Publié le 15 Janvier 2012
Publié le 7 Janvier 2012
Publié le 4 Janvier 2012
Petit clin d'oeil au "MI" Lieu du Blues
Petite association d'Ampuis, pays de la Côte Rotie
Petit garage aménagé en salle de concert ...
Merci à BlackJack ! link
Publié le 3 Janvier 2012
qu’on te ficelle en un bouquet
et que tu n’oserais flétrir
en tes propos ni en pensées,
toujours opinant du bonnet,
idolâtrant comme on respire
et peut-être inconscient du fait
ou refusant d’en convenir…
yeux dans les yeux regarde-les,
ces opinions prêtes à servir,
ces intouchables points de mire !
Et ne te laisse assujettir !
Et qu’importe ton désarroi !
Questionne-les ! Questionne-les
avec tes doutes et tes désirs,
avec tes craintes et tes émois
et tout ce qui sommeille en toi !
Publié le 2 Janvier 2012
Une pensée et des voeux de liberté pour Angye Gaona, poéte Colombienne, dont le procès dèbutera le 23 janvier 2011
Son crime : Avoir eu le courage de témoigner pour dénoncer un génocide dans cette Colombie oû le seul fait de penser est déjà un délit !
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"Toma este pan, "Prends ce pain
toma esta vida, prends cette vie
toma la Tierra prends la Terre
que es tuya." qui est à toi"
Angye Gaona
Quelques mots d'Eluard pour nous rappeler l'importance du prisme poétique
"La poésie véritable est incluse dans tout ce qui n'est pas conforme à cette morale, qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes, des prisons, des églises, des bordels. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui affranchit l'homme de ce bien épouvantable qui a le visage de la mort..." Paul Éluard in "La poésie inséparable de la révolution" - 1936
Et petite traduction personnelle d'un poème d'Angye Gaona qui donne envie de crier, et qui montre non seulement le talent de cette femme, mais aussi son engagement et sa détermination ...
Muettes poitrines
Je te le dis avec calme et sagesse, muette poitrine
Tu ne peux contenir toute l’eau des mers
Prends quelques onces de vagues sauvages
De mousse rebelle
Laisse s’agiter en toi
Tel un cheval intrépide
Cette eau avide et lancinante façonnée par le temps
Respire et prépares toi, muette poitrine
N’essayes pas de contenir tout l’air de la terre
Prends seulement une faible inspiration
Caresse d’un instant, murmure d’un dernier soupir
Et laisses aller aussi libre que ton désir
Ce vaste et immense instinct
Souffle fort ce qui te reste,
N’avales plus de larmes, muette poitrine
Et si un enfant prisonnier pleure, tu le diras
Et si un homme est torturé, tu le diras
Il n’est plus temps de garder ta colère, te dis-je
Il est temps de forger et de faire luire le tranchant
Angye Gaona
Publié le 22 Décembre 2011
« Nous serons un peuple, si nous le voulons, lorsque nous saurons que nous ne sommes pas des anges et que le mal n’est pas l’apanage des autres.
Nous serons un peuple lorsque nous ne dirons pas une prière d’action de grâces à la patrie sacrée chaque fois que le pauvre aura trouvé de quoi dîner.
Nous serons un peuple lorsque nous insulterons le sultan et le chambellan du sultan sans être jugés.
Nous serons un peuple lorsque le poète pourra faire une description érotique du ventre de la danseuse.
Nous serons un peuple lorsque nous oublierons ce que nous dit la tribu..., que l’individu s’attachera aux petits détails.
Nous serons un peuple lorsque l’écrivain regardera les étoiles sans dire : notre patrie est encore plus élevée... et plus belle !
Nous serons un peuple lorsque la police des mœurs protégera la prostituée et la femme adultère contre les bastonnades dans les rues.
Nous serons un peuple lorsque le Palestinien ne se souviendra de son drapeau que sur les stades, dans les concours de beauté et lors des commémorations de la Nakba. Seulement.
Nous serons un peuple lorsque le chanteur sera autorisé à psalmodier un verset de la sourate du Rahmân dans un mariage mixte.
Nous serons un peuple lorsque nous respecterons la justesse et que nous respecterons l’erreur. »
Publié le 10 Décembre 2011

Péché« aboriginel »
Nous naissons tous innocents.
Nous devenons tous coupables.
Dans cette vie tu deviens coupable d’être toi.
Être soi-même, c’est ça le Péché « aboriginel »,
Le pire de tous les péchés.
C’est un péché que l’on ne te pardonnera jamais.
Nous les Indiens sommes tous coupables,
Coupables d’être nous-mêmes.
On nous enseigne cette culpabilité dès la naissance.
Nous l’apprenons consciencieusement.
A chacun de mes frères et à chacune de mes sœurs
Je dis,
Sois fier de cette culpabilité.
