Sunday Music

Publié le 15 Mars 2015

Une musique qui sort des sentiers battus

Qui ne revêt ni conformisme, ni commémoration

La lignée des fleurs vient de l'envol, vous comprenez ?

SEULE LA VOIX DEMEURE

 

Pourquoi je devrais m’arrêter, pourquoi ?

Les oiseaux ont filé vers les côtes bleues

L’horizon est vertical

L’horizon est vertical, et le mouvement une eau jaillie

Aux limites de la vision tournent les planètes lumineuses

La terre dans les hauteurs se répète

Les puits d’air se métamorphosent en tunnels communicants

Et le jour est une étendue qui dépasse les idées du ver à journal

 

Pourquoi je devrais m’arrêter ?

Le chemin traverse les vaisseaux de la vie

L’environnement au creux de l’utérus de la lune

Tuera les cellules contaminées

Et dans l’espace chimique de l’aube

Seule la voix demeure

Seule la voix attirera les particules du temps

Pourquoi je devrais m’arrêter ?

 

Qu’est-ce qu’un marécage

Sinon une frayère d’insectes corrompus

Des têtes gonflées des cadavres sortent les pensées de la morgue

Le lâche dissimule sa lâcheté dans le noir

Et quand c’est le cafard qui parle pourquoi je devrais m’arrêter ?

L’œuvre des lettres en plomb est vaine

Elle ne sauvera pas de la médiocrité

Je viens des arbres

Respirer l’air vicié me rend malade

L’oiseau qui mourait m’a laissé un conseil

Me souvenir de l’envol

 

Le but de toute force

Est de fusionner avec l’essence du soleil

De se couler dans l’intelligence de la lumière

Les moulins à vent se détraquent en toute logique

Pourquoi je devrais m’arrêter ?

Mes seins nourrissent les grappes vertes du blé

La voix, seule la voix demeure

La voix du désir limpide de l’eau à couler

La voix de l’étoile dans sa profusion lumineuse

Sur la paroi féminine de la terre

La voix concevant l’embryon du sens

Et l’expansion du partage de l’amour

La voix, la voix, seule la voix demeure

 

Au pays des nains

La mesure tourne toujours

Dans l’orbite du zéro

Pourquoi je devrais m’arrêter ?

J’obéis aux quatre éléments

Et le gouvernement local des aveugles

N’a pas à dicter le règlement de mon cœur

 

Que gémisse sans fin la sauvagerie

Dans le sexe de l’animal me laisse indifférente

Que remue sans valeur le ver

dans le vide de la chair me laisse indifférente

J’ai la lignée des fleurs dans le sang qui m’exhorte à vivre

La lignée des fleurs, vous comprenez ?

 

 

 

Forough Farrokhzad (1935-1967, Iran)

Avec beaucoup d'amour pour .... tout ceux qui donnent leur amour

Ceux qui combattent les silences

qui tendent les mains au quotidien

à ceux qui ont loupé un train

à ceux qui embrasse les lendemains

à ceux qui souffrent de ce mal incurable

à ceux qui font l'amour avec l'espoir ..

Rédigé par hobo-lullaby

Publié dans #poèsie

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A
Toujours un plaisir de passer ici.
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C
Bonjour monsieur Serge-Hobo,<br /> <br /> Je prendrais 500 grammes de talent de cette grande poétesse, Forough et puis,1 kilo de la fougue de Ferré pour énergiser le tout.<br /> Pas la peine de les emballer, c'est pour consommer de suite.<br /> Quelle puissance dans les deux textes (je me suis mis les paroles pour Ferré car je n'entends jamais tout ainsi), oui, quelle puissance. C'est très beau. Tu as fais une riche sélection, un beau duo, merci mi @migo.<br /> <br /> Bisous de caro
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