Publié le 15 Janvier 2012

 
 
Quelle différence y a t-il entre le mouvement occupy et  le nouveau record d'abstention qui guette l'élection présidentielle Française ?
La même qu'il y a entre désobéissance et obéissance ...
 
Voici deux citations de Howard Zinn, historien et politologue Américain (1922 - 2010) auteur de “Une histoire populaire des Etats-Unis” :
 
"La désobéissance civile n'est pas notre problème. Notre problème est l'obéissance civile. Notre problème est que les gens du monde entier ont obéi aux diktats des dirigeants ... et des millions ont été tués à cause de cette obéissance ... Notre problème est que les gens sont obéissants allover le monde dans le visage de la pauvreté et la faim et de la stupidité, et la guerre, et cruauté. Notre problème est que les gens sont obéissants alors que les prisons sont pleines de petits voleurs ... (et) les voleurs à queue sont la gestion du pays. C'est notre problème ".
 
"Nous n'avons pas à s'engager dans le grand, les actions héroïques de participer dans le processus de changement. Petits actes, lorsqu'elle est multipliée par des millions de personnes, peut transformer le monde ".
 
Cette désobéissance qui a apporter  la fin de la ségrégation, la fin de la guerre au Vietnam, des victoires sur l'esclavagisme (même s'il reste beaucoup à faire) ...
Et même des acquis sociaux dont les Français sont si fiers mais qu'il ne savent pas défendre.
Partout dans le monde les peuples sont opprimés, les crises, les guerre les montés de nationalisme, sont des outils des pouvoirs en place pour nous faire rentrer dans un moule.
Alors, déobéir ou pas ?
Le problème est que : "qui ne dit mot consent" et obéit par voix de conséquence. Se rendant ainsi complice d'une fatalité avec laquelle il n'est souvent pas d'accord !
Penser autrement, croire que cela est possible est déjà un acte de désobéissance salvatrice.
Ne prenons pas le mouvement Occupy de haut, car c'est peut être de lui que viendra un profond changement.
Donnons lui de l'écho, par tout les moyens possibles, chacun à notre niveau. Et si possible de l'ampleur par un mouvement populaire massif.
La désobéissance salvatrice, celle qui fait écater la justice au nez et à la barbe des lois, cela peut commencer à tout les niveaux.
Faire la démarche pour lire une autre Presse, se rendre dans une réunion pour se faire une opinion, cela peut commencer à tout les niveaux ...
 
Et même d'écouter un morceau des Minutemen !
 
 
 
Encore Merci à Howard Zinn pour sa lucidité !

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Publié le 7 Janvier 2012

 
Petits copiés collés ...
 
1 extrait du site TOTAL ( rubrique gaz de shiste)  link
 
Réduire les nuisances en surface
 
Chaque puits produisant moins de gaz qu'un forage conventionnel, il faut en multiplier le nombre. . Pour limiter et réduire l'impact sur le paysage, les puits sont regroupés en « grappes » de 10 ou 15 au sein d'une même plateforme de forage, baptisée « cluster ».
 
 
 
De plus, une fois le forage terminé, le derrick, qui mesure 20 à 30 mètres de haut, est enlevé. La production lancée, il ne reste donc que les têtes de puits d'une hauteur d'environ 1,20 mètre.
 
 
 
La mise en production des gaz de schiste engendre également du bruit et des nuisances de chantier liés aux opérations de fracturation. Toutefois, celles-ci ne durent que quelques jours par puits. En zone urbaine, la construction de murs de sable antibruit permet de remédier à ce problème.
 
 
 
Par ailleurs, la logistique associée à la fracturation génère un trafic important de camions, pour amener le matériel de forage, éventuellement l'eau si elle n'est pas présente sur place et, enfin, évacuer les eaux de rejet à la fin des opérations. Mais comme le bruit, ce trafic est limité dans le temps, lors de la phase de mise en production des puits.
 
