La fabrique du consentement version 2.0
Publié le 29 Juillet 2017
Mon pauvre Christophe
Comme je te plains
Je te sens tellement éloigné du bonheur
D’avoir les doigts collés par le gel
Aux barreaux d’une échelle un matin de janvier
Tellement frustré de ne pouvoir mettre sur ton épaule
Un rouleau de bitume de 42 kilos
Et de gravir 7 mètres sur cette même échelle sans le faire tomber
Tu pourrais aussi pour retrouver le sourire
Maroufler une feuille de bitume soudée au chalumeau
Quand les oiseaux se taisent parce qu’il fait trop chaud
Tu pourrais aussi t’éclater en conduisant un bus
Ou prendre ton pied comme beaucoup d’infirmières
Le font dans les hôpitaux
Mais je suis sûr que ce qui te manque le plus
C’est de partir loin de chez toi
De tout abandonner
Et d’être heureux d’être un esclave
Mais un esclave moderne
Et de vivre dans la clandestinité
Toi qui a tant de diplôme
Tu devrais te lancer dans la préparation de commande …
Alors moi qui suis artisan
Et ça me casse les couilles que tu me respectes plus que
Ceux qui en chient plus que moi
Parce que vois-tu Christophe
Les vacances ça fait longtemps que j’e n’ai pas pris
Mais si tu savais
Je n’ai pas de haine
Je suis simplement humain
Car la nature m’a doté d’un cœur et d’un cerveau
Je suis conscient que ton discours
Est celui d’un prisonnier
C’est pour cela que je te plains
Tu en es réduit à réciter une propagande
Caché derrière une plante verte
Tout un symbole
A quand la moralisation des médias de masse
Mais c’est un autre débat
Tes multiples patrons
Doivent être fier de toi
Ceci étant
J’aime beaucoup la couleur de ton écharpe
Une touche de noir te rendrait plus élégant
Mais c’est un avis personnel je te le concèdes
Et si je pars en vacances avec toi
Ce ne sera que trois jours
Faut pas que ça nous tourne la tête non plus
Je t’aime autant que tu me fais peur