Pleurer le pays aimé
Publié le 26 Mai 2015
Je pleure car mon peuple n’a pas de cœur pour pleurer :
je vous ai vus dans votre laideur, ignobles dans votre arrogance
une foule assemblée, une pré-nation
– nation dépourvue d’hommes-frères, d’unité, de compassion,
dépourvue d’amour humain.
Ma patrie, dont je porte la honte, m’est devenue étrangère
et je suis devenu étranger à mon peuple
je suis hargneux et querelleur
fielleux et vaincu. Dégoûté de moi-même.
Vous êtes revenus d’exil au pays abandonné de vos ancêtres
– et vous chasseriez les rescapés de l’épée ?
Vous vous êtes fiés à votre épée, avez abondé en atrocités,
vos oreilles refusent d’entendre la clameur des dérobés
– Et le pays ? Le posséderez-vous en entier ?
Et voilà que vos jours arrivent.
Rami Dizani - Poète Israélien