 
 
 
La fracturation hydraulique et les « événements microsismiques »
 
La fracturation hydraulique provoque, au niveau de la roche-mère, des secousses infimes, qualifiées d’« événements microsismiques ». Bien qu’elles soient capables de réaliser des fissures dans la roche-mère, elles ne sont détectables que par les instruments de mesure les plus fins. Leur magnitude est en effet extrêmement basse : - 3 en moyenne sur l’échelle de Richter. L’être humain ne peut percevoir une secousse qu’à partir de +3 (ce qui correspond à une magnitude un million de fois plus forte !). Les sismographes enregistrent quant à eux quotidiennement plusieurs milliers de secousses inférieures à 2.
 
 
 
2 Extrait du Monde du 3 Janvier 2011  link 
 
Total continue d'investir dans les gaz de schiste aux Etats-Unis. Le groupe pétrolier français s'est associé au groupe d'hydrocarbures gazier américain Chesapeake Energy et à son partenaire EnerVest en prenant une participation de 25 % dans leurs gisements dans l'Ohio pour 2,3 milliards de dollars.
Total leur a versé près de 700 millions de dollars en numéraire et devra également financer jusqu'à 1,63 milliard de dollars sur une période de 7 ans maximum, soit 60 % des investissements futurs de ses partenaires "liés à la réalisation de nouveaux puits" dans le cadre de cette coentreprise.
 
 
3 Lu dans LaPresse.ca le 3 Janvier 2011 link
 
Agence France-Presse
Washington
L'Ohio a suspendu un projet de fracturation hydraulique à la suite d'une série de 11 petits tremblements de terre provoqués selon des chercheurs par cette technique d'injection d'eau sous terre, ont indiqué mardi des fonctionnaires de cet État du nord des États-Unis.
 
Le plus récent et le plus fort de ces séismes a atteint le 31 décembre le degré 4 sur l'échelle de magnitude du moment près d'un puits d'injection d'eau usée exploité par la société D&L Energy à Youngstown, dans le nord-est de l'État.
 
«Par précaution, nous sommes parvenus à un accord avec le propriétaire du puits pour suspendre les injections jusqu'à nous soyons en mesure de mettre en évidence un lien potentiel avec une récente activité sismique», a déclaré le directeur des ressources naturelles de l'Etat, James Zehringer.
 
Les autorités locales avaient déjà suspendu l'injection de l'eau dans ce puits après une secousse de magnitude 2,7 le 24 décembre mais elles ont étendu le périmètre d'interdiction dans un rayon de 8 km autour du puits à la suite de la dernière secousse, ont indiqué des responsables du secteur.
 
 
4 Pensée du jour :
 
« L’appât est le moyen de prendre le poisson là où vous le désirez, attrapez le poisson & vous oubliez l’appât. Le piège est le moyen d’attraper le lapin là où vous le voulez, attrapez le lapin & vous oubliez le piège. Les mots sont destinés à attraper les idées là où vous le voulez, saisissez les idées & vous oubliez les mots. Où trouverai-je un homme qui oublie les mots & qui a un mot avec lui ? »
 
Tchouang-tseu  -  penseur chinois du IVe siècle av. J.-C
 
 
Merci à Total de continuer à nous faire croire que la défense de l'environnement lui est plus précieuse que les profits (10 milliards d'euros en 2010) réalisés par cette firme chère aux cormorans Bretons !
 
Sans parler des effets bénéfiques de l'exploitation du gaz de shiste sur les nappes phréatiques :
Alors pour tout cela et pour le reste Merci à Christophe-Gabriel-Jean-Marie Jacquin de Margerie ( 2 800 000 € en 2008 -  11e patron le mieux payé de France)
Bises mazoutées
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #apprentis sorciers

Publié le 4 Janvier 2012

 

Petit clin d'oeil au "MI" Lieu du Blues

Petite association d'Ampuis, pays de la Côte Rotie

Petit garage aménagé en salle de concert ...

