Publié le 2 Janvier 2012
Une pensée et des voeux de liberté pour Angye Gaona, poéte Colombienne, dont le procès dèbutera le 23 janvier 2011
Son crime : Avoir eu le courage de témoigner pour dénoncer un génocide dans cette Colombie oû le seul fait de penser est déjà un délit !
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"Toma este pan, "Prends ce pain
toma esta vida, prends cette vie
toma la Tierra prends la Terre
que es tuya." qui est à toi"
Angye Gaona
Quelques mots d'Eluard pour nous rappeler l'importance du prisme poétique
"La poésie véritable est incluse dans tout ce qui n'est pas conforme à cette morale, qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes, des prisons, des églises, des bordels. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui affranchit l'homme de ce bien épouvantable qui a le visage de la mort..." Paul Éluard in "La poésie inséparable de la révolution" - 1936
Et petite traduction personnelle d'un poème d'Angye Gaona qui donne envie de crier, et qui montre non seulement le talent de cette femme, mais aussi son engagement et sa détermination ...
Muettes poitrines
Je te le dis avec calme et sagesse, muette poitrine
Tu ne peux contenir toute l’eau des mers
Prends quelques onces de vagues sauvages
De mousse rebelle
Laisse s’agiter en toi
Tel un cheval intrépide
Cette eau avide et lancinante façonnée par le temps
Respire et prépares toi, muette poitrine
N’essayes pas de contenir tout l’air de la terre
Prends seulement une faible inspiration
Caresse d’un instant, murmure d’un dernier soupir
Et laisses aller aussi libre que ton désir
Ce vaste et immense instinct
Souffle fort ce qui te reste,
N’avales plus de larmes, muette poitrine
Et si un enfant prisonnier pleure, tu le diras
Et si un homme est torturé, tu le diras
Il n’est plus temps de garder ta colère, te dis-je
Il est temps de forger et de faire luire le tranchant
Angye Gaona