la lutte pour la justice et les droits et libertés. Elle est une héroïne.

 

En s’acharnant contre elle, l’Administration américaine contribue à en faire une héroïne encore plus grande. Lynne Stewart l’a déjà prouvé, elle n’abandonnera pas le combat. Et c’est ce que les juges lui reprochent. En sa qualité d'ancienne avocate, elle connaît tous les rouages du système judiciaires ainsi que ses droits. Elle n'est pas à la veille de se taire ou de baisser les bras. Et, advenant qu’elle ne sorte de prison qu’à l’âge de 80 ans, il est fort probable qu’elle sortira debout, le poing levé et que nombreuses seront les personnes qui l'attendront quand elle franchira les grilles.

 

Ce cas états-unien s'inscrit dans la logique mondiale d'aujourd'hui : instaurer la peur en votant et appliquant des lois contraires aux droits et libertés, cibler quelques figures pour en faire un exemple, Lynne Stewart, Julian Assange, entre autres. Tout cela au nom de la sécurité des citoyens. Le Québec ne fait pas exception comme en attestent la Loi 78 et les différentes mesures adoptées par le gouvernement Charest.

 

 

 

Claude Jacqueline Herdhuin

 

Auteure, réalisatrice, doctorante en Études et pratique des arts

 

 

 Source : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31726

 

 Quand on pense que le 4 juin 2009, dans un discours au Caire, Barack Obama déclarait :

"Mais j’ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s’exprimer et d’avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l’État de droit et l’application équitable de la justice ; un gouvernement qui est transparent et qui ne vole pas ce qui appartient à son peuple ; la liberté de vivre selon leur choix. Il ne s’agit pas simplement d’idéaux américains, il s’agit des droits de l’homme et c’est pourquoi nous les encouragerons dans le monde entier."

 

Dis donc Barack ? Tu serais pas en train de nous prendre pour des jambons ?  Parce que ta justice, elle pue la loi d'exception, le Pétinisme frémissant et le totalitarisme en manque ! Et les grands médias donneurs de leçons et assoiffés de démocratie, qui ferment leur gueule. ça fait non seulement froid dans le dos, mais ça donne envie de gerber !

 

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Vidéo-clip du documentaire sur Lyne Stewart et pétition :

http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=16312  (en anglais)

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 30 Juin 2012

Hommage et soutien aux Peuples d'Amérique Latine en lutte, en cette période difficile.
 
Manifestation
 
 
 
Avec la rage dans le piment,
 
je sors mon condor sous le bras,
 
je traverse la rue une pierre à la main,
 
je chemine sous l'oeil d'un policier qui surveille ma faim,
 
je cherche l'oreille et l'oeil de la nuit,
 
je colle des affiches, je cours sur les places,
 
je crie avec une braise sur la langue,
 
je peins sur les murs : "Vive le Che"
 
on me balance de l'eau en tuyau d'arrosage,
 
je suis le feu
 
on me donne de l'éclair en fumée,
 
je suis la terre
 
on m'ouvre une blessure où qu'elle soit
 
je suis le peuple
 
on me persécute, on m'incarcère, on me torture.
 
Je chante ma liberté, je déplace des pavés,
 
je brise bois et cristaux, je chante,
 
je vais à la grève avec ma peur naturelle et une tasse de café chaud;
 
je vole à travers la ville, je déchire l'air, j'explose les vitrines,
 
je frappe les pages des journaux,
 
je renverse les portes, je vainc masques et massues,
 
je transperce les seuils de l'histoire,
 
je suis !!
 
 
Pedro Shimose (1940-), poète bolivien
 
 
 
 
 


 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 25 Juin 2012

 
Il y a 14 ans jours pour jours, le 25 juin 1998, le grand poète Kabyle, Lounes Matoub, était assassiné près de son village natal Taourirt Moussa.
Son engagement était sans concession :
 
 
Les integristes étaient pour lui "des monstres qui éteignent les étoiles". Défenseur de la cultures Berbère, de la laicité et des femmes, il s'opposait à l'arabisation de sa patrie, il affirmait préféré mourrir pour ses idées que de lassitude dans son lit.
     

 


 
      Il était le porte parole des sans voix et des opprimés
 

 

 

En ce triste anniversaire, une pensée pour cet homme épris de liberté

 

 

drapeau-berbere.png

 

 

       

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 1 Mai 2012

 

 

Quelques mots de Paul Eluard pour dire à Angye Gaona que nous ne l'oublions pas !

