Publié le 25 Septembre 2012




Les Bretons déclarent la guerre :
 
Saddam Hussein buvait tranquillement un apéritif dans sa véranda lorsque le téléphone sonna.
- Bonjour M. Hussein. Ici Yann, du FLB-ARB. Nous vous annoncons que nous allons vous déclarer la guerre.
- Soyez raisonnable, Yann, répondit Saddam Hussein en riant. Vous les Bretons, vous n'avez aucune chance. J'ai un millier d'avions de chasse, des dizaines de bombardiers. Je peux brûler la Bretagne au napalm si je veux et quand je veux...
- OK, attendez deux secondes, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- Vous êtes toujours là, M. Hussein ? Bon, nous maintenons notre déclaration de guerre. Pour brûler la Bretagne, avec le temps qu'il fait en ce moment, vous n'y arriverez pas.
- Mais j'ai des tanks et des automitrailleuses, par centaines. Et vous ?
- OK, attendez deux secondes, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- En ce qui concerne les véhicules, j'ai une 205, et mes amis ont aussi des voitures et même des motos. Finalement, vos tanks ne nous font pas peur. On maintient notre déclaration de guerre.
- Mais enfin, réfléchissez ! Vous êtes combien de combattants ?
- Une bonne dizaine, rien qu'en comptant ceux de Dirinon, de Pencran et de Loperhet. Et en appelant ceux de Landerneau et ceux de Plougastel, on peut se retrouver à cinquante vite fait.
- Moi, répond Saddam Hussein, j'ai plus de cinquante mille soldats bien entraînés, armés jusqu'aux dents.
- OK, attendez deux secondes, M. Hussein, j'en parle à mes camarades lui répond Yann.
Une minute après, il revient :
- Vous êtes toujours là, M. Hussein ? Bon, nous avons discuté, et nous avons pris une décision. Finalement, nous ne vous déclarons pas la guerre.
- Très bien... Et qu'est ce qui vous a fait changer d'avis ? demande alors Saddam Hussein.
- Eh bien, ce sont vos cinquante mille soldats... Tout compte fait, nous n'avons pas les moyens d'entretenir autant de prisonniers.




 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié le 23 Septembre 2012




Un morceau de bravoure des Vaughan Brothers qui contrairement aux apparences ne sont pas siamois !






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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 23 Septembre 2012




Lettre à Che Guevara entre lune froide et fusil
 
 
Il n’est pas de jour Ma fleur de sang
que je ne touche
dans le temps froid de la contemplation
tes os généreux ton sourire de sierra assassinée
 
Ici, en Europe, nous continuons à vivre. Nous
faisons mille et mille gestes
nous aimons des femmes nous les blessons parfois
et parfois elles laissent des cadavres dans nos chairs
Ici en Europe nous continuons à discuter
nous écrivons des tas d’articles
des manifestes pour la révolution violente
nous signons des protestations.
Tu sais depuis que tu es de l’autre côté de la montagne
sur le versant le moins éclairé
on torture toujours on tue et des guerres succèdent aux guerres
Guerres locales disent les commentateurs pour rassurer le peuple
 
Parfois un garçon Il s’appelle Andreas Baader
grand cœur et mauvais marxiste
las saisit l’arme et frape à la tête le mal
et toutes les rues aboient contre sa jeune lumière
Ici, en Europe, nous continuons. Nous
grimpons des étages. Nous regardons les marchandises
dans les vitrines des magasins. Nous lisons des revues
des bandes dessinées Nous allons au cinéma voir
le dernier Godard, le dernier Fellini
et à l’entracte nous achetons des glaces car
c’est l ‘été maintenant et Paris est irrespirable.
Pendant ce temps toi tu t’enfonces plus profondément
Dans la terre Tes yeux s’enfoncent et tes lèvres moqueuses
Et ton flanc et tes mains et tes organes morts
Pendant ce temps toi tu épouses lentement la terre
 
Une part de toi dans la terre Une part de toi dans mes entrailles
et tu t’enfonces ici et là
Mais dans nos pays on ne t’oublie pas :
Sur les posters tu as l’air terriblement vivant
Fleur de sang
Fleur de sang.
 