Merci à BlackJack !     link

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 3 Janvier 2012

 
 
 
Les opinions prêtes à servir
qu’on te ficelle en un bouquet
et que tu n’oserais flétrir
en tes propos ni en pensées,
toujours opinant du bonnet,
idolâtrant comme on respire
et peut-être inconscient du fait
ou refusant d’en convenir…
yeux dans les yeux regarde-les,
ces opinions prêtes à servir,
ces intouchables points de mire !
Et ne te laisse assujettir !
Et qu’importe ton désarroi !
Questionne-les ! Questionne-les
avec tes doutes et tes désirs,
avec tes craintes et tes émois
et tout ce qui sommeille en toi !
Et à toi-même tu naîtras !
 
Esther Granek, Synthèses, 2009
 
 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 2 Janvier 2012

 

 

 

 

Une pensée et des voeux de liberté pour Angye Gaona, poéte Colombienne, dont le procès dèbutera le 23 janvier 2011

Son crime : Avoir eu le courage de témoigner pour dénoncer un génocide dans cette Colombie oû le seul fait  de penser est déjà un délit !

 

Angye Gaona66

.

 

"Toma este pan,           "Prends ce pain
toma esta vida,           prends cette vie
toma la Tierra             prends la Terre
que es tuya."              qui est à toi"


Angye Gaona

 

Quelques mots d'Eluard pour nous rappeler l'importance du prisme poétique

"La poésie véritable est incluse dans tout ce qui n'est pas conforme à cette morale, qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes, des prisons, des églises, des bordels. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui affranchit l'homme de ce bien épouvantable qui a le visage de la mort...Paul Éluard in "La poésie inséparable de la révolution" - 1936

 

Et petite traduction personnelle d'un poème d'Angye Gaona qui donne envie de crier, et qui montre non seulement le talent  de cette femme, mais aussi son engagement et sa détermination ...

 

 

Muettes poitrines

 

Je te le dis avec calme et sagesse, muette poitrine

Tu ne peux contenir toute l’eau des mers

Prends quelques onces de vagues sauvages

De mousse rebelle

Laisse s’agiter en toi

Tel  un cheval intrépide

Cette eau avide et lancinante façonnée par le temps

Respire et prépares toi, muette poitrine

N’essayes pas de contenir tout l’air de la terre

Prends seulement une faible inspiration

Caresse d’un instant, murmure d’un dernier soupir

Et laisses aller aussi libre que ton désir

Ce vaste et immense instinct

Souffle fort ce qui te reste,

N’avales plus de larmes, muette poitrine

Et si un enfant prisonnier pleure, tu le diras

Et si un homme est torturé, tu le diras

Il n’est plus temps de garder ta colère, te dis-je

Il est temps de forger et de faire luire le tranchant

 

Angye Gaona

 

 

Political-Prisoners

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 22 Décembre 2011

 
 
Si nous le voulons

« Nous serons un peuple, si nous le voulons, lorsque nous saurons que nous ne sommes pas des anges et que le mal n’est pas l’apanage des autres.
Nous serons un peuple lorsque nous ne dirons pas une prière d’action de grâces à la patrie sacrée chaque fois que le pauvre aura trouvé de quoi dîner.
Nous serons un peuple lorsque nous insulterons le sultan et le chambellan du sultan sans être jugés.
Nous serons un peuple lorsque le poète pourra faire une description érotique du ventre de la danseuse.
Nous serons un peuple lorsque nous oublierons ce que nous dit la tribu..., que l’individu s’attachera aux petits détails.
Nous serons un peuple lorsque l’écrivain regardera les étoiles sans dire : notre patrie est encore plus élevée... et plus belle !
Nous serons un peuple lorsque la police des mœurs protégera la prostituée et la femme adultère contre les bastonnades dans les rues.
Nous serons un peuple lorsque le Palestinien ne se souviendra de son drapeau que sur les stades, dans les concours de beauté et lors des commémorations de la Nakba. Seulement.
Nous serons un peuple lorsque le chanteur sera autorisé à psalmodier un verset de la sourate du Rahmân dans un mariage mixte.
Nous serons un peuple lorsque nous respecterons la justesse et que nous respecterons l’erreur. »
Mahmoud Darwich
 
 Et lorsque le monde du partage remplacera le partage du monde ...
 