 

 

Dit de la force de l’amour

 

 

 

Entre tous mes tourments entre la mort et moi

Entre mon désespoir et la raison de vivre

Il y a l’injustice et ce malheur des hommes

Que je ne peux admettre il y a ma colère

 

Il y a les maquis couleur de sang d’Espagne

Il y a les maquis couleur du ciel de Grèce

Le pain le sang le ciel et le droit à l’espoir

Pour tous les innocents qui haïssent le mal

 

La lumière toujours est tout près de s’éteindre

La vie toujours s’apprête à devenir fumier

Mais le printemps renaît qui n’en a pas fini

Un bourgeon sort du noir et la chaleur s’installe

 

Et la chaleur aura raison des égoïstes

Leurs sens atrophiés n’y résisteront pas

J’entends le feu parler en riant de tiédeur

J’entends un homme dire qu’il n’a pas souffert

 

Toi qui fus de ma chair la conscience sensible

Toi que j’aime à jamais toi qui m’as inventé

Tu ne supportais pas l’oppression ni l’injure

Tu chantais en rêvant le bonheur sur la terre

Tu rêvais d’être libre et je te continue.

 

Paul Eluard

 

 

 

 

 

http://angyegaona.blogspot.fr/

 

 

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Publié le 22 Avril 2012

 Déclaration de Georges Moustaki lue sur  : http://www.huffingtonpost.fr
 
La Grèce est mon pays d'origine. Je l'ai connue à 30 ans, et j'en suis tombé amoureux. Mes deux parents étaient grecs. Ils vivaient à Alexandrie, ville grecque, fondée par Alexandre le Grand. Alexandrie abritait aussi une école de philosophie qui en faisait la rivale d'Athènes. Mes parents étaient des fils d'immigrés. Mon grand-père paternel était tailleur, il confectionnait des gilets, des pièces uniques. Il a trouvé l'Égypte accueillante, il s'y est donc installé. Mon grand-père maternel, resté en Grèce, a subi des persécutions qui l'ont contraint à s'exiler, lui aussi.
 
J'ai attendu l'âge de 30 ans pour me rendre en Grèce. Je ne souhaitais pas faire mon service militaire auquel j'étais astreint si j'y allais. Chaque fois que je renouvelais mon passeport au consulat de Grèce, on me demandait "Et votre service? C'est pour bientôt? Quand vous rendrez-vous en Grèce?" Je leur répondais: "Envoyez-moi une demande officielle, j'y répondrai". Mais, je n'ai jamais rien reçu. À l'ambassade parisienne, la secrétaire me répétait: "Méfie-toi, si tu vas en Grèce, tu risques de te faire attraper..."
 
Après toutes ces mises en garde, j'ai fini par mettre un pied en Grèce, mais à reculons, même si j'avais passé l'âge du service. Et finalement j'ai fait un voyage merveilleux qui jusqu'à aujourd'hui me laisse des traces affectives très fortes.
 
La Grèce, je ne peux pas en parler avec une grande rigueur politique. Aujourd'hui, quand mes amis m'appellent pour me raconter leur situation, mon cœur se serre. Ce ne sont pas les plus pauvres, mais la crise a chamboulé tous leurs projets. Ils font partie de la bourgeoisie, ils ont fait des études, tout comme leurs enfants. Pourtant certains ont dû s'expatrier pour échapper à l'ouragan de la crise. Ceux qui sont restés et que l'on pensait à l'abri de tout commencent à connaître la misère.
 
Bien sûr, les plus riches, les grosses fortunes, les armateurs dont les bateaux battent pavillon maltais, s'en sortent toujours.
 
Ce que je vais dire maintenant n'est pas politiquement correct, mais à l'heure où la Grèce entrait dans l'Europe, les Grecs ont lentement glissé vers une caricature du modèle européen qu'ils enviaient, ouvrant moult boîtes et restaurants ostensiblement chics. Ils avaient un complexe, celui de croire que chez eux, c'était le tiers-monde et qu'il fallait faire aussi bien que les pays nantis. Ils auraient mieux fait de se réapproprier le mot "Europe" et de recréer un nouveau modèle, à leur sauce, plus enraciné dans leur culture. Après tout, l'Europe est un mot grec, qui signifie "celle qui voit bien".
 
Aujourd'hui, je suis heureux de voir que les Grecs sont très combatifs. Ils participent aux manifestations, signent des pétitions, lisent des déclarations. J'ai su que mon ami Theodorakis me disait que les Grecs essayaient d'imposer la voix du peuple à leur gouvernement, pour ne pas donner raison aux intérêts financiers de la communauté européenne.
 
J'espère que la Grèce va foutre le bordel. Ma sympathie va à cette attitude de contestation parce que ce n'est pas le peuple qui a créé la crise. Or, on lui fait en porter le poids. Finalement, c'est lui qui a le sens civique le plus développé, pas ceux qui veulent se conformer aux directives bruxelloises. Que le gouvernement grec ouvre grand ses yeux et ses oreilles.
 
