Publié le 16 Mars 2013





Indiscipline.
 
 
L’ivrogne laisse derrière lui les maisons stupéfaites.
 
C’est que n’importe qui ne se hasarde pas à se promener ivre
 
en plein jour, au soleil. Il traverse la rue calmement,
 
et pourrait s’enfiler dans les murs, car il y en a des murs.
 
Seuls les chiens se promènent ainsi mais un chien s’arrête
 
quand il sent une chienne et il la flaire avec soin.
 
L’ivrogne ne regarde personne, et même pas les femmes.
 
Dans la rue, suffoqués de le voir, les gens ne rient pas
 
et voudraient qu’il n’y ait pas eu d’ivrogne, mais tous ceux
 
qui trébuchent en le suivant des yeux, regardent à nouveau
 
devant eux en jurant. Quand l’ivrogne est passé,
 
la rue tout entière se meut plus lentement
 
dans la lumière du soleil. Un homme qui repart
 
aussi pressé qu’avant, ne pourra jamais être l’ivrogne.
 
Les autres regardent, sans les distinguer, les maisons et le ciel
 
qui sont toujours là, même si personne ne les voit.
 
L’ivrogne ne voit ni le ciel ni les maisons mais il les connaît
 
car d’un pas chancelant il parcourt un espace
 
aussi net que les franges de ciel. Embarrassés, les gens
 
se demandent à quoi servent les maisons,
 
et les femmes s’arrêtent de regarder les hommes.
 
Tous ont peur, dirait-on, que soudain la voix rauque
 
éclate en un chant et les suive dans l’air.
 
Chaque maison a sa porte mais il est inutile d’y entrer.
 
L’ivrogne ne chante pas, mais il suit un chemin
 
où il n’y a pas d’autre obstacle que l’air. Heureusement
 
qu’au-delà il n’y a pas la mer, car l’ivrogne
 
en marchant calmement, entrerait également dans la mer
 
et, une fois disparu, il suivrait sur le fond toujours la même route.
 
Et dehors la lumière serait toujours la même.
 
1933.
 
Cesare Pavese (San Stefano Belbo, 1908 – Turin, 1950), Indiscipline, Ville à la campagne, in le recueil Travailler fatigue.







À l'intérieur d'une horloge brisée,

Déversant le vin avec tous les chiens de pluie,

Taxi, on préfère marcher,

Emboucher une entrée avec les chiens de pluie,

Car je suis chien de pluie, aussi


 


 
 
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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 15 Mars 2013




Né en 1895, Mance Lipscomb était un "songster", c'est à dire qu'il jouait le blues le soir à la veillée ou au bar pour les amis. Le reste du temps, il était fermier !   A partir de 1960, il devient vraiment musicien professionel. Il meurt en 1976.


















 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 14 Mars 2013


Arrêtons l’Ecocide en Europe: une Initiative des Citoyens pour donner des Droits à la Terre



 
 
Objet:
Nous invitons la Commission Européenne à adopter une loi permettant d’interdire, d’empêcher et de prévenir l’Ecocide, à savoir l’endommagement important, la destruction ou la perte d’écosystèmes d’un territoire donné.
 
Principaux objectifs:
1. Criminaliser l’Ecocide et s’assurer que les personnes physiques et morales puissent être reconnues responsables d’Ecocide, en prenant en compte le principe de la responsabilité des supérieurs hiérarchiques. 2. Interdire et empêcher tout Ecocide sur les territoires européens ou le domaine maritime relevant de la législation européenne, ainsi que tout Ecocide provoqué par des ressortissants européens, personnes physiques ou morales, en dehors de l’Europe. 3. Prévoir une période de transition pour permettre la mise en place d’une économie durable.
 