Tu n’es coupable que de ton innocence,
D’être toi-même,
D’être indien,
D’être humain.
Être coupable te rend sacré.
Publié le 4 Décembre 2011
Je suis perdu ici à un millier de milles de chez moi,
Walking a road other men have gone down.
Marchant sur une route que d'autres hommes ont foulés.
I'm seeing your world of people and things,
Je vois ton monde de gens et de choses,
Your paupers and peasants and princes and kings.
Tes pauvres, tes paysans, tes princes, tes rois.
Hey, hey Woody Guthrie, I wrote you a song,
Hey, Woody Guthrie, je t'ai écrit une chanson,
About a funny old world that's a coming along,
Sur un drôle de vieux monde qui suit son chemin.
Seems sick and it's hungry, it's tired and it's torn
Il semble malade et affamé, il est fatigué et déchiré,
It looks like it's a dying and it's hardly been born.
Il est comme mourant et vient à peine de naître.
Hey, Woody Guthrie, but I know that you know,
Hey, Woody, mais je sais que tu connais,
All the things that I'm saying, and many times more,
Toutes les choses que je dis et beaucoup plus encore.
I'm a singing you the song, but I can't sing enough,
Je te chante cette chanson, mais je ne peux pas chanter assez,
Cause there's not many men that done the things that you've done
Car il n'y a pas beaucoup d'hommes pour faire ce que tu as fait.
Here is to Cisco and Sonny and Leadbelly too,
C'est pour Cisco et Sonny et aussi Leadbelly,
And to all the good people that traveled with you,
Et pour tous ces braves gens qui voyagèrent avec toi,
Here is to the hearts and the hands of the men,
C'est pour le coeur et les mains des hommes
That come with the dust and are gone with the wind.
Qui sont venus avec la poussière, et sont partis avec le vent.
I'm leaving tomorrow, but I could leave today,
Je partirai demain, mais je pourrais partir aujourd'hui,
Somewhere down the road someday.
Quelque part sur la route, peu importe quand.
The very last thing that I'd want to do
La toute dernière chose que je voudrais faire,
Is to say I've been hitting some hard traveling too.
C'est te dire : J'ai, moi aussi, fait un dur voyage.
I ain’t got no home/Woody Guthrie
Je n’ai plus de maison. « A présent je vagabonde et vois
ce que je peux voir… ce méchant monde immense est un
bien drôle d’endroit : le joueur est riche, le travailleur
est pauvre, et dans ce monde-là je n’ai plus de
maison… »
Publié le 26 Novembre 2011
Le capitalisme est une forme économique de l'esclavage
Le titre est certainement assez osé, et je ne doute pas qu'il sera jugé excessif. Il y a malgré tout des considérations utiles à tirer d'une comparaison entre l'esclavage et le capitalisme; et j'espère vous le montrer. Précisons tout de suite que cette comparaison n'a de sens que d'un point de vue économique, puisque le capitalisme est un système économique, et que l'esclavage lui-même a connu des justifications économiques. La comparaison ne portera donc pas sur les droits qui sont reconnus à l'esclave ou à l'ouvrier : ces droits sont, dans un cas comme dans l'autre, extrêmement variables, selon les époques et les cultures.
Qu'est-ce que l'esclavage? C'est la possession d'un homme à qui on est sensé donner nourriture, logis, bien de nécessité et quelques autres en fonction des services rendus et des relations que le maître entretient avec son esclave. Dans l'antiquité, certains s'occupaient même de la formation technique, voire intellectuelle, de leurs esclaves : c'est ainsi que l'esclave Epictète fut formé à la philosophie.
Qu'est-ce que posséder des moyens de productions? C'est acheter les conditions de travail d'un homme, afin de tirer ensuite profit de son travail.
Dans un cas, on achète un homme et on tire profit de son travail.
Dans l'autre cas, on achète les conditions de possibilité du travail, et donc, dans des conditions ordinaires, de la survie d'un homme, et on tire profit de son travail.
Le but est donc le même : tirer profit du travail d'autrui (ce qui est le propre du capitalisme, puisque son but est d'accroitre le capital en faisant les bons investissements).
Le moyen diffère. Mais nous devons souligner qu'il diffère surtout pour ce qui concerne des conditions extérieures au capitalisme et au domaine économique proprement dit. Heureusement, l'employeur n'a pas le droit de châtier corporellement son employé, par exemple, mais cet interdit ne relève pas de la définition même du capitalisme, qui n'a pas toujours eu ces scrupules. Et l'honnêteté oblige à dire que les droits reconnus aux travailleurs ne sont pas assurés par l'idéologie capitaliste, mais par la vigilance de l'Etat ou par les luttes et la surveillance syndicales.