Les Grecs sont très politisés. Avant la dictature des colonels, tout était sujet à discussion; ils commentaient à tour de bras les événements politiques. À l'époque, j'admirais beaucoup le fait que les Grecs ne discutaient pas l'un contre l'autre, mais l'un avec l'autre. Comme s'ils avaient passé une sorte de pacte tacite, pour le bien commun.
 
Lorsque les Colonels sont arrivés au pouvoir, ma conscience politique s'est réveillée. Avant, je ne faisais que des chansons d'amour ou d'humour. Depuis, je n'ai eu de cesse de donner une tournure engagée à mes textes.
 
 
On l'espère avec toi, Georges, avec en prime une belle grosse contagion !
 
 
 
 
 
 
 
Αλληλεγγύη με τους Έλληνες

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 5 Avril 2012

 Je relaie ici un article et un appel lu sur : "Info en Français sur le mouvement des travailleurs sans terre du Brésil" :

 

 

De Carajas à Pernambuco, contre l’impunité des assassins de travailleurs sans terre au Brésil. Appel aux amis du monde entier.

5 avril 2012, 2:00
Filed under: Lutte, Appel à mobilisation, Solidarité internationale, Histoire, Occupation de grandes propriétés et mise en production, répression de l´Etat, Entraves judiciaires et politiques

Cher(e)S ami(e)s

Le 17 avril 2012 nous réaliserons diverses actions pour protester contre 16 ans d’injustices et contre l’impunité persistante des responsables du massacre de Carajas, au cours duquel 19 compagnons de lutte ont été assassinés.

mst1A la suite d’un recours des coupables condamnés lors du premier jugement, le procès dort dans les tiroirs du tribunal Suprême fédéral. Les policiers sont toujours en liberté.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Pour appuyer cette mobilisation nous vous proposons de réaliser une action de solidarité dans vos pays, auprès de l’ambassade du Brésil, et d’envoyer des messages :

- au Président du Tribunal Suprême Fédéral, le Ministre Carlos Pelusso.carlak@stf.gov.br

- au Secrétaire spécial des Droits de l’Homme du gouvernement fédéral, la Ministre Maria do Rosario, Brasilia.c/o pedro.pontual@sdh.gov.br

- et aux familles des travailleurs vivant actuellement dans l’unité de production “ASENTAMENTO 17 DE ABRIL, municipalité d’Eldorado dos carajas. État de Pará; c/o Ayala Ferreira. ayalaferreira@hotmail.com  

 

Un fraternel abrazo à toutes et à tous

pour le secrétariat national,

Joao Paulo Rodrigues

Janaina Strnozake

Joao Pedro Stedile

 mst2.jpg

Rappel : Le massacre d’Eldorado dos Carajas

Le 17 avril 1996, à environ 15 heures, la police militaire a débarqué dans un campement de 1.500 travailleurs sans terre au lieu dit de la “Courbe en S» entre Eldorado dos Carajas et Maraba. Sous le commandement du major José Maria de Oliveira, commandant du CIPM 10/1 CIPOMA, deux bus et un camion en provenance de la ville de Parauapebas, avec à bord 68 hommes armés de deux carabines, quatre mitrailleuses, cinquante fusils et de revolvers.

Dans l’autre sens de la route sont arrivés trois autobus de plus. Sous le commandement du colonel Mario Pantoja Colares, commandant du bataillon de police militaire, ont débarqué 200 hommes équipés de mitrailleuses et de revolvers. Aucun des policiers ne portait d’identification appropriée. Ils avaient retiré et laissé dans la caserne la bande de tissu brodé qui les identifie.
Le bataillon de Maraba, commandé par le colonel Pantoja, a fait irruption en lançant des gaz lacrymogènes. Initialement, les travailleurs ont résisté avec des bâtons et des jets de pierres. En entendant les premiers coups de feu, ils ont tenté de s’échapper et de se protéger. Le massacre a duré environ une heure. Dix-neuf travailleurs ont été tués et 69 autres ont été blessés.

Les travailleurs assassinés sont Altamiro Ricardo da Silva (42 ans), Antonio Costa Dias (27 ans), Raimundo Lopes Pereira (20 ans), Leonardo Batista de Almeida (46 ans), José Ribamar de Souza (22 ans), Oziel Alvez Pereira (17 ans), Manoel Alvez de Souza (49 ans) Lourival da Costa Santana (26 ans), Antonio Alves da Cruz (59 ans), Abílio Alves Rabelo (57 años), João Carneiro da Silva, Antonio “Irmão”, José Alves da Silva (65 ans), Robson Vitor Sobrino (25 ans), Amâncio dos Santos Silva (42 ans), Valdemir Ferreira da Silva, Joaquin Pereira Veras (32 ans) et João Rodrigues Araujo.