André Laude
 
 



Comme un éclat de rire

Vient consoler tristesse

Comme un souffle avenir

Viens raviver les braises

Comme un parfum de souffre

Qui fait naître la flamme

Jeunesse lève toi

 

Contre la vie qui va qui vient

Puis qui s'éteint

Contre l'amour qu'on prend, qu'on tient

Mais qui tient pas

Contre la trace qui s'efface

Au derrière de soi

Jeunesse lève toi

 

Moi contre ton épaule

Je repars à la lutte

Contre les gravités qui nous mènent à la chute

Pour faire du bruit encore

A réveiller les morts

Pour redonner éclat

A l'émeraude en toi

 

Pour rendre au crépuscule

La beauté des aurores

Dis moi qu'on brûle encore

Dis-moi que brûle encore cet espoir que tu tiens

Parce que tu n'en sais rien de la fougue et du feu

Que je vois dans tes yeux ?

Jeunesse lève toi !

 

Quand tu vois comme on pleure

A chaque rue sa peine

Comment on nous écoeure

Perfusion dans la veine

A l'ombre du faisceau

Mon vieux tu m'aura plus !

Ami dis quand viendra la crue

 

Contre courant toujours sont les contre-cultures,

Au gré des émissions leurs gueules de vide-ordures ?

Puisque c'en est sonné la mort du politique,

L'heure est aux rêves

Aux Utopiques !

 

Pour faire nos ADN

Un peu plus équitables,

Pour faire de la poussière

Un peu plus que du sable

Dans ce triste pays

Tu sais un jour ou l'autre

Faudra tuer le père

Faire entendre ta voix

Jeunesse lève toi !

 

Au clair de lune indien

Toujours surfer la vague

A l'âme

Au creux des reins

Faut aiguiser la lame

Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre

De ton triste sommeil, je t'en prie libère-toi !

 

 

Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre

Sont nos amours toujours au bord du précipice,

N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts

Ne vois tu pas le ciel à la portée des doigts ?

Jeunesse lève toi !

 

Comme un éclat de rire

Vient consoler tristesse,

Comme un souffle avenir

Vient raviver les braises

Comme un parfum de souffre

Qui fait naître la flamme

Quand plongé dans le gouffre on sait plus où est l'âme

Jeunesse lève toi !

 

Contre la vie qui va qui vient

Puis qui nous perd,

Contre l'amour qu'on prend qu'on tient

Puis qu'on enterre

Contre la trace qui s'efface

Au derrière de soi ?

JEUNESSE LÈVE-TOI !

 

Au clair de lune indien

Toujours surfer la vague

A l'âme

Au creux des reins

Faut aiguiser la lame

Puisqu'ici il n'y a qu'au combat qu'on est libre

De ton triste coma, je t'en prie libère-toi !

Puisqu'ici il faut faire des bilans et du chiffre

Sont nos amours toujours au bord du précipice,

N'entends-tu pas ce soir chanter le chant des morts

A la mémoire de ceux qui sont tombés pour toi

Jeunesse lève toi

 

Damien Saez




 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 23 Septembre 2012


Vu sur Bella Ciao :  Les Dangers de la télé



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Il suffisait d'y penser !




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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #propagande

Publié le 21 Septembre 2012





Cratère du ciel
 
Le monde est un pays de morts
Qui marchent vers leurs funérailles
Les visages des gens sont des suaires
Avec des yeux rouillés et des rêves à genoux.
Stries de soleil, rosée évaporée,
Ce sont les enfants que l’Empire effeuille vers la mort
Toutes les cinq secondes, toutes les cinq secondes
Dans tous les feuillages de tous les confins.
Le capitalisme est un poulpe affamé de pleurs hérissés
C’est un cratère du ciel assassin de moineaux.
Il m’ébranle cet outrage de lis déflorés
Qui ameutent mon âme et défient le Suprême
Mais les dieux anthropophages n’entendent point
Et ma soif interpelle les miracles
Et l’arcane répond par d’autres crimes
Et les anges gardiens se soumettent au système.
Mais viendront les Purs de la planète
Pour démolir les olympes de cruauté,
Pour inventer des villes sans échafauds,
Pour vider les bibliothèques de leurs livres
Et lire Bachelard, Zola, John Donne
À San Telmo, sur le Pont Neuf ou à Beyrouth.
 