Aussi bien pourrions-nous imaginer un pays où l'esclavage serait toujours permis, mais où cette pratique aurait été finalement plus "humanisée", par l'imposition de certaines règles de conduites : le maitre ne doit pas tuer son esclave, il ne doit même pas le blesser physiquement, ni lui interdire de se marier, etc.. Mais tout le travail de l'esclave restera possession du maître, qui, en retour, lui donnera de quoi vivre.
L'esclave vit ainsi directement sous la dépendance de son maître. L'employé ne vit pas directement sous la dépendance du capitaliste ; il a d'abord l'impression de vivre par son travail. Mais il faut avouer que la différence paraît moins nette. Car, à cause de la relation de dépendance qui existe malgré tout entre le capitaliste et l'employé, c'est au premier qu'appartient d'abord toute la richesse produite. Et ce n'est qu'en un second temps qu'il donne une part de cette richesse à son employé. Et l'on sait que ces dernières décennies la part de richesse reversée au travail n'a cessé de diminuer - ce qui est tout à fait dans la logique du capitalisme.
Nous nous demandons franchement quelle différence fondamentale existe alors entre les deux systèmes du point de vue économique. Dans les deux cas, la somme de travail et surtout la somme de richesse produite est la propriété du maître ou du capitaliste. Et celui-ci en redistribue une part à son esclave ou à son employé.
On me dira : mais tout de même, l'employé peut partir de son entreprise s'il n'est pas content! L'esclave, lui, ne le peut pas. Certes, mais cette objection prend appui sur une considération qui sort du domaine économique : il ne peut donc servir pour montrer que d'un point de vue économique il y a une différence. En outre, il faut observer que le capitalisme tend naturellement à empêcher la contestation des employés : en favorisant les grands regroupements, il conduit à niveler les conditions de travail, et même à les détériorer si cela permet des profits supplémentaires. Et il ne trouve pas intérêt à investir dans les zones où les exigences sociales sont jugées excessives, et préférera donc s'installer là où les employés seront plus "concurrentiels", c.-à-d. là où le profit sera meilleur. Dans un environnement de libre échange, les emplois ne pourront donc pas être viables si les employés ne se plient pas à la nécessité d'offrir du profit.
L'employé peut donc certes partir de son entreprise, mais que trouvera-t-il ailleurs? Rien de mieux, voire pire : le chômage. Il y a donc bien une sorte de chantage, qui n'est plus strictement "travaille pour moi ou meurs", mais qui s'en rapproche étrangement.
Il me semble ainsi que, du point de vue économique, le système capitaliste n'est rien d'autre qu'un système d'esclavage décentré et donc déguisé. Au lieu d'annoncer clairement que l'on possède un homme, on s'arrange pour qu'un homme soit obligé de venir nous offrir son travail. De la sorte, il y a pour lui, en fait, du point de vue économique, les mêmes contraintes et les mêmes résultats.
Sans doute ce rapprochement paraitra encore excessif, même après ces explications. Mais nous avons voulu montré que, pour ce qui concerne la logique économique de fond, le capitalisme était idéologiquement parent de l'esclavagisme.
Il est toujours un peu surprenant de constater comment les capitalistes, pour défendre leur position, renvoient leurs adversaires aux crimes du communisme, comme si être anticapitaliste impliquait forcément de revenir à de tels modèles. Il sera tout de même bon, alors, de leur rappeler qu'autrefois le capitalisme a bel et bien été esclavagiste, au sens le plus fort et le plus douloureux du terme. Pourquoi donc n'en ont-ils pas déduit qu'il fallait l'abandonner?


Publié le 11 Novembre 2011

Les va-nu-pieds du grand chemin
Ceux qu'on nomme les sans-patrie
Et qui vont traînant leur boulet
D'infortunes toute la vie,
Ceux dont on médit sans pitié
Et que sans connaître on redoute
Sur la grand'route.
Nous sommes nés on ne sait où
Dans le fossé, un peu partout,
Nous n'avons ni père, ni mère,
Notre seul frère est le chagrin
Notre maîtresse est la misère
Qui, jalouse jusqu'à la fin
Nous suit, nous guette et nous écoute
Sur la grand'route.
Nous ne connaissons point les pleurs
Nos âmes sont vides, nos coeurs
Sont secs comme les feuilles mortes.
Nous allons mendier notre pain
C'est dur d'aller (nous refroidir) aux portes.
Mais hélas ! lorsque l'on a faim
Il faut manger, coûte que coûte,
Sur la grand'route.
L'hiver, d'aucuns de nous iront
Dormir dans le fossé profond
Sous la pluie de neige qui tombe.
Ce fossé-là leur servira
D'auberge, de lit et de tombe
Car au jour on les trouvera
Tout bleus de froid et morts sans doute
Sur la grand'route.