Les informations sur cette proposition d’initiative sont disponibles dans les langues suivantes:
Deutsch eesti Ελληνικά English español Français italiano lietuvių magyar Nederlands português română Svenska
 
Numéro d’enregistrement attribué par la Commission européenne:
ECI(2013)000002
 
Date d’enregistrement:
21/01/2013
 
Adresse internet de la proposition d’initiative citoyenne dans le registre de la Commission européenne:
 
Noms des organisateurs:
Eitzenberger Thomas, Cabanes Valerie, Roque Tania Lúcia, Kalle Kadri, Martinez Ramón, Merz Prisca, Heller Viktoria
 
Site internet de cette proposition d’initiative citoyenne (le cas échéant): http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/initiatives/ongoing/details/2013/000002/fr
 
Pour soutenir une initiative citoyenne européenne, vous devez être un citoyen de l’UE (ressortissant d’un État membre) et être en âge de voter aux élections du Parlement européen (18 ans, sauf en Autriche où l’âge requis est 16 ans).
Pour en savoir plus sur les règles et les conditions applicables à l’initiative citoyenne européenne: http://ec.europa.eu/citizens-initiative/public/welcome
 
 

 

 
 

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Publié le 13 Mars 2013





Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé
La victime raisonnable
À la robe déchirée
Au regard d’enfant perdue
Découronnée défigurée
Celle qui ressemble aux morts
Qui sont morts pour être aimés
 
Une fille faite pour un bouquet
Et couverte
Du noir crachat des ténèbres
 
Une fille galante
Comme une aurore de premier mai
La plus aimable bête
 
Souillée et qui n’a pas compris
Qu’elle est souillée
Une bête prise au piège
Des amateurs de beauté
 
Et ma mère la femme
Voudrait bien dorloter
Cette image idéale
De son malheur sur terre.



Paul Eluard
Au rendez-vous allemand, "Comprenne qui voudra" (1944)
En ce temps là, pour ne pas châtierles coupables, on maltraitait des filles.On allait même jusqu’à les tondre.



 


 

 







 
 





 
 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 12 Mars 2013





" EASTER 1916″ (PÂQUES 1916)

Je les ai rencontrés à la tombée du jour,
Qui venaient avec des visages éclatants
De leur comptoir, de leur bureau, parmi les grises
Maisons du dix-huitième siècle.
J’ai passé avec un salut de la tête
Ou des mots polis dépourvus de sens,
Ou bien je me suis attardé un instant et j’ai dit
Des mots polis dépourvus de sens,
Ou avant même d’avoir fini j’ai pensé
A quelque histoire plaisante, ou à un bon mot,
Destinés à distraire une connaissance
Au club, au coin du feu,
Parce que j’étais sûr qu’eux et moi
Nous jouions dans la même farce:
Tout est changé, changé du tout au tout :
Une beauté terrible est née.
Cette femme, ses jours se passaient
Dans un dévouement sans méfiance;
Ses nuits, ses argumentations
A en avoir la voix brisée.
Quelle voix pourtant était plus douce que la sienne
Dans la beauté de sa jeunesse,
Au temps où elle chassait à courre?
Cet homme avait tenu une école,
Et monté notre cheval ailé;
Cet autre qui l’aidait, son ami,
Arrivait à la force de l’âge:
Pour finir il aurait sans doute conquis la gloire
Tant sa nature paraissait sensible,
Si audacieuse et délicate sa pensée.
Cet autre encore, toujours j’avais songé à lui
Comme à un rustre ivrogne et prétentieux.
Il avait causé un tort très amer
A des êtres proches de mon coeur.
Pourtant, je le compterai au nombre de ceux que je chante ;
Lui aussi a cédé son rôle
Dans la comédie dérisoire ;
Lui aussi a été changé à son tour,
Transformé du tout au tout :
Une beauté terrible est née.
Les coeurs qui n’ont qu’un seul dessein,
Hiver comme été, voici qu’un sortilège
Semble les avoir changés en une pierre
Qui trouble le courant de la vie.
Le cheval qui vient sur la route,
Le cavalier, les oiseaux qui errent
Dans le mouvant désordre des nuages,
Changent de minute en minute ;
L’ombre d’un nuage sur le courant
De minute en minute change ;
Le sabot d’un cheval dérape sur le bord
De l’eau, et le cheval y tombe ;
Les poules d’eau aux longues pattes plongent,
Les poules d’eau appellent les coqs des marais ;
Tous vivent dans l’instant :
Mais la pierre est au milieu d’eux tous.
Un sacrifice trop long
Peut changer le coeur en pierre.
Quand cela sera-t-il assez ?
En finir est le rôle du Ciel, et notre rôle
Est de murmurer les noms l’un après l’autre
Comme une mère le nom de son enfant
Lorsqu’enfin le sommeil s’est appesanti
Sur ses membres fatigués par la course.
Qu’est-ce d’autre que la nuit qui tombe ?
Non, non, – non pas la nuit : la mort ;
Mais était-ce, après tout, une mort inutile ?
L’Angleterre, en effet, pourrait tenir parole
Malgré tout ce qui a été dit et fait.
Nous le connaisons leur rêve ; assez
Pour savoir qu’ils ont rêvé et qu’ils sont morts ;
Mais si le mirage d’un excessif amour
Les ayant égarés, était la cause de leur mort ?
en vérité je le résume à un poème-
MacDonagh et MacBride,
Et Connolly et Pearse,
Maintenant et à tout jamais,
Partout où l’on porte le vert,
Sont changés, changés du tout au tout :
Une beauté terrible est née.
-
25 septembre 1916