Ils viendront délivrer les musées de leurs grilles
Pour que La liberté guidant le peuple fonde l’équité
Et que le cri de Guernica extirpe l’horreur.
Ils viendront multiplier les pains et l’amour
Pour donner à manger à l’affamé
Pour donner à boire à l’assoiffé de lumière
Pour inventer des frontières sans plafond,
Pour que Noirs, Blancs, Jaunes, Métis
S’ébaudissent sur la lande comme des argiles abreuvées
Et dansent au rythme d’une boîte à musique.
C’est ainsi, rien qu’ainsi, que le monde sera un pays d’innocents
Et que s’ouvrira enfin, couvrant l’Infini,
Un bouquet* d’arpèges pour tatouer l’avenir.
 
Buenos Aires, le 10 décembre 2006


Cristina Castello  -  Orage

http://www.cristinacastello.com/  ( site web )

http://les-risques-du-journalisme.over-blog.com/  ( blog )



Pour en finir avec la tyrannie
aux peuplades amérindiennes
 
Avec des mots
aveuglants d'évidence
des mots gros
de misères
et de peurs
des mots d'amour
pour cette humanité
qui s'échine
à défricher
des terres brûlées
avec des utopies
à têtes chercheuses
avec les cris étouffés
des peuples en péril
sous la courbe écrasante
des valeurs boursières
avec l'ultime regard
des innocents carbonisés
dans les brasiers du capital
avec la ferveur altière
des révoltés
qui n'ont plus rien à perdre
avec les vents du Sud
de l'Est du Nord et de l'Ouest
avec les chants migrants
qui se transmettent
d'une langue à l'autre
avec le grand esprit silencieux
avec les nuages rouge et noir
chargés d'orages et de colère
avec mon sang giclant
altéré de connaissance
avec les fleuves et les montagnes
avec les forêts et les mers détraqués
avec les oiseaux en danger
les herbes les arbres les pierres
avec les rivages les sources
avec tout ce qui vit danse
et nous étonne toujours
avec les palpitations de la terre
avec l'ardeur du soleil
et les constellations intérieures
avec des mots à coeur ouvert
qui ne savent plus rien dire
hormis la sauvage beauté de vivre
avec des mots éperdus d'avance
je bombarde sans remords
les forteresses les fiefs
des détrousseurs sans vergogne
des faiseurs de mauvais sort planétaire
je désintègre allègrement
l'héritage immonde et sans partage
de ce règne crapuleux
du temps des tueurs en série.
 
 
André Chenet  -  Exil de la Poèsie
 
 





Sous le signe de la poésie
en compagnie de Cristina Castello et de André Chenet

Le lundi 8 octobre 2012, à 19HS00
À la Maison de l'Amérique latine *


 


Maison de l'Amérique latine accueillera Cristina Castello et André Chenet à l'occasion de la parution simultanée de leurs derniers recueils de poésie, doublés d'un CD audio :
« Le chant des sirènes/El canto de las sirenas » de Cristina Castello
et
« Secret poème » de André Chenet






Nicole Barrière , écrivain et poète, s'entretiendra avec les deux auteurs, qui donneront à entendre des extraits de leurs recueils respectifs.
André Chenet présentera la revue La Voix des Autres , dont le cahier central du dernier numéro intitulé « Dans les maquis de la poésie », est consacré à la poète Angye Gaona . Cristina Castello racontera l'histoire d'Angye Gaona et dira quelques textes de cette poète colombienne en état de sursis dans son propre pays.



En clôture de cette soirée, une lecture à plusieurs voix , à la façon d'une scène ouverte, s'ensuivra avec les poètes invités de Cristina et de André.
A partir de 20h30, les auteurs invités et le public auront la possibilité de prolonger la soirée en partageant un repas dans un restaurant à proximité de la Maison de l'Amérique latin.