 
 
 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 10 Décembre 2011

 
 
Depuis  1976, Léonard Peltier est incarcéré sous le matricule n° 89637 - 132
 
 Condamné à perpétuité suite à un procès politiquement manipulé ...
... Un communiqué de presse d'Amnesty International sur ce lien :  link    
 
 et un documentaire :
 
résument très bien l'affaire
 
 
leonard-peltier-1.jpg
 
Son seul crime est d'être un défenseur de la cause Indienne et membre de l'Américan Indian Movement.
Alors pour ne pas l'oublier ni lui ni sa cause ...
 
 !
 
Ceux qui désirent adresser une pétition au Prix Nobel de la Paix et néanmoins Président des Etats unis d'Amérique, Monsieur Obama, peuvent le faire ici : link
Suivant le droit Américain, Barack Obama est en effet le seul à pouvoir débloquer la situation en accordant la grâce présidentielle !
Comment ce poême écrit en prison par Léonard Peltier ne fait pas prendre conscience à un Prix Nobel de la Paix, noir américain ( avec tout les souvenirs douloureux que cela évoque )  que la cause Indienne est juste et que de maintenir Peltier en prison est non seulement un acte barbare, mais ne grandit pas ni ne sert les Etats Unis ... Bien au contraire !

 

 

Péché« aboriginel »

Nous naissons tous innocents.
Nous devenons tous coupables.
Dans cette vie tu deviens coupable d’être toi.
Être soi-même, c’est ça le Péché « aboriginel »,
Le pire de tous les péchés.
C’est un péché que l’on ne te pardonnera jamais.
Nous les Indiens sommes tous coupables,
Coupables d’être nous-mêmes.
On nous enseigne cette culpabilité dès la naissance.
Nous l’apprenons consciencieusement.
A chacun de mes frères et à chacune de mes sœurs
Je dis,
Sois fier de cette culpabilité.
Tu n’es coupable que de ton innocence,
D’être toi-même,
D’être indien,
D’être humain.
Être coupable te rend sacré.

Leonard Peltier
    
 
  Aors Barack, si tu nous lis ...

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 4 Décembre 2011

        
Modeste Hommage à ce Folksinger épris de Liberté ...
« Toute personne prise en flagrant délit en train de chanter une de mes chansons sans ma permission
deviendra sûrement un de mes bons amis, parce que c’est la raison principale pour laquelle je l’ai
écrite » Woody Guthrie (1912-1967)
 
 
Influencé par Joe Hill, chanteur et syndicaliste sur lequel on peut trouver un article très intérresssant ( ainsi que sur la contre culture ouvrière ) sur ce lien :     link 
               
 
Cisco Houston vieux compagnon de route de Woody Guthrie interprètant une chanson de Joe Hill :
 