W.B YEATS










 
 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 11 Mars 2013




La "blogosphère" nous réserve parfois de belles découvertes. Chronique ordinaire d'une femme ordinaire, le blog de Françoise MICHEL, en est une. Une année sabbatique, un changement de vie et une volonté farouche d'écrire, sont les ingédients de ce journal  dans lequel Françoise nous livre avec poèsie ses pensées sur la vie.

 

Extrait ... 

 

 

 LA SEMAINE DE TOUS LES LUNDIS

 

 

A LA PETITE SEMAINE

 

 

Déjà au crépuscule du dimanche,

 

Le travail nous tire par la manche.

 

"Lundi" : le mot semble détestable.

 

Il est pourtant composé de lettres admirables,

 

Nous pourrions le vivre ainsi :

 

L = Liberté

 

U = Universelle

 

N = Naturellement

 

D = Dédié

 

I = à l'Individu

 

Mais notre vérité est celle -ci :

 

L = L'homme

 

U = Urbanisé

 

N = Nourriture

 

D = De

 

I = l'Industrie

 

Quel dommage d'utiliser notre vocabulaire

 

A usiner de si tristes affaires !

 

 

Le Blog de Franoise MICHEL - Chronique ordinaire d'une femme ordinaire ; http://questiondeplace-chronique.blogspot.fr/