*Cristina CASTELLO- « Le chant des sirènes/El canto de las sirenas »
Français-castillan. Traduction Pedro Vianna – Cristina Castello
ISBN: 978-2-84954-116-6
*André CHENET « Secret Poème »
ISBN : 978-2-84954-117-3
Éditions « Chemins de Plume » (Nice)
Collection « Un poète, Une voix »
Vous pouvez vous le procurer livres-audio
au prix de 10 €

lors de la soirée de présentation ou en remplissant le BON DE COMMANDE link
Pour commander la revue « La Voix des Autres », link
*Maison de l'Amérique latine
217, boulevard Saint-Germain PARIS VII ème

Métro : Ligne 12, Solférino / Rue du Bac
RER : Musée d'Orsay
BUS : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
RER Ligne C : Musée d'Orsay et Aérogare Invalides
Parking : Rue Montalembert et Quai Anatole France
Téléchargez le plan d'accès pour impression : link 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 19 Septembre 2012



Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
 Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs : Nous cultivons l'espoir.
***
Un pays qui s'apprête à l'aube.
Nous devenons moins intelligents car nous épions l'heure de la victoire :
Pas de nuit dans notre nuit illuminée par le pilonnage.
Nos ennemis veillent et nos ennemis allument pour nous la lumière dans l'obscurité des caves.
***
Ici, nul " moi ".
Ici, Adam se souvient de la poussière de son argile.
***
Au bord de la mort, il dit :
Il ne me reste plus de trace à perdre.
Libre je suis tout près de ma liberté.
Mon futur est dans ma main.
Bientôt je pénètrerai ma vie, je naîtrai libre, sans parents,et je choisirai pour mon nom des lettres d'azur.
***
Vous qui vous dressez sur les seuils, entrez, buvez avec nous le café arabe.
Vous ressentiriez que vous êtes hommes comme nous.
Vous qui vous dressez sur les seuils des maisons, sortez de nos matins,
Nous serons rassurés d'être des hommes comme vous !
***
Quand disparaissent les avions, s'envolent les colombes blanches blanches,
elles lavent la joue du ciel avec des ailes libres,
elles reprennent l'éclat et la possession de l'éther et du jeu.
Plus haut, plus haut s'envolent les colombes, blanches blanches.
Ah si le ciel était réel [m'a dit un homme passant entre deux bombes]
***
Les cyprès, derrière les soldats, des minarets protégeant le ciel de l'affaissement.
Derrière la haie de fer, des soldats pissent - sous la garde d'un char -
Et le jour automnal achève sa promenade d'or dans une rue aste telle une église après la messe dominicale.
***
[A un tueur]
Si tu avais contemplé le visage de la victime et réfléchi,
tu te serais souvenu de ta mère dans la chambre à gaz,
tu te serais libéré de la raison du fusil
Et tu aurais changé d'avis :
ce n'est pas ainsi qu'on retrouve une identité.
***
Le siège est attente
Attente sur une échelle inclinée au milieu de la tempête.
***
Seuls, nous sommes seuls jusqu'à la lie,
s'il n'y avait les visites des arcs-en-ciel.
***
Nous avons des frères derrière cette étendue.
Des frères bons. Ils nous aiment. Ils nous regardent et
pleurent.
Puis ils se disent en secret :
" Ah ! si ce siège était déclaré. " Ils ne terminent pas leur phrase :
" Ne nous laissez pas seuls, ne nous laissez pas. "
***
Nos pertes : entre deux et huit martyrs chaque jour.
Et dix blessés.
Et vingt maisons.
Et cinquante oliviers.
S'y ajoute la faille structurelle qui atteindra le poème, la pièce de théâtre et la toile inachevée.
***
Une femme a dit au nuage :