Deux des blessés sont morts peu après : Francisco Divino da Silva et João Batista Penha.

Avril 2012. Les assassinats de Sans Terre continuent au Brésil.

 mst3.jpg

Ces derniers jours quatres travailleurs sans terre ont été assassinés au Brésil.

Le 23 mars dernier, Antônio Tiningo a été assassiné dans une embuscade alors qu’il se dirigeait vers le campement de l’hacienda Açucena, municipalité de Jataúba, dans une zone rurale de l’Éat de Pernambuco.

Tiningo était un des coordinateurs du campement installé sur le grand domaine de l’hacienda Ramada, occupé il y a plus de trois ans. A la fin de 2011, bien que mise en production par les Travailleurs Sans Terre, cette hacienda a été rachetée par un entrepreneur du secteur de la confection et de la spéculation immobilière, connu comme Brecha Maia. Après l’achat des terres, ce grand propriétaire – qui possède d’autres haciendas dans la région – a expulsé illégalement des familles sans aucun mandat de justice ni présence de la police.

Les familles paysannes ont réoccupé la terre en février 2012 et depuis lors le propriétaire a menacé de les expulser par la force, menaçant personnellement plusieurs leaders régionaux dont Antonio Tiningo.

La semaine passée, Brecha Maia avait déclaré qu’il procèderait de gré ou de force à l’expulsion des familles et que cela se ferait le vendredi 23 au plus tard, jour de l’assassinat de Tinigo.

L’assassinat d’Antonio Tiningo est une conséquence de plus de l’inaction de l’État face à la violence et à l’impunité qui règnent dans l’état de Pernambuco. Vu que dans cette région les pouvoirs publics entretiennent des liens étroits avec les grands propriétaires terriens, le Mouvement des Travailleurs Ruraux Sans Terre (MST, www.mst.org.br) exige que soit nommé un délégué spécial pour traiter rapidement cette affaire.

La direction du MST a également exigé la présence de l’Ombusdman Agraire National, Dr. Gercino Filho, pour qu’il visite la région afin de dialoguer et de trouver des solutions aux fréquents conflits agraires dans cette zone.

mst4.jpg

Rassemblement du 2 avril 2012 en mémoire de João Pedro Teixeira, leader paysan assassiné par des hommes de main du grand propriétaire terrien, le 2 avril 1982, sur l'autoroute de Café do Vento, Sapé.

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Elizabeth Teixeira, veuve du leader paysan assassiné : “bien que je porte le poids de mes presque 90 ans je lutterai toujours pour la réforme agraire au Brésil, qui n'a pas encore été réalisée"

Traduction : Thierry Deronne

Pour soutenir concrètement le MST dans sa lutte, on peut écrire à Salete Carollo, prointer@mst.org.br

Pour une information continue en français sur les activités du MST : http://mouvementsansterre.wordpress.com/

 

 

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 18 Mars 2012

 
 
Juste quelques questions
 
 
Un jour j'ai demandé:
"Grand-père, où est Dieu?
Il me regarda d'un oeil triste
Et ne me répondit rien.
 
Mon grand-père mourut dans les montagnes,
Sans prières, ni confession,
Et c'est les indiens qui l'enterrèrent,
Flûte indienne et tambour.
 
Un autre jour, j'ai demandé:
"Père, qu'est-ce vous savez de Dieu?
Il me regarda d'un oeil triste,
Et ne me répondit rien.
 
Mon père mourut dans les mines,
Sans prières ni confession.
Couleur de sang de mineur,
Voilà la couleur de l'or du patron!
 
Mon frère vit dans les montagnes,
Et ne connaît pas la fleur.
Sueur, serpent et malaria,
C'est la vie du bûcheron.
 
Et que personne ne le demande,
S'il sait où est Dieu:
Par sa maison n'est pas passé
De monsieur aussi distingué...!
 
Je chante par les chemins,
Et quand je suis en prison,
J'entends la voix du peuple,
Qui chante mieux que moi.
 
Il y a une chose dans la vie,
Plus importante que Dieu:
C'est que personne ne crache du sang
Pour qu'un autre vive mieux.
 
Que Dieu aide les pauvres?...
Peut-être que si..., ou peut-être que non...,
Mais il est certain qu'il déjeune
À la table du patron!
 
 
Atahualpa Yupanqui
 
 
 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

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