Comme quoi la propagande date d'avant 1984 ...
Woody a également influencé nombre de chanteurs ...
L'un des plus célèbres, Bob Dylan qui lui dédia ce morceau :
I'm out here a thousand miles from my home,
Je suis perdu ici à un millier de milles de chez moi,
Walking a road other men have gone down.
Marchant sur une route que d'autres hommes ont foulés.
I'm seeing your world of people and things,
Je vois ton monde de gens et de choses,
Your paupers and peasants and princes and kings.
Tes pauvres, tes paysans, tes princes, tes rois.
Hey, hey Woody Guthrie, I wrote you a song,
Hey, Woody Guthrie, je t'ai écrit une chanson,
About a funny old world that's a coming along,
Sur un drôle de vieux monde qui suit son chemin.
Seems sick and it's hungry, it's tired and it's torn
Il semble malade et affamé, il est fatigué et déchiré,
It looks like it's a dying and it's hardly been born.
Il est comme mourant et vient à peine de naître.
Hey, Woody Guthrie, but I know that you know,
Hey, Woody, mais je sais que tu connais,
All the things that I'm saying, and many times more,
Toutes les choses que je dis et beaucoup plus encore.
I'm a singing you the song, but I can't sing enough,
Je te chante cette chanson, mais je ne peux pas chanter assez,
Cause there's not many men that done the things that you've done
Car il n'y a pas beaucoup d'hommes pour faire ce que tu as fait.
Here is to Cisco and Sonny and Leadbelly too,
C'est pour Cisco et Sonny et aussi Leadbelly,
And to all the good people that traveled with you,
Et pour tous ces braves gens qui voyagèrent avec toi,
Here is to the hearts and the hands of the men,
C'est pour le coeur et les mains des hommes
That come with the dust and are gone with the wind.
Qui sont venus avec la poussière, et sont partis avec le vent.
I'm leaving tomorrow, but I could leave today,
Je partirai demain, mais je pourrais partir aujourd'hui,
Somewhere down the road someday.
Quelque part sur la route, peu importe quand.
The very last thing that I'd want to do
La toute dernière chose que je voudrais faire,
Is to say I've been hitting some hard traveling too.
C'est te dire : J'ai, moi aussi, fait un dur voyage.
 

 
Pour les amoureux de Dylan, rendez vous sur ce blog : link
D'autres pointures lui doivent beaucoup :
 
 Ainsi que des artistes plus récents qui perpétuent l'hommage, dans sa chanson la plus célèbres et dans une version qui donne une intemporalité à ce morceau :
 

 
 
Alors merci à Woody Guthrie qui continue à arpenter son chemin, en espèrant que d'autres continue sa lutte
 
 

 
 
 
 

I ain’t got no home/Woody Guthrie

Je n’ai plus de maison. « A présent je vagabonde et vois

ce que je peux voir… ce méchant monde immense est un

bien drôle d’endroit : le joueur est riche, le travailleur

est pauvre, et dans ce monde-là je n’ai plus de

maison… »

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 26 Novembre 2011

   
            
En lisant l'éthymologie du mot travail ...
 
"Selon Alain Rey, le mot travail (apparu vers 1130) est un déverbal  de travailler, issu (vers 1080) du latin populaire tripaliare, signifiant « tourmenter, torturer avec le trepalium »."
Source Wikipédia
 
Et en la comparant à la définition du capitalisme dans dictionnaire Larousse ...
 
« statut juridique d'une société humaine caractérisée par la propriété privée des moyens de production et leur mise en œuvre par des travailleurs qui n'en sont pas propriétaires. »
 
Un légers rictus commença à relier mes deux oreilles !
 
Mais commençons par le commencement et plantons le décor :
 
 
    
    
Et pourtant que ne fait on pas pour nous vanter les mérites du travail ?             
   
"Tout salaire mérite travail"  Yvon Gattaz
  
Voire pour le glorifier ?
    
  
  
  
Nietzsche, reconnu comme un des plus grands penseurs, parlait de la glorification du travail en ces termes :  
   
«  Dans la glorification du “ travail ”, dans les infatigables discours sur la “ bénédiction du travail ”, je vois la même arrière pensée que dans les louanges adressées aux actes impersonnels et utiles à tous :à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, ce qu’on sent aujourd’hui, à la vue du travail – on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir -, qu’un tel travail constitue la meilleure des polices, qu’il tient chacun en bride et s’entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l’indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l’amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi une société où l’on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l’on adore aujourd’hui la sécurité comme la divinité suprême. – Et puis ! épouvante ! Le “ travailleur ”, justement, est devenu dangereux ! Le monde fourmille d’ “ individus dangereux ” ! Et derrière eux, le danger des dangers – l’individuum ! » 
Nietzsche. .Aurores (1881), Livre III, § 173 et § 206, trad. J. Hervier, Gallimard, 1970.
 