couvre mon bien-aimé, car mes vêtements sont trempés de son sang.
***
Si tu n'es pluie, mon amour
Sois arbre rassasié de fertilité,
sois arbre
Si tu n'es arbre mon amour
Sois pierre saturée d'humidité,
sois pierre
Si tu n'es pierre mon amour
Sois lune dans le songe de l'aimée,
sois lune
[Ainsi parla une femme à son fils lors de son enterrement]
***
Ô veilleurs ! N'êtes-vous pas lassés de guetter la lumière dans notre sel, et de l'incandescence de la rose dans notre blessure
N'êtes-vous pas lassés Ô veilleurs ?
***
Un peu de cet infini absolu bleu suffirait
à alléger le fardeau de ce temps-ci
Et à nettoyer la fange de ce lieu
***
A l'âme de descendre de sa monture et de marcher sur ses pieds de soie à mes côtés, main dans la main, tels deux amis de longue date, qui se partagent le pain ancien et le verre de vin antique
Que nous traversions ensemble cette route
Ensuite nos jours emprunteront des directions différentes :
Moi, au-delà de la nature, quant à elle,
elle choisira de s'accroupir sur un rocher élevé.
***
Sur mes décombres pousse verte l'ombre, et le loup somnole sur la peau de ma chèvre.
Il rêve comme moi, comme l'ange
que la vie est ici. non là-bas.
***
Dans l'état de siège, le temps devient espace pétrifié dans son éternité
Dans l'état de siège, l'espace devient temps qui a manqué son hier et son lendemain.
***
Le martyr m'encercle chaque fois que je vis un nouveau jour et m'interroge :
Où étais-tu ?
Ramène aux dictionnaires toutes les paroles que tu m'as offertes
et soulage les dormeurs du bourdonnement de l'écho.
***
Le martyr m'éclaire :
je n'ai pas cherché au-delà de l'étendue les vierges de l'immortalité
car j'aime la vie sur terre,
parmi les pins et les figuiers,
mais je ne peux y accéder,
aussi y ai-je visé avec l'ultime chose qui m'appartienne :
le sang dans le corps de l'azur.
***
Le martyr m'avertit :
Ne crois pas leurs youyous
Crois mon père quand il observe ma photo en pleurant
Comment as-tu échangé nos rôles, mon fils, et m'as-tu précédé ?
Moi d'abord, moi le premier !
***
Le martyr m'encercle :
je n'ai changé que ma place et mes meubles frustes.
J'ai posé une gazelle sur mon lit,
et un croissant lunaire sur mon doigt,
pour apaiser ma peine.
***
Le siège durera afin de nous convaincre de choisir un asservissement qui ne nuit
Pas, en toute liberté !
***
Résister signifie :
s'assurer de la santé du cour et des testicules, et de ton mal tenace :
Le mal de l'espoir.
***
Et dans ce qui reste de l'aube, je marche vers mon extérieur
Et dans ce qui reste de la nuit, j'entends le bruit des pas en mon intérieur.
***
Salut à qui partage avec moi l'attention à l'ivresse de la lumière,
la lumière du papillon, dans la noirceur de ce tunnel.
***
Salut à qui partage avec moi mon verre dans l'épaisseur d'une nuit débordant les deux places :
Salut à mon spectre.
***
Pour moi, mes amis apprêtent toujours une fête d'adieu,
une sépulture apaisante à l'ombre de chênes
une épitaphe en marbre du temps
et toujours je les devance lors des funérailles :
Qui est mort. qui ?
***
L'écriture, un chiot qui mord le néant
L'écriture blesse sans trace de sang.
***
Nos tasses de café.
Les oiseaux les arbres verts
A l'ombre bleue, le soleil gambade d'un mur à l'autre telle une gazelle
L'eau dans les nuages à la forme illimitée
dans ce qu'il nous reste du ciel.
Et d'autres choses aux souvenirs suspendus
Révèlent que ce matin est puissant, splendide,
Et que nous sommes les invités de l'éternité.