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

Publié le 10 Mars 2013





Kevin Barry a été pendu par l’occupant le 1er novembre 1920, à l’âge de 18 ans. Il était membre de l’IRA. Dans la biographie écrite par Seán Cronin, on peut lire quelques uns des écrits de Kevin Barry, lycéen, qui montrent quelle pouvait être la pensée d’un jeune militant de l’IRA vers 1919.
Les essais scolaires de Kevin Barry révèlent bien quel type de personne il était. Elles montrent un jeune homme qui méditait profondément sur de nombreux sujets : sur la politique, les gens, la vie elle-même.
Devant rédiger un essai sur le thème de la « Royauté », il écrivit : « Le dernier vestige de ce mal venu des temps où le peuple, la vile populace, était vue comme du rebut, comme des animaux au service du puissant roi et de ses mignons. De cette époque où tout le monde croyait, ou était forcé de croire, au Droit Divin des Rois » (…) « Nous vivons une époque qui voit le déclin de ce despotisme », poursuit l’essai. « Dans une époque où les gens reviennent à eux-mêmes, où le travailleur, épine dorsale de toute nation, a la même voix et le même droit de vivre que les gentilshommes qui autrefois avaient un pouvoir presqu’absolu (…) La croyance au Droit Divin des Rois s’éloigne et meurt et les trônes d’Europe sont en train de vaciller. Des idées qui auraient choqué nos ancêtres adorateurs de rois flottent aujourd’hui dans les airs. Liberté, Egalité, Fraternité, la devise de la deuxième plus grande république du monde, deviendra bientôt le cri de guerre commun et nous espérons que notre petite île ne changera pas ses sentiments actuels en ce qui concerne la royauté. »
kevinbarryDans un essai appelé « Les préjugés », il considère le problème sous trois angles : raciaux, religieux et personnels. Le jeune essayiste pensait que les préjugés raciaux étaient les pires de tous : « En général, ils cachent quelque chose d’encore pire : l’oppression, ou tyrannie. Ils sont divisés en deux classes : ceux de l’homme blanc contre son frère de couleur, puisqu’il s’agit d’un frère, qu’il soit noir, rouge ou jaune ; et ceux de l’homme blanc contre un autre homme blanc d’une autre nation. Les deux ensemble sont à l’origine de nombreuses guerres et massacres, parmi les pires de l’histoire du monde.
Dans un essai sur le thème de « l’agitation ouvrière », le jeune Kevin Barry affirmait ce qui suit :
« Nous traversons aujourd’hui une crise qui n’a pas de précédents dans l’histoire du monde. C’est le point culminant de quatre ans de disette, de privation et de mauvais gouvernement, la némésis qui attendait les profiteurs de guerre, les carriéristes et les capitalistes accapareurs. Il s’agit probablement du début de la fin de l’aristocratie. Il est intéressant d’étudier ce grand soulèvement, ses causes, ses effets et ses possibles remèdes. C’est intéressant également parce que cela marque le triomphe du Travail, du trade-unionisme et, comme le dit le torchon de Martin Murphy, du syndicalisme [révolutionnaire]. Lorsqu’on prend la mesure de l’immensité du trouble, le fait que dans la seule ville de Belfast, 95.000 ouvriers sont en grève, le fait que toute la ville est paralysée et que tout le pays pourrait être paralysé en une heure si la décision était prise, on est frappé de la force formidable de ce système et on peut comprendre la grande joie du mouvement ouvrier.
Les causes de la grève ne sont pas difficiles à découvrir. Dans neuf cas sur dix, on trouvera que leur cause, c’était la faim. Celle-ci peut provenir de deux causes : de mauvais salaires ou un mauvais gouvernement. Dans les temps anciens, il s’agissait de cette dernière. La crise d’aujourd’hui est le produit de la première. Il n’y a pas de remède face à une grève, à part accéder aux exigences des grévistes. Cela peut sembler étrange, mais c’est le bon sens qui l’impose, comme le prouvera un bref examen des dernières grèves. Si les grévistes sont battus, ils retournent au travail renfrognés et pleins de rancœur, et il faut peu de temps avant qu’ils ne repassent à l’action. Mais la procédure habituelle consiste à élire un arbitre pour arranger un compromis. Nous autres, à Dublin, avons fait l’expérience d’une grève qui a été considérée par le monde entier comme « la grève modèle ».
Lorsque W.M. Murphy refusa de reconnaître le syndicat des conducteurs de tramway, ils se mirent en grève, rejoints en cela par tous les syndicalistes de Dublin. Tout autour du monde, les socialistes apportèrent leur soutien, et le Hare, un bateau chergé de vivres, leur fut envoyé ; de même, de l’argent leur fut envoyé de partout pour les aider à tenir bon. Ce qu’ils firent mordicus, jusqu’à leur victoire ou quasi-victoire, puisque le syndicat des tramways fut reconnu. Par conséquent, nous eûmes une preuve éclatante du pouvoir du mouvement ouvrier et nous fîmes l’expérience du pouvoir d’un agitateur, dans la personne du merveilleux leader James Larkin et de son lieutenant capable, le commandant James Connolly. »
Cette prose était assez osée pour le lycée du Belvedere. Le professeur d’anglais de Kevin n’a rien écrit sur la copie, mais il n’a pas vraiment flatté l’essayiste, en ne lui donnant que 60/100. [11,5/20].

Source : http://liberationirlande.wordpress.com/


Une chanson très célèbre en Irlande rend hommage au martyr de Kevin.
En voici deux versions :

L'une traditionnelle par Irish Folk


KEVIN BARRY

A la prison de Mountjoy un lundi matin

Là-haut sur le gibet

Kevin Barry a donné sa jeune vie

A la liberté

Mais pour un gars de dix-huit étés

Personne ne peut le nier

Comme il marchait à la mort ce matin

Il gardait fièrement la tête haute

 

Juste avant qu'il ne rencontre le bourreau

Dans sa triste cellule

Les soldats britanniques ont torturé Barry

Car il ne donnait pas

Les noms de ses braves compagnons

Et d'autres choses qu'ils voulaient savoir

"Espionne pour nous ou nous te tuerons"

Kevin Barry répondit, "non"

Calmement au garde-à-vous

En donnant ses derniers adieux

A sa mère au coeur brisé

Et au chagrin immense

Pour la cause qu'il chérissait fièrement

Cette triste séparation doit être

Et il est allé à la mort en souriant doucement

Pour que la vieille Irlande puisse être libre

 

Un autre martyr pour la vieille Irlande

Un autre meurtre pour la couronne

Ses lois brutales peuvent tuer les Irlandais

Mais elles ne peuvent pas les asservir

Les gars comme Barry ne sont pas des couards

Ils ne s'enfuieront pas devant l'ennemi

Les gars comme Barry libèreront l'Irlande

En son nom ils vivront et mourront





Et la version de Paul Robeson



 



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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique

Publié le 9 Mars 2013





Monsieur le président,

Le 7 mars, vous avez rendu hommage à stéphane Hessel, rappelant son parcours de résistant, de diplomate, de militant et d'écrivain. Toutefois, lors de ce discours, vous avez déclaré :

"Il pouvait aussi, porté par une cause légitime comme celle du peuple pales­tinien, sus­citer, par ses propos, l’incompréhension de ses propres amis. J’en fus. La sin­cérité n’est pas tou­jours la vérité. Il le savait. Mais nul ne pouvait lui dis­puter le courage."

Comment peut-on, monsieur le président, ne pas comprendre une cause légitime ?

à l'heure oû vous envoyez l'armée combattre au Mali pour défendre les intérêts financiers français en Afrique sous couvert de défense des droits élémentaires humains contre une poignée de fanatiques islamistes, permettez moi de vous rappeller ce qu'est l'horreur quotidienne vécue par le peuple Palestinien au travers d'un extrait de 4 heures à Chatila de jean Genet :

 

« Il sera très facile à Israël de se dégager de toutes les accusations. Des journalistes dans tous les journaux européens s’emploient déjà à les innocenter : aucun ne dira que pendant les nuits de jeudi à vendredi et vendredi à samedi on parla hébreu à Chatila. » C’est ce que me dit un autre Libanais.

La femme palestinienne - car je ne pouvais pas sortir de Chatila sans aller d’un cadavre à l’autre et ce jeu de l’oie aboutirait fatalement à ce prodige : Chatila et Sabra rasés avec batailles de l’Immobilier afin de reconstruire sur ce cimetière très plat - la femme palestinienne était probablement âgée car elle avait des cheveux gris. Elle était étendue sur le dos, déposée ou laissée là sur des moellons, des briques, des barres de fer tordues, sans confort. D’abord j’ai été étonné par une étrange torsade de corde et d’étoffe qui allait d’un poignet à l’autre, tenant ainsi les deux bras écartés horizontaux, comme crucifiés.

Le visage noir et gonflé tourné vers le ciel, montrait une bouche ouverte, noire de mouches, avec des dents qui me semblèrent très blanches, visage qui paraissait, sans qu’un muscle ne bougeât, soit grimacer soit sourire ou hurler d’un hurlement silencieux et ininterrompu. Ses bas étaient en laine noire, la robe à fleurs roses et grises, légèrement retroussée ou trop courte, je ne sais pas, laissait voir le haut des mollets noirs et gonflés, toujours avec de délicates teintes mauves auxquelles répondaient un mauve et un violet semblable aux joues. Etaient-ce des ecchymoses ou le naturel effet du pourrissement au soleil ?

Est-ce qu’on l’a frappée à coups de crosse ?

Regardez, monsieur, regardez ses mains.

Je n’avais pas remarqué. Les doigts des deux mains étaient en éventail et les dix doigts étaient coupés comme avec une cisaille de jardinier. Des soldats, en riant comme des gosses et en chantant joyeusement, s’étaient probablement amusés en découvrant cette cisaille et en l’utilisant.

Regardez, monsieur.

Les bouts des doigts, les phalangettes, avec l’ongle, étaient dans la poussière. Le jeune homme qui me montrait, avec naturel, sans aucune emphase, le supplice des morts, remit tranquillement une étole sui le visage et sur les mains de la femme palestinienne, et un carton rugueux sur ses jambes. Je ne distinguai plus qu’un amas d’étoffe rose et gris, survolé de mouches.

...

Comment dire à leurs parents, qui sont partis avec Arafat, confiants dans les promesses de Reagan, de Mitterrand, de Pertini, qui les avaient assurés qu’on ne toucherait pas à la population civile des camps ? Comment dire qu’on a laissé massacrer les enfants, les vieillards, les femmes, et qu’on abandonne leurs cadavres sans prières ? Comment leur apprendre qu’on ignore où ils sont enterrés ?


La condition du peuple Palestinien est connu de tous, et vous êtes le garant des valeurs de la République : Les hommes naissent libres et égaux, Liberté, Egalité et Fraternité.

C'est pourquoi, je crois que le mot incompréhension est un terme choisi et vous l'opposez dans une subtile antithèse au mot sincérité. Voilà pourquoi ,monsieur le président, vous ne changerez ni maintenant, ni jamais, car votre incompréhension n'est pas sincère !


Si celui qui ne sais rien est un imbécile, alors celui qui sais et ne dis rien est un criminel.
Nier le génocide du peuple Palestinien, c'est vous rendre complice d'un crime contre l'humanité !




   

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #Liberté

Publié le 9 Mars 2013






Alter-Conso : quand une coopérative esquisse l’économie et les emplois de demain

Par Sophie Chapelle (7 mars 2013)

C’est une coopérative née dans la banlieue lyonnaise : Alter-Conso fournit une alimentation de qualité à plus de 700 familles tout en ayant créé huit emplois et en permettant aux agriculteurs locaux de vivre de leur travail. Un véritable laboratoire de l’entreprise et de l’économie de demain, basé sur les circuits courts, et compatible avec les défis écologiques et sociaux. Qui se développe sans le soutien et dans l’indifférence des pouvoirs publics… Reportage.

 

Se faufilant entre les caisses de fruits et légumes, Sam répartit les « paniers solo », « couples » et « familles ». Evelyne sort des bureaux administratifs pour s’atteler à la préparation des « paniers goûters », pendant que Joël livre sa farine de sarrasin dans le coin épicerie. L’organisation est parfaitement rodée. Au fond de l’entrepôt, Thomas s’active à la préparation des « caisses d’échanges », qui permettent à un consommateur d’échanger un produit qui lui déplaît. Nous sommes à Décines, dans la banlieue lyonnaise, au sein d’une nouvelle manière d’envisager l’entreprise, la vente de produits alimentaires, le travail et l’économie en général. Un laboratoire du commerce en circuits courts.

Alter-Conso se lance en 2006. A l’époque, ils sont plusieurs producteurs et consommateurs à vouloir dépasser les contraintes des traditionnelles Amap (Association de maintien pour une agriculture paysanne), où la logistique, comme la répartition et la distribution des paniers, sont assurées par des bénévoles. « Avec l’appui de producteurs, nous avons fait le choix de rémunérer progressivement ces emplois », explique Thomas. Sept ans plus tard, la coopérative compte 46 producteurs, environ 740 adhérents consommateurs et distribue des paniers de produits agricoles locaux, chaque semaine, dans 14 quartiers de Lyon et de ses environs. Huit salariés employés à temps partiel assurent le travail de mise en relation entre l’ensemble des adhérents et des producteurs.


Lire la suite de l'article sur BASTA



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Publié le 8 Mars 2013




 Theodore Roosevelt Taylor dit Hound dog Taylor, le bluesman aux 12 doigts ! (il était polydactile)
Ce n'était pas un virtuose distingué, que ce soit à la guitare ou à la voix, et il avait l'habitude de dire : « Quand je serai mort, on dira : "Il jouait comme une merde, mais il la faisait sonner sacrément bien !" »

Oui, sacrément bien ...















 

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Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #musique