   
  
 
La sécurité parlons en, ne serai-ce pas plutôt la peur du chômage ?  
      
D'après Marx :
"L’excès de travail imposé à la fraction de la classe salariée qui se trouve en service actif grossit les rangs de la réserve, et, en augmentant la pression que la concurrence de la dernière exerce sur la première, force celle-ci à subir plus docilement les ordres du capital. "
  
Que l'on rapprocher d'une certaine manière à cette analyse de  Marc Lefrere :
 

Le capitalisme est une forme économique de l'esclavage

Le titre est certainement assez osé, et je ne doute pas qu'il sera jugé excessif. Il y a malgré tout des considérations utiles à tirer d'une comparaison entre l'esclavage et le capitalisme; et j'espère vous le montrer. Précisons tout de suite que cette comparaison n'a de sens que d'un point de vue économique, puisque le capitalisme est un système économique, et que l'esclavage lui-même a connu des justifications économiques. La comparaison ne portera donc pas sur les droits qui sont reconnus à l'esclave ou à l'ouvrier : ces droits sont, dans un cas comme dans l'autre, extrêmement variables, selon les époques et les cultures.

Qu'est-ce que l'esclavage? C'est la possession d'un homme à qui on est sensé donner nourriture, logis, bien de nécessité et quelques autres en fonction des services rendus et des relations que le maître entretient avec son esclave. Dans l'antiquité, certains s'occupaient même de la formation technique, voire intellectuelle, de leurs esclaves : c'est ainsi que l'esclave Epictète fut formé à la philosophie.

Qu'est-ce que posséder des moyens de productions? C'est acheter les conditions de travail d'un homme, afin de tirer ensuite profit de son travail.

Dans un cas, on achète un homme et on tire profit de son travail.

Dans l'autre cas, on achète les conditions de possibilité du travail, et donc, dans des conditions ordinaires, de la survie d'un homme, et on tire profit de son travail.

Le but est donc le même : tirer profit du travail d'autrui (ce qui est le propre du capitalisme, puisque son but est d'accroitre le capital en faisant les bons investissements).

Le moyen diffère. Mais nous devons souligner qu'il diffère surtout pour ce qui concerne des conditions extérieures au capitalisme et au domaine économique proprement dit. Heureusement, l'employeur n'a pas le droit de châtier corporellement son employé, par exemple, mais cet interdit ne relève pas de la définition même du capitalisme, qui n'a pas toujours eu ces scrupules. Et l'honnêteté oblige à dire que les droits reconnus aux travailleurs ne sont pas assurés par l'idéologie capitaliste, mais par la vigilance de l'Etat ou par les luttes et la surveillance syndicales.

Aussi bien pourrions-nous imaginer un pays où l'esclavage serait toujours permis, mais où cette pratique aurait été finalement plus "humanisée", par l'imposition de certaines règles de conduites : le maitre ne doit pas tuer son esclave, il ne doit même pas le blesser physiquement, ni lui interdire de se marier, etc.. Mais tout le travail de l'esclave restera possession du maître, qui, en retour, lui donnera de quoi vivre.

L'esclave vit ainsi directement sous la dépendance de son maître. L'employé ne vit pas directement sous la dépendance du capitaliste ; il a d'abord l'impression de vivre par son travail. Mais il faut avouer que la différence paraît moins nette. Car, à cause de la relation de dépendance qui existe malgré tout entre le capitaliste et l'employé, c'est au premier qu'appartient d'abord toute la richesse produite. Et ce n'est qu'en un second temps qu'il donne une part de cette richesse à son employé. Et l'on sait que ces dernières décennies la part de richesse reversée au travail n'a cessé de diminuer - ce qui est tout à fait dans la logique du capitalisme.

Nous nous demandons franchement quelle différence fondamentale existe alors entre les deux systèmes du point de vue économique. Dans les deux cas, la somme de travail et surtout la somme de richesse produite est la propriété du maître ou du capitaliste. Et celui-ci en redistribue une part à son esclave ou à son employé.

On me dira : mais tout de même, l'employé peut partir de son entreprise s'il n'est pas content! L'esclave, lui, ne le peut pas. Certes, mais cette objection prend appui sur une considération qui sort du domaine économique : il ne peut donc servir pour montrer que d'un point de vue économique il y a une différence. En outre, il faut observer que le capitalisme tend naturellement à empêcher la contestation des employés : en favorisant les grands regroupements, il conduit à niveler les conditions de travail, et même à les détériorer si cela permet des profits supplémentaires. Et il ne trouve pas intérêt à investir dans les zones où les exigences sociales sont jugées excessives, et préférera donc s'installer là où les employés seront plus "concurrentiels", c.-à-d. là où le profit sera meilleur. Dans un environnement de libre échange, les emplois ne pourront donc pas être viables si les employés ne se plient pas à la nécessité d'offrir du profit.

L'employé peut donc certes partir de son entreprise, mais que trouvera-t-il ailleurs? Rien de mieux, voire pire : le chômage. Il y a donc bien une sorte de chantage, qui n'est plus strictement "travaille pour moi ou meurs", mais qui s'en rapproche étrangement.

Il me semble ainsi que, du point de vue économique, le système capitaliste n'est rien d'autre qu'un système d'esclavage décentré et donc déguisé. Au lieu d'annoncer clairement que l'on possède un homme, on s'arrange pour qu'un homme soit obligé de venir nous offrir son travail. De la sorte, il y a pour lui, en fait, du point de vue économique, les mêmes contraintes et les mêmes résultats.

Sans doute ce rapprochement paraitra encore excessif, même après ces explications. Mais nous avons voulu montré que, pour ce qui concerne la logique économique de fond, le capitalisme était idéologiquement parent de l'esclavagisme.

Il est toujours un peu surprenant de constater comment les capitalistes, pour défendre leur position, renvoient leurs adversaires aux crimes du communisme, comme si être anticapitaliste impliquait forcément de revenir à de tels modèles. Il sera tout de même bon, alors, de leur rappeler qu'autrefois le capitalisme a bel et bien été esclavagiste, au sens le plus fort et le plus douloureux du terme. Pourquoi donc n'en ont-ils pas déduit qu'il fallait l'abandonner?

 
    1er Février 2009 par Marc Lefrere - blog Médiapart  
  
  
Et l'on voit que le piège est au point
    
travail-a-la-chaine0     poules batterie

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Publié le 11 Novembre 2011

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Sur la grand'route
Nous sommes les crève-de-faim
Les va-nu-pieds du grand chemin 
Ceux qu'on nomme les sans-patrie
Et qui vont traînant leur boulet 
D'infortunes toute la vie, 
Ceux dont on médit sans pitié 
Et que sans connaître on redoute 
Sur la grand'route.

Nous sommes nés on ne sait où 
Dans le fossé, un peu partout, 
Nous n'avons ni père, ni mère, 
Notre seul frère est le chagrin 
Notre maîtresse est la misère 
Qui, jalouse jusqu'à la fin 
Nous suit, nous guette et nous écoute 
Sur la grand'route.

Nous ne connaissons point les pleurs 
Nos âmes sont vides, nos coeurs 
Sont secs comme les feuilles mortes. 
Nous allons mendier notre pain 
C'est dur d'aller (nous refroidir) aux portes. 
Mais hélas ! lorsque l'on a faim 
Il faut manger, coûte que coûte, 
Sur la grand'route.

L'hiver, d'aucuns de nous iront 
Dormir dans le fossé profond 
Sous la pluie de neige qui tombe. 
Ce fossé-là leur servira 
D'auberge, de lit et de tombe 
Car au jour on les trouvera 
Tout bleus de froid et morts sans doute 
Sur la grand'route.
 
Gaston Couté
gromaire va nu pied

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #errances