Mahmoud DARWICH - Etat de siège




 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 18 Septembre 2012



Lu sur Bella Ciao

Roms : la commune humanité bafouée

mardi 18 septembre 2012 - 10h20

 

Le nouveau gouvernement a choisi la continuité avec l’ancien : la politique d’expulsion des camps de « Roms » étrangers continue de plus belle. Aux mêmes motifs. Avec à peu près les mêmes mots, les mêmes images. Avec les mêmes présupposés et les mêmes conséquences. À commencer par l’ethnicisation de familles issues de lieux et d’histoires multiples, qui ne se reconnaissent pas nécessairement de destin commun, sauf celui auquel on les assigne : le cercle vicieux de la misère et de l’exclusion.

 Cela, nous ne voulons, nous ne pouvons pas l’accepter. Il y a deux ans, il importait déjà de se dresser en opposition à la politique de stigmatisation et de persécution menée sous la houlette de Nicolas Sarkozy, dans l’esprit du discours de Grenoble, contre les Roms et les gens du voyage. C’est avec la même détermination que nous nous élevons aujourd’hui contre la politique menée aux dépens des Roms sous la responsabilité du président de la République et de son premier ministre par leur ministre de l’Intérieur.

 Manuel Valls renoue en effet avec une rhétorique qui avait mené un de ses prédécesseurs à la présidence de la République, et la République au bord de l’abîme. Or combien sont-ils, ceux qu’on veut expulser ? 12 000 ? 15 000 tout au plus ? Sont-ils à ce point une menace pour l’ordre public qu’il faille impitoyablement les déloger sans solution de rechange ?

 Si les nouveaux responsables invoquent autant la sécurité que les anciens, ils revendiquent (à l’instar de François Hollande pendant la campagne) un juste milieu entre « fermeté » et « humanité ». Mais qui peut croire que c’est pour leur bien qu’on détruit le lieu de vie de ces migrants ? En tout cas, pas les premiers intéressés. Car ils l’ont vite compris : si l’on se souciait tant de leur bien être, on ne les abandonnerait pas ensuite à leur sort, en oubliant de les reloger. Ils ne font qu’aller un peu plus loin. S’ils parviennent à se cacher, c’est au risque d’être encore plus abandonnés à eux-mêmes et privés des droits sociaux les plus élémentaires. Déplacer ainsi les gens, c’est bien sûr redoubler leur précarité, et faire obstacle à la scolarisation de leurs enfants.

 Certes, Jean-Marc Ayrault préconise la concertation. Mais sur le terrain (faut-il s’en étonner ?), ces engagements ne sont pas respectés. Des centaines de familles se retrouvent dans des situations inextricables. À Lyon comme à Lille ou à Marseille ou en région parisienne, le travail des associations de bénévoles a été ruiné en quelques heures. En Essonne, plusieurs expulsions de bidonvilles ont eu lieu sur arrêtés municipaux, sans solution de relogement réel. Dans de nombreux départements, trop de communes tentent de ne pas scolariser les enfants Roms.

 La majorité gouvernementale croit-elle donc qu’en agitant les peurs sécuritaires, elle échappera au reproche de « laxisme » ? C’est tout le contraire : dans ce domaine, elle n’ira jamais assez loin. La droite, en attendant peut-être l’extrême-droite, fera toujours mieux, c’est-à-dire pire. La gauche gouvernementale le paiera donc cher, y compris dans les urnes. En tout cas, les sondages suggèrent déjà qu’elle n’y gagne rien – pas plus qu’hier la droite au pouvoir. Seul le Front national pourra récolter les fruits de cette politique.

 En outre, les concessions au populisme identitaire et sécuritaire ne feront pas avancer le pays dans sa mobilisation citoyenne face à la dictature des marchés et aux destructions d’emploi, bien au contraire. S’en prendre aux Roms ne suffira donc nullement à gagner les suffrages populaires. Cela ne peut que diviser, affaiblir là où il faut rassembler, agir. Singer la droite ? C’est décidément un mauvais calcul.

 Il ne suffira pas davantage de renvoyer cette réalité migratoire à son origine – en l’occurrence la Roumanie, ainsi que la Bulgarie. Comme dans de nombreux pays de l’Europe de l’Est, la violence ordinaire vis-à-vis des « Tsiganes » se poursuit et risque de s’intensifier à mesure que la situation économique se dégrade. En même temps, la légitimation par l’État français de leur caractère indésirable ne peut que renforcer ce racisme.

 Surtout, plutôt que de faire peser cette migration sur les gouvernements nationaux d’origine, comme l’a fait le ministre de l’Intérieur, il faut faire valoir une responsabilité de l’Union au lieu de mettre en péril l’idéal européen en la réduisant aux politiques néolibérales sans même la caution des droits de l’homme. Bref, il faut que Viviane Reding, commissaire européenne aux Droits fondamentaux, parle haut et fort comme en 2010, et non qu’elle soit réduite au silence face à l’État français.

 Nous ne ressentons pas moins d’indignation qu’alors ; en revanche, notre colère est plus grande. Pourquoi changer de Président, sinon pour changer de politique ? Or plus ça change, plus c’est la même chose : les Roms sont encore et toujours pris pour boucs émissaires. Au lieu de jouer à son tour sur les peurs et les ressentiments, ce gouvernement aurait pu faire le pari des valeurs démocratiques : la liberté et l’égalité, pour les Roms aussi. Nous en sommes loin. Après l’éviction de la droite éhontée, on assiste à l’avènement d’une gauche honteuse.

 Aujourd’hui, nous voulons donc interpeller la majorité gouvernementale : Rien ne vous oblige à ce choix. Il est contraire aux principes que vous revendiquez ; pour autant, il n’est pas davantage dans vos intérêts. Votre responsabilité n’en est que plus grande. Nous vous tenons donc comptables aujourd’hui, comme l’histoire vous tiendra comptables demain, de cette banalisation de la xénophobie et du racisme par l’État français, au mépris des leçons du passé et des menaces qui pèsent sur l’avenir.

 

Signer la pétition : http://www.labandepassante.org/petition/signer.php



Voir les signataires : http://www.labandepassante.org/petition/signataires.php

 

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 15 Septembre 2012

 

Voici un texte  d'André Laude (1936-1995) écrit vers 1990, que je trouve d'une actualité brulante de vérité !


POÉSIE URGENTE

 

 

Plus que jamais la poésie est urgente. Vitale comme le pain et le vin. Nécessaire comme la pluie et le soleil, les néons et les nuits polaires.

 A l’heure où s’effondre définitivement le rêve révolutionnaire nourri d’octobre 17, à l’heure où l’abjecte massification, l’uniformisation dans le pire médiocre s’accélèrent, à l’heure où en dépit de certaines apparences, la « liberté » de l’individu - fondement incontournable de toute civilisation- rétrécit, à l’heure où les politiques s’épuisent, où les tyranneaux prolifèrent, où les nationalismes, les intégrismes se réveillent, où la pauvreté enflamme les têtes autant que les slogans stupides et simplistes, la poésie est, d’abord et avant tout, une « arme miraculeuse » (Aimé Césaire) pour la Résistance. Totale. Irrécupérable. Sur tous les fronts.

 Résistance contre ce qui endeuille l’être, souille, mutile, brise, l’élan de l’individu vers le « Champ des possibles », l’immense continent de la Vie encore inconnu, qui attend son Christophe Colomb. La poésie ne relève pas des dogmes établis. Elle est cet outil pour l’homme qui lui permet de prendre la mesure de sa non-finitude, de sa majesté et de son mystère émouvant et inépuisable. Elle est le vent qui le pousse dans le dos dans sa marche à l’étoile, l’éclair qui l’arrache à l’humus pour le projeter à hauteur d’astres de plomb et de feu.

 Langages, étranges copulations de mots, bouleversements de syntaxes, volontés de dialogue, énoncés du monde sensible, fouillements des ténèbres, cris d’amour, d’humour surtout « noir », enracinements dans l’errance, la glèbe ou la « big city », explosions de désespoir qui s’ouvre curieusement sur quelque innommable espérance, la poésie est aussi, dans sa plus haute condensation, germination, acte.

 Acte qui implique que tout poète authentique, fut-il élégiaque et soumis aux subtils secrets métaphysiques, est un réfractaire, un vrai outlaw, Hölderlin, Rimbaud, Maïakovski même combat ! Poètes Solitaires. Poètes Solidaires. Jusqu’au revolver, la jambe pourrie, la raison « saccagée ».

 La poésie est ce dont l’homme - même s’il l’ignore ou feint de l’ignorer - a le plus besoin pour tracer au flanc du monde la cicatrice de sa dignité. La poésie : un vertige permanent entre la lune et le gibet.

 Sans Poésie – libre, follement libre – l’univers serait boule morte. La poésie aux lèvres rouges : la potion magique pour guérir, peut-être, l’angoisse électrique de l’inconnu qui écrivit une certaine heure de fièvre sur les murs de Mai 1968 : « Y a t-il une vie avant la mort ? »

 

 

Et une pensée pour Angye Gaona

 

"Les questions retentissent,

claquements dans les tympans officiels.

S’éveillent les noms harcelés,

les écartelés sans sépulture,

occultés sous la fange impunie.

Les noms se raniment dans les voix ;

les murs des prisons peuvent s’effondrer,

les trônes peuvent être pris,

les frontières se diluent,

si on invoque ces noms.

Aucune arme, aucun affront, rien,

ne devra répliquer à ces noms calcinants."

 

Angye Gaona

Extrait du poème Le volcan parle

Traduction française de Pedro Vianna

 


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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 12 Septembre 2012

 
Numéro 4 pour Fanfanchatblanc   ...   et pour les autres aussi !
 
 





Viva la Quinta Brigada

Dix ans avant que je ne vois la lumière du matin 
Une confrèrie de héros est née
De chaque coin du monde vint à la voile 
La Cinquième Brigade internationale
Ils  vinrent aux côtés du peuple espagnol 
Pour tenter de juguler la vague fasciste
Franco avait pour alliés les puissants et les riches 
les hommes de Frank Ryan se tenaient en face
Même les olives saignaient
quand la bataille de  Madrid  a tonné  
la vérité et de l'amour contre la force du mal 
 la Fraternité contre le clan fasciste
CHORUS 
Viva la Quinta Brigada 
"No Pasaran", la promesse qui les faisait combattre 
"Adelante" est le cri  de la colline 
rappelons-nous tous ce soir


Bob Hilliard était un pasteur de l’église Irlandaise 
Il vint de Killarney par les Pyrénées
De Derry est venu un  jeune et brave frère Chrétien
Côte à côte, ils se sont battus et sont morts en Espagne
Tommy Woods dix-sept ans est mort à Cordoue 
Avec Na Fianna il a appris à tenir son arme 
De Dublin à la Villa del Rio 
où il  combattit et mourut sous un soleil de plomb
CHORUS
De nombreux Irlandais entendirent l'appel de Franco 
et rejoignirent aussi Hitler et Mussolini
propagande des dominants et les journaux 
aidant O'Duffy *  à enrôler  son équipage
Le terme vient de Maynooth, « soutenez les nazis » 
Les hommes en uniforme échouèrent de nouveau
Quand les évêques bénirent les Blueshirts* à Dun Laoghaire*
lorsqu’ils  naviguèrent  vers l’Espagne sous pavillon nazi
CHORUS
Cette chanson est un hommage à Frank Ryan 
Conway Kit et Dinny Coady trop 
Peter Daly, Charlie Regan et Hugh Bonar 
Bien que beaucoup soientt morts,  je peux citer que quelques uns
Danny Boyle, Blaser-Brown et Charlie Donnelly 
Liam Tumilson et Jim Straney des chutes 
Nalty Jack, Tommy Patton et Frank Conroy 
Jim Foley, Tony Fox et Dick O'Neill
CHORUS

Christy Moore
       
 
*Franck Ryan : républicain irlandais, internationaliste et anti-fasciste
*O’Duffy : leader fasciste Irlandais
*Blueshirts : chemises bleues, brigades fascistes Irlandaises
*Dun Laoghaire : prononcer « diounelairy », Dublin en gaëlique






Johnny Connors

 

 

Mon nom est Johnny Connors, je suis Bohémien

Mon peuple voyage depuis la nuit des temps

avec mon cheval et ma roulotte

Et ma famille à mes côtés

longeant les prairies, j'ai voyagé un peu partout

j'ai rencontré Bridie Maughan ma douce épouse

par un beau jour à Rathkeale

Elle était la plus belle bohémienne qui ait jamais porté un châle.

Nous avons travaillé l'étain autour de Galway

et remonté jusqu'à Ballinasloe

Pour un voyageur avec un cheval à vendre

C'était l'endroit où aller

nous avons vendu le vieux linoléum, échangé nos tapis pour de vieux pins

Mais plus les années ont passées plus la vie de voyageur

devint difficile

Où sont passés tous les lieux d'étape

Toutes leur portes amicales

Où nous puisions l'eau de source au puits

et vendions du papier à fleurs

maintenant ce ne sont que gardes, geôliers et bulldozers

qui font rouler de gros rochers sur

ces campements devenus illégaux

d’innocents petits enfants

se retrouvent à la rue

fils et filles picolant et mentant à la ronde

Tandis qu'ils tentent d’apaiser leur souffrance et leur douleur

Le rejet leur est imposé

Les bohémiens ne sont pas le bienvenus

et n’ont aucun endroit où aller.

Mon nom est Johnny Connors

Je suis un Bohémien

J'ai pris tout ce qui s'est offert à moi,

maintenant je vais me poser.

 

Christy Moore / Wally